Des ours polaires comme animaux de compagnie

Chameau

Photo par doug88888

Venant d’une région politique des plus volatiles, le Moyen-Orient, rien n’est plus normal que de m’entendre poser la question : «  Allez-vous à l’école en chameau ? ». Ce qui m’incite à leur répondre : « Avez-vous des ours polaires comme animaux de compagnie? ».

Je n’ai jamais vécu dans une ville où les citoyens sont aussi amoureux des lieux où ils vivent. On n’a qu’a voir les plaques d’immatriculations des voitures : « Beautiful British Columbia,  The Best Place on Earth ». Quel égo ! La Suisse, où j’ai fait mes études secondaires, a une topographie  et un espace naturel aussi magnifique qu’ici, mais les Suisses sont plus fiers de leurs fromages et de leurs chocolats que d’autre chose.

Quand vous venez d’un pays tel que la Jordanie, où votre mère doit mesurer l’eau du bain à cause de la pénurie d’eau, pouvoir s’offrir  des douches chaudes est un plaisir des plus exquis. Merci le Canada ! Et laissez-moi vous dire qu’il faudrait plus qu’un filtre Brita pour rendre notre eau potable.

À propos de politique : dans des pays tels que ceux du Moyen-Orient, contrairement aux pays démocratiques comme le Canada, la vie sans droits élémentaires de la personne mène à une existence triste et embrouillée. Je trouve donc étonnant qu’une ville telle que Vancouver, qui a été nommée trois fois de suite comme étant parmi les trois villes du monde où  l’on vivait le mieux, ait un nombre si élevé de sans-abris qu’il est impossible d’éviter.

La question se pose : comment se fait-il qu’une ville d’une telle qualité puisse tolérer pareille chose.

À l’âge de dix-huit ans, j’ai décidé de déménager à Montréal afin de me forger un avenir meilleur et d’obtenir la citoyenneté canadienne, qui m’assurerait une liberté politique et économique. Lorsqu’on  a grandi dans un désert, rien ne vous prépare à l’adversité des hivers montréalais. Je n’ai jamais vu autant de neige de ma vie;  c’est sans négliger mon séjour  en Suisse.

Déménager de Montréal à Vancouver est comparable à déménager de Las Vegas à White Rock. Une bonne ou mauvaise affaire, c’est selon. Les soirées à Montréal sont des plus allumées, alors que les soirées à Vancouver sont plutôt tranquilles, sinon frileuses. Personnellement, je préfère le climat plus clément de Vancouver  et ses soirées placides, au froid de Montréal et ses soirées tumultueuses. Alors je ne me plains pas.

Parce que Vancouver est une ville pluvieuse et un port important, j’aurais cru qu’étant au bord du Pacifique, la « Beach Culture »  se serait avérée aussi rutilante que celle de la Californie. Pas du tout. D’un autre côté, peu  de lieux en ce monde peuvent se vanter de pouvoir offrir ski nautique et ski alpin dans une même journée.

Je trouve toute cette population venant d’Asie aussi palpitante qu’intrigante. J’adore être en Amérique du nord et pouvoir en même temps goûter aux saveurs exotiques de leur cuisine, leurs divertissements, leur hospitalité. Quelle chance unique !

En parlant “bouffe”, quelque chose qui me tient particulièrement à cœur (ou plutôt par le ventre) : Vancouver, quand donc séduiras-tu mon estomac ? Au Moyen-Orient, oui, oui, on n’est pas fort en politique mais côté bouffe, on ne rigole pas. J’adore manger et en nourriture, je m’y connais. En comparaison de la Suisse,  où les gens sont fiers de leurs papilles sophistiquées, et de Montréal, où on retrouve une splendide gastronomie française, Vancouver  fait, malheureusement,  piètre figure. Ne désespérons pas. Je continuerai à chercher le joyau culinaire de cette merveilleuse ville du Pacifique. En attendant, je me régalerai des paysages et des divers plaisirs qu’offre cette ville, « la meilleure ville au monde ! ».

Traduction Monique Kroeger