Le Vancouver Jewish Film Festival célèbre ses 24 ans

Pour la 24e année, le Vancouver Jewish Film Festival s’installe dans les salles obscures du Ridge Theatre du 7 au 15 novembre prochain. Il y a plus de 75 festivals juifs en Amérique du Nord. Et même si la communauté juive de Vancouver compte seulement 25 000 personnes, c’est-à-dire assez peu comparé aux 500 000 juifs de Toronto, le VJFF fait partie des plus anciens du genre.

Robert Alabanese, directeur artistique revient sur l’histoire de cette institution « Il y a 24 ans, on l’appelait le festival des Arts, car il rassemblait la poésie, le théâtre et il n’y avait que quelques films à l’affiche à ce moment. » Puis les différents domaines se sont séparés et la place du cinéma s’est étoffée. Cette année 27 films seront présentés durant l’évènement, documentaire, comédie, drame, les genres sont multiples. « Je cherche des histoires qui parlent à tout le monde, des films qui sont grand public. Proposer une nouvelle expérience, quelque chose de différent aux cinéphiles. L’objectif est de présenter la diversité et l’expérience juive. Ce serait comme inviter son voisin en ayant des prédispositions un peu différentes. » Montrer son monde sans obligatoirement entrer dans le domaine de la religion. D’ailleurs cette année, les « histoires » viendront de France, d’Irak, d’Algérie, d’Allemagne, d’Afrique du Sud, et bien sûr du Canada et des Etats Unis. Une programmation hétéroclite qui demande des mois de préparation. Ainsi cette année, treize films n’ont jamais été programmé, soit presque la moitié. C’est ainsi le cas du long métrage The Tree That Grows on the Wall ou encore de Children of the Bible, un documentaire israélien qui sera présenté en première canadienne. « En tant que directeur artistique, je fais des recherches initiales. Je regarde environ 140 ou 150 films, j’essaie de trouver des nouveautés. Je suis de près les festivals de San Francisco et de Toronto et j’y trouve des idées. Enfin de par son ancienneté et sa réputation, le festival attire les cinéastes qui viennent eux même proposer leurs réalisations. »

La présence francophone n’est d’ailleurs pas en reste « la France a une moisson de films excellents mais attention, ce n’est pas la langue qui détermine nos choix de films. J’essaie de voir ce qui a bien marché en Europe et d’apporter une vision différente de la culture cinématographique habituellement présentée. » Il livre d’ailleurs ses trois coups de cœur.

Une bouteille à la mer. Photo par TS Productions

Une bouteille à la mer

Tal est une jeune Française installée à Jérusalem avec sa famille. A dix-sept ans, elle a l’âge des premières fois : premier amour, première cigarette, premier piercing. Premier attentat, aussi.

Après l’explosion d’un kamikaze dans un café de son quartier, elle écrit une lettre à un Palestinien imaginaire où elle exprime ses interrogations et son refus d’admettre que seule la haine peut régner entre les deux peuples.

Elle glisse la lettre dans une bouteille qu’elle confie à son frère pour qu’il la jette à la mer, près de Gaza, où il fait son service militaire. Quelques semaines plus tard, Tal reçoit une réponse d’un mystérieux “Gazaman”…

L’avis de Robert Albanese : C’est une histoire à la Roméo et Juliette, une histoire remplie d’espoir.

Soudain, tout le monde me manque

La famille, c’est compliqué… Surtout quand Eli, le père, bientôt 60 ans, attend un enfant de sa nouvelle femme. À l’annonce de la nouvelle, ses deux grandes filles, Dom, qui cherche a adopter, et Justine, qui passe d’un petit ami à un autre sans trop d’état d’âme, sont ébranlées.

Pour se rapprocher de Justine avec qui il n’a jamais pu s’entendre, Eli a la bonne idée de se lier d’amitié avec tous ses ex… A son insu. Mais lors-que Justine tombe de nouveau amoureuse et qu’Eli s’apprête à tout gâcher, la famille est sur le point d’imploser. Est-ce que tout ce petit monde va parvenir à se réconcilier avant qu’il ne soit trop tard ?

L’avis de Robert Albanese : Je suis complètement impressionné par les prestations de Mélanie Laurent qui aborde régulièrement des thèmes de la culture juive. Par ailleurs le jeu d’acteur de Michel Blanc est tout aussi intéressant.

Muatasem Mishal joue Daud dans le film David. Photo par David The Movie

David

David raconte l’histoire de Daud, un garçon de onze ans, musulman, qui a grandi à Brooklyn. En tant que fils de l’imam de la mosquée locale, il doit jongler avec les grandes attentes de son père, la dynamique d’une famille conservatrice, et différente – même de ses pairs dans la communauté musulmane.

Par un acte innocent de bonne foi, Daud se lie d’amitié par inadvertance avec un groupe de garçons juifs qui le pensent juif et l’acceptent comme un des leurs. Tout en travaillant ensemble sur un projet d’été, une véritable amitié se forme entre Daud et Yoav, un des garçons. Incapable de résister à la joie d’un esprit de camaraderie qu’il n’a jamais ressenti auparavant, David, comme il est connu pour les garçons juifs, est dans une situation compliquée qui est basée à la fois sur les meilleures intentions et sur la tromperie. L’avis de Robert Albanese : J’aime particulièrement cette histoire de rencontre, de jeunesse et d’innocence. Le réalisateur sera d’ailleurs présent à Vancouver pour parler de son film et discuter avec de jeunes écoliers.

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Pour plus d’information:

www.vjff.org