Opéra iranien à Vancouver, la rencontre entre l’Occident et l’Orient

 

Nasrin Asgari

Nasrin Asgari

Beaucoup d’Iraniens pensent que leur culture est la seule et unique raison ayant permis à leur civilisation de survivre à des milliers d’années de perturbations.» La culture perse, l’une des plus anciennes du monde, est loin de s’éteindre bien au contraire. Elle résiste, se réinvente, s’expatrie pour mieux s’exprimer, et cela malgré la censure. Pour comprendre l’importance de la musique et du chant en Iran, il faut savoir que le chant est un élément constitutif de la culture perse. A travers les voix s’exprime une civilisation. Les représentants religieux n’ont d’ailleurs pas toujours bien accueilli la musique au sein de la société, et cela encore aujourd’hui.

Et l’opéra dans tout ça ? Au lendemain de la révolution de 1979, la musique pop a été bannie permettant à la musique classique de se développer. C’est ainsi que Mozart et Bach ont pu côtoyer les musiciens iraniens. Les répertoires classiques ont été chantés par de grands artistes perses. Ces dernières années, la culture iranienne n’a cessé de faire parler d’elle, que ce soit sur le plan littéraire, cinématographique ou encore musical. Il était donc logique que le chant lyrique soit à son tour mis à l’honneur.

Shirin Asgari

Shirin Asgari

Et quel chant ! Celui exprimé par les voix de soprano de Nasrin Asgari et de Shirin Asgari accompagnées au piano par Hooman Khalatbari. Si le chant lyrique en langue persane représente la rencontre et le partage entre l’Occident et l’Orient, ce sont bien ces voix qui mettent en valeur la culture qui en émerge. En combinant la culture iranienne à la culture classique occidentale, c’est une nouvelle approche que nous offrent ces artistes sur leur culture, démontrant ainsi la capacité d’adaptation et la diversité dont elle regorge. La transmission entre les générations est assurée et la curiosité exacerbée.

Des artistes aux parcours prometteurs

Parmi les sopranos, la voix de Nasrin Asgari se fera entendre. Cette jeune femme a étudié le chant à l’Université de Musique et des Arts à Vienne, en Autriche. En 2008, elle complète ses études avec une maîtrise en chant. Elle a effectué de nombreuses représentations à Vienne et à Graz, interprétant le répertoire de Mozart. Elle a joué dans Carmen, La flûte enchantée et La Traviata notamment. En compagnie de sa cousine et de sa sœur Shirin, elle forme le trio Le Tre Orfei. Cette formation les a fait voyager de Londres à San Francisco, en passant par Paris. Shirin Asgari a également étudié le chant à l’Université de Musique et des Arts de Vienne. Elle aussi complètera son parcours par l’obtention d’une maîtrise. Ses expériences professionnelles sont saluées, notamment dans La flûte enchantée, dans le Requiem de Mozart et le Magnificat de Bach entre autres.

Hooman Khatatbari

Hooman Khatatbari

Hooman Khalatbari, quant à lui, a étudié le piano, l’harmonie et le contrepoint, la composition et les principes de direction d’orchestre. La musique traditionnelle iranienne et la musique classique forment ses principaux axes d’étude. Pianiste de renom, il fut pianiste principal entre 1988 et 1996 à l’Orchestre symphonique de Téhéran. Il part ensuite pour l’Autriche où il fonde et dirige le Festival International de Musique du château de Kirchstetten dans le nord de l’Autriche en 2001. Ses goûts éclectiques lui permettent de jouer les classiques de l’opéra tout comme de combiner un ensemble musical de musique persane.

L’opéra comme l’expression d’une culture

Un concert à Vancouver représente l’opportunité de faire connaître et de transmettre la culture perse à travers l’opéra. C’est l’occasion pour la communauté iranienne de se retrouver et de faire partager ce qu’elle est aux autres. A l’écoute de leurs voix, de leur musique, c’est un autre Iran qui se montre et se rencontre. Loin des images des journaux, l’opéra nous offre un morceau d’Iran et de sa culture. La musique permet d’exprimer bien des mots et des maux. Comme l’a dit le professeur James Morris :« j’ai parlé à chacun dans la mesure de sa compréhension, mais je n’ai encore jamais dit à personne ce qu’il y a dans mon cœur. » Ce qui ne peut être dit se traduit en musique. Quel meilleur endroit que Vancouver, ville cosmopolite, pour découvrir et écouter un opéra iranien ! Les curieux comme les amoureux d’opéra seront comblés !

Live in Vancouver avec Nasrin Asgari, Shirin Asgari et Hooman Khalatbari
Samedi 25 août 2012 à 20h
Centennial Theatre
2300 Lonsdale Avenue,
North Vancouver