Festival du Film européen
Le cinéma francophone à l’honneur

Festival du film européenPour sa 14ème édition, le Festival du Film européen a ouvert ses portes à la Cinémathèque de Vancouver du 25 novembre au 8 décembre 2011. L’occasion pour les organisateurs de faire découvrir une sélection de  24 films européens, donnant au public un avant-goût de la diversité de l’Europe et de sa créativité.

« Ce festival est l’expression de l’effort en commun des Etats membres de l’Union Européenne qui ont carte blanche pour choisir le film qui représentera leur pays», explique Filip Vandenbroeke, le représentant de la Belgique. « Les films présentés lors de ce festival appartiennent à un seul pays, mais ils sont tous représentatifs du patrimoine culturel européen commun », précise t-il.


Des films « qui sortent des sentiers battus »

A l’affiche cette année, une panoplie de divers films en provenance de tous les coins d’Europe : les films projetés sont récents et ont rencontré un franc succès dans leur pays d’origine mais ne sont pas nécessairement des succès commerciaux. Tous les genres artistiques se côtoient : de la comédie familiale, aux drames contemporains en passant par des adaptations littéraires,  et bien d’autres encore. « Le succès de ce festival repose sur la diversité des films proposés », confie le représentant de la Belgique, avant d’ajouter : « c’est aussi l’occasion de proposer des films rares qui sortent des sentiers battus ».

Les Barons : une comédie sociologique

Les Barons

Les Barons - Photo courtoisie du Festival du Film Européen

Abordant un contenu social et/ou historique, les films sélectionnés pour le festival se différencient clairement des productions américaines par leurs façons engagées d’exposer ces sujets. C’est le cas du film belge « Les Barons » qui porte un regard sur le changement de la société belge à l’heure de l’immigration ou plus précisément de l’intégration de la seconde génération de migrants. Ce premier film du réalisateur bruxellois Nabil ben Habil raconte le quotidien de quatre amis qui traînent leur ennui à travers les rues d’un quartier populaire de Bruxelles. Scènes ordinaires de chômage et de petites combines, sous l’œil désabusé de leurs aînés. A défaut de posséder une identité forte, ils se créent la leur : ce sont les Barons, revendiquant leur oisiveté et prenant le bon côté de la vie. Mais cette façon de vivre s’oppose aux réalités de la vie. « Nous avons pensé que le public canadien pourrait se retrouver à travers ce thème », selon le sélectionneur du film.

The Artist revisite le cinéma muet 

The Artist

The Artist - Photo courtoisie du Festival du Film Européen

Si ce festival s’attache à mettre en avant les petites productions, les films issus de studio plus importants sont aussi régulièrement mis à l’honneur. C’est le cas notamment de « The Artist », l’hommage en noir et blanc du cinéaste français Michel Hazanavicius au cinéma muet américain qui a reçu le prix du meilleur film de l’année décerné par le New York Film Critics Circle.

Ce film met en scène l’histoire de George Valentin, star du muet en 1927, incarnée par Jean Dujardin, qui a peu à peu sombré dans l’oubli avec l’avènement du parlant. C’est alors qu’il rencontre Peppy Miller, interprétée par Bérénice Béjo, une jeune figurante qui va connaître une destinée inverse et percer à l’écran. Ce film raconte l’histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité et l’argent peuvent être autant d’obstacles à leur histoire d’amour. «Le succès de ce film est tel, que la salle du festival était complète plusieurs jours à l’avance»,  explique l’une des organisatrices.

Acclamé par les critiques, ce film est pressenti pour figurer parmi les nommés aux Oscars du cinéma 2012, présenté comme favori, dans les catégories meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur, entre autres. Il n’a pas fini de faire parler de lui.

Si les films européens francophones sont bien reçus  au Canada, la réciproque est aussi vraie. En effet, le cinéma francophone canadien   trouve de plus en plus d’échos en Europe et notamment en France. On se rappelle du succès du film « Les  Invasions barbares» de Denys Arcand (2003), de «C.R.A.Z.Y»  de Jean- Marc Vallée (2005)  et plus récemment du film « Incendies» de Denis Villeneuve (2011) qui a enchanté quelques 301 779 spectateurs en France cette année.

Festival du film européen :
eufilmfestival.com