Journée mondiale des réfugiés, un parcours du combattant

La journée mondiale des réfugiés

Photo par Tokver, Flickr

La journée mondiale des refugiés qui sera commémorée le 20 juin prochain, met un point d’honneur à célébrer le courage des personnes réfugiées partout dans le monde. D’après les données du rapport annuel 2009 du Haut Commissariat aux réfugiés, il y a présentement plus de 42 millions de personnes déplacées dans le monde, pour cause de conflits et de persécutions, dont 26 millions sont des déplacées à l’intérieur de leur pays d’origine.

Le Canada, reconnu pour être parmi les pays qui accueillent le plus de réfugiés, apporte son assistance et permet l’accueil de 10 000 à 12 000 réfugiés pas an à travers ses différents programmes d’aide. Selon la section canadienne du Haut-commissariat aux Réfugiés, La Journée mondiale des réfugiés marque non seulement l’occasion de célébrer la ténacité et la force des réfugiés et des demandeurs d’asile, mais aussi de saluer le travail effectué par le Gouvernement, les ONG, les communautés dans la difficile tâche qui est de protéger les réfugiés dans leurs droits et de leur donner une chance pour reconstruire leur vie dans la paix et la dignité.

À l’occasion de cette journée particulière, Mario Ayala, le directeur du Service aux réfugiés de l’organisation Inland Refugee Society of BC, a accepté de répondre aux questions de La Source, concernant la situation actuelle de l’aide aux réfugiés à Vancouver, et ce malgré son emploi du temps très chargé : au moment de l’interview il cherchait activement un logement urgent pour une famille de 5 personnes.

La Source Monsieur Ayala, pouvez-vous nous donner une brève description de votre organisation et des services qu’elle offre aux réfugiés ?

Mario Ayala Le Inland Refugee Society of BC a pour mandat de soutenir et d’assister les réfugiés dans le cadre de leurs besoins immédiats et éventuellement à mo­yen et long terme. Nous offrons de l’assistance pour le logement, la nourriture, les vêtements, les moyens de transport, des meubles ou encore des cours d’anglais pour l’intégration. Chaque année nous recevons et aidons entre 1000 et 1100 personnes venant de plus de 60 pays comme le Me­xique, la Chine, l’Inde, le Honduras ou la Colombie.

LS Comment pouvez-vous décrire la situation actuelle en terme de capacité d’aide aux réfugiés ?

MA Nous travaillons le plus souvent à l’aide de partenariats avec d’autres organisations, sans lesquelles nous ne serions pas capables d’accomplir nos différentes tâches. Bien entendu, il y a toujours un manque de ressources autant financière, matérielle qu’humaine, mais les efforts de toutes ces organisations sont coordonnés de telle manière qu’on arrive à apporter notre aide à toutes les personnes qui sont mises sous notre tutelle. Nous recevons notre plus grand financement de la ville de Vancouver et d’autres partenaires tels que Vancity et Mazon Canada. Le cas des 492 réfugiés Tamils d’août dernier a démontré la force de notre réseau étant donné que nous avons commencé à chercher des logements pour ces personnes avant même de connaître leur nombre total. Sur les 492 personnes qui sont arrivées, nous nous occupons toujours d’apporter notre assistance à environ 200 d’entre eux.

LS À partir de ce cas particulier, pensez vous à des changements qui pourraient être apportés à la politique canadienne en la matière ?

MA Le gouvernement du Canada est en train de rendre les règles d’immigration plus strictes, notamment en ce qui concerne les demandeurs d’asile. Le gouvernement vise par exemple à réduire de manière drastique le temps de traitement des dossiers, ce qui est en soit une bonne idée mais qui entraînera une disparité dans les chances d’être accueilli comme réfugié puisqu’il réduira le temps disponible pour que ces personnes rassemblent tous les documents légaux nécessaires à l’étude de leur dossier.

LS Pouvez-vous enfin nous dire l’importance que revêt la Journée mondiale des réfugiés pour votre organisation ?

MA La Journée mondiale des réfugiés nous donne l’occasion, à nous et à d’autres organismes, de sensibiliser le public à la cause des réfugiés et de souligner qu’il y a encore beaucoup à faire pour venir en aide à ces personnes. Nous avons actuellement une soixantaine de volontaires et nous en avons constamment besoin de plus.

À Vancouver la Journée mondiale des réfugiés se fera sous l’égide d’Amnesty International, de La Croix-Rouge canadienne, du Rainbow Refugee Society, du Settlement Orientation Services (SOS) et de la bibliothèque municipale de Vancouver. En plus des projections de films prévues, plusieurs organisations seront sur place pour répondre aux questions
du public.

Joint par téléphone à cet sujet, M. Don Right d’Amnesty International a souligné que son plus grand souhait serait que les personnes qui participent à ces activités repartent chez elles avec une meilleure compréhension des difficultés rencontrées par les réfugiés et de la façon dont elles peuvent apporter leur aide aux différents organismes qui en ont la charge.