Une semaine pour rallier les jeunes aux enjeux politiques canadiens

La semaine de la démocracie a fait salle comble à UBC. Photo par Rob Duffus

En mai 2011, le Canada constatait une nouvelle fois avec regret la faible mobilisation des 18–24 ans aux élections, avec un taux de vote de seulement 38,8%. Un chiffre qui place au cœur du débat une des problématiques mises en exergue au cours de la Semaine canadienne de la démocratie, du 15 au 22 septembre 2012. Organisée pour la seconde année consécutive par l’organisme indépendant Élections Canada, établi par le Parlement et qui administre les élections, et en parallèle avec la Journée internationale de la démocratie des Nations Unies, l’initiative avait pour but de sensibiliser les jeunes à l’importance de la démocratie et du vote au sein de la société canadienne.

Un défi qui s’annonçait quelque peu ardu cette année, où certaines décisions politiques ont déclenché de nombreuses polémiques et embrasé les esprits. On pense notamment au printemps érable, avec les rassemblements étudiants contre la hausse des coûts des frais universitaires au Québec et le vote de la loi 78 qui a suivi afin de restreindre le droit de manifester ; ou encore, côté Pacifique, à la loi 22 adoptée en mars 2012 à Victoria par l’Assemblée législative qui visait à contrer les moyens de pression établis par les enseignants en colère.

Une question se pose alors. Ces évènements seront-ils un déclic pour la jeunesse et auront-ils une incidence positive sur les prochains suffrages ?

Un manque d’information

« La démocratie c’est un système où un peuple entier peut participer à la vie politique et être représenté, » explique Janice Lo, physiothérapeute et étudiante à UBC. La jeune femme continue sa réflexion en dénonçant l’apathie de la jeunesse face à ces enjeux et s’interroge sur le besoin d’un nouveau système de vote avec représentation proportionnelle.

Des opinions et des idées à partager qui ont été les bien-venues lors des ateliers de discussion organisés à travers tout le pays du 14 au 25 septembre. Le lundi 17, plus de 270 étudiants se sont ainsi rassemblés au théâtre Freddy Wood à l’Université de Colombie Britannique pour échanger avec des leaders de la participation à la vie démocratique du Canada sur le sujet :

« La culture démocratique canadienne ; des idées qui méritent d’être diffusées ! »

D’après Keith Archer, Directeur général des élections en C.-B. et un des intervenants à cette dernière conférence, « Le tableau de la jeunesse votante en C.-B. est similaire à celui retrouvé au niveau fédéral. »

En effet, si certains évitent les urnes comme signe de protestation, la vraie raison derrière le taux très faible de participation des jeunes est avant tout le manque d’information et d’intérêt dans la vie politique. Un phénomène générationnel ? Peut-être, lorsque l’on découvre certains chiffres qui révèlent qu’en 1965 le taux de proportion des jeunes qui votaient pour la première fois s’élevait à 69% contre 34% en 2004.

« D’après une étude conduite par Élections Canada après les élections fédérales de mai 2011, la jeunesse a de moins en moins conscience du droit civique que représente le vote, » déclare Kirstan Gagnon, Agente principale de rayonnement au sein d’Élections Canada. « Beaucoup croient que les partis représentés sont tous les mêmes et ne se sentent pas concernés par les incertitudes des jeunes face à l’avenir. »

Mais Kirstan est optimiste. Selon elle, les choses n’évolueront que grâce à un effort collectif et ce dernier a déjà commencé. Cette année, plus de 50 organismes ont uni leurs forces pour la Semaine Canadienne de la Démocratie et un nouveau défi national jeunesse a été lancé. Ouvert aux 14-30 ans, le principe est simple :

chaque participant doit à l’aide de mots, d’une image, d’un tweet ou encore d’une vidéo expliquer sa contribution à la démocratie. En 2011, plus de 170 personnes avaient répondu à l’appel, en 2012 les organisateurs espèrent dépasser la barre des 300 ! Le concours attire et rayonne aussi grâce à son jury très populaire composé de Rick Mercer, K’NAAN, George Stroumboulopoulos et Michaëlle Jean.

Alors, intéressés ? Si la Semaine Canadienne de la Démocratie est finie, le défi est ouvert jusqu’au 30 novembre et attend vos créations !