Verbatim

Et me voilà ! Mon premier weekend à Montréal, en train de passer en revue ce qu’il était possible d’acheter à Safeway, quelque nourriture que je reconnaitrais: tout semblait si différent.

Enfin, j’ai pris une boite de biscuits de fromage. Comme je sortais en mangeant mes biscuits, tout le monde me regardait et riait. Toutes ces personnes riaient ! Une fois arrivée à la résidence de McGill, j’ai offert mes délicieux biscuits et les gens riaient encore plus fort. Finalement, on m’a dit que j’étais en train de manger des biscuits pour chien. DES BISCUITS POUR CHIEN ! ? !

Nous n’avons pas de biscuits pour chien au Mexique. Le Canada est un pays étrange. Ensuite, la neige. Le mugissement du vent, la neige et le mugissement pendant trois jours. J’avais si peur que je n’ai pas quitté ma chambre. Cela semblait dangereux et tous ces gens qui marchaient comme si de rien n’était. Je n’avais jamais vu la neige. Quand au Mexique j’ai appris que je pouvais poursuivre ma maitrise à McGill, je suis entrée dans le congélateur de ma mère, j’en ai fermé la porte pour voir ce que l’on ressentait à moins de zéro degré. QU’IL FAIT FROID ! Je ne pouvais pas imaginer endurer cette température plus d’une minute. J’allais être aussi gelée qu’en Alaska.

Ma première année éloignée de ma famille, perdue et seule, parlant une autre langue, à peine capable de m’exprimer, que c’était difficile ! Je m’endormais souvent en pleurant. J’ai acheté des tas d’animaux en peluche pour les embrasser et qu’ils m’embrassent.

Tout était diffèrent, les coutumes et la façon de se faire des amis. Le premier trimestre a été un échec.

J’écrivais mes essais avec le dictionnaire et j’essayais de me faire comprendre. C’était difficile !

Peu à peu, j’ai appris à rire et même à avoir le fou rire en anglais et à comprendre les coutumes et j’ai cessé de vouloir retourner au Mexique toutes les fois que je pleurais.

J’ai suivi des classes de patinage et j’ai appris que je pouvais être aussi folle que je le voulais et être quand même acceptée, sans aucun problème. « Elle est Mexicaine ! Ça veut tout dire. » C’est bien, tu peux tout dire et le blâmer sur le fait que tu es une étrangère. C’est amusant ! Durant la deuxième année de mon programme de maitrise à l’université, j’ai rencontré un home formidable; je l’ai aimé dès que je l’ai rencontré. Le pire des cauchemars de mon père était que j’épouse un Canadien. Mon père a essayé de lui faire peur la première fois qu’Andrew est allé au Mexique pour demander ma main en mariage. Coups de fusils. Andrew était plutôt pâle.

Nous avons eu deux mariages. Un dans une cabane à sucre avec nos amis et un orchestre de violoneux (nous avons dansé ) et l’autre dans une église rococo de Mexico.

De retour à Montréal, je ne pouvais pas trouver de travail comme psychologue. Mon anglais n’était pas très bon et j’étudiais encore le français à COFI. Ainsi, j’ai frappé à toutes les portes que je trouvais et enfin, je vendais des portefeuilles au centre-ville; j’étais bonne à ça. Ensuite, j’ai travaillé à temps partiel dans une clinique portugaise. Le portugais ressemble à l’espagnol et j’ai pu offrir de la thérapie en portugais. Mes patients allaient mieux. J’écoutais beaucoup, mais je ne gagnais pas beaucoup.

Nous avions un matelas par terre, deux fourchettes et deux couteaux. Eh bien ! Andrew, mon conjoint, a décidé de retourner à Vancouver où il avait été élevé et où il avait fait son stage d’avocat. Nous avons conduit de Montréal à Vancouver avec toutes nos possessions et une plante caoutchouc que nous avions appelée ” Hercules “. Quand nous sommes arrivés à Vancouver, “Hercules” n’avait plus qu’une feuille.

À Vancouver, il était à nouveau difficile de trouver du travail. Mon anglais n’était pas si bon que ça et les réponses évasives ne manquaient pas. Vous aviez besoin d’une expérience canadienne pour travailler, mais personne ne voulait vous accorder cette expérience dont vous avez besoin pour acquérir cette expérience. C’était vraiment frustrant !

Enfin, j’ai commencé à travailler à Surrey. Comme nous vivions à l’ouest de la ville, j’ai fait la navette en autobus pendant les quatre années suivantes. Vancouver est si beau que j’aimais vivre ici et je me suis rendu compte qu’il existe sept sortes de pluie, ce que j’ignorais auparavant. Nous avons acquis de nombreux excellents amis et un groupe de danse latino – Mambo !

Enfin, j’étais enceinte. J’ai cessé de faire la navette et j’ai commencé ma petite famille, deux enfants, deux chats, une gerbille, un poisson rouge et un mari. Quelle famille fantastique ! Nous parlions espagnol et anglais tout le temps.

J’ai ouvert mon bureau privé. Après dix-sept ans de travail, j’ai un bureau très occupé avec une liste d’attente composée de personnes qui veulent suivre leur thérapie avec moi. J’enseigne même la psychothérapie dynamique temporaire aux psychologues et aux conseillers, et tout ça en anglais, s’il vous plaît!

Quelle vie fantastique ! J’ai même entendu dire qu’il y a huit différentes sortes de pluie à Vancouver, pas sept.