L’Antenne du Québec à Vancouver, une représentation discrète mais active

La rubrique Espace francophone s’intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Aujourd’hui, cap sur la Belle Province à travers l’Antenne du Québec à Vancouver (AQV). Pour cette représentation du Gouvernement québécois, les objectifs sont nombreux. Diplomatie, culture, économie, tous les aspects de la politique inter-provinciale se retrouvent sous son égide. Créé il y a vingt ans, en 1992, le Bureau du Québec à Vancouver est devenu, pour des raisons budgétaires, une antenne en 2000.

Damien Pereira et Elisabeth Le François de l'Antenne du Québec à Vancouver. Photo par Jean-Baptiste Lasaygues

Damien Pereira et Elisabeth Le François de l’Antenne du Québec à Vancouver. Photo par Jean-Baptiste Lasaygues

L’AQV couvre, outre la Colombie-Britannique, l’Alberta, la Saskatchewan, ainsi que les territoires du Yukon et du Nord-Ouest. Une surface plus que conséquente donc. Son premier mandat est avant tout d’ordre diplomatique. Comme le souligne Damien Pereira, l’attaché commercial de l’Antenne, « le Québec est la seule province à maintenir des représentations protocolaires dans les autres provinces, en dehors d’Ottawa. »

C’est même la province qui a le réseau diplomatique le plus structuré en Amérique du Nord. En premier lieu, il a pour mission de guider et d’aider les ministres québécois qui en ont besoin à travers le Grand-ouest. Il s’agit aussi de maintenir des liens de partenariat, comme par exemple l’Alberta avec laquelle le Québec a créé des groupes de travail pour étudier la question de l’exportation du pétrole vers Montréal.

A la défense du français

Parmi les raisons d’être de l’Antenne, on retrouve bien évidemment la politique du Québec en matière de francophonie canadienne. Résumée dans un livret de 19 pages, on y retrouve la base de toutes les actions entreprises en matière de francophonie par l’AQV. Tous les aspects de la francophonie y passent, de l’éducation aux médias en passant par la santé et les réseaux sociaux. Comme nous l’explique Elisabeth Lefrançois, attachée aux affaires publiques, « Nous gérons les demandes liées à la francophonie en relation avec Québec, pour la développer, la promouvoir, et parfois lui donner de nouveaux outils. Par exemple, nous avons récemment aidé la Fédération des francophones de C.-B. à faire venir un formateur du Québec qui a travaillé avec elle sur les médias sociaux. »

Mais le travail sur la francophonie ne s’arrête pas là. L’Antenne soutient chaque année une trentaine de projets dont des festivals, des projets éducatifs et/ou artistiques. L’AQV ne fait toutefois pas dans l’ingérence puisqu’elle ne peut lancer aucune initiative. Son but est d’appuyer les projets qui rentrent dans le cadre de ce qui est approuvé par Québec. Elle accompagne donc les francophones, mais n’agit pas à leur place. Un message que souligne Elisabeth Lefrançois « On cherche toujours de nouveaux organismes pour participer à nos programmes, mais comme nous ne travaillons pas avec les particuliers, nous n’avons pas toujours la visibilité nécessaire. »

Faire appel aux compétences québécoises

Autre mandat capital : faire la promotion du savoir-faire québécois en matière d’économie. Damien Pereira nous explique : « ce que nous essayons de mettre en place, c’est d’aider les entreprises québécoises dans l’Ouest canadien (principalement les PME). Nous organisons aussi des missions de délégations d’entreprises comme par exemple dans les salons de l’environnement. Avec cela, il y a aussi une partie analyse stratégique, qui consiste à surveiller les secteurs clefs de l’économie québécoise dans l’Ouest canadien, et à en informer les ministères. »

Parmi les exemples que nous cite Damien Pereira, on retrouve principalement l’écologie et le domaine de la construction. Ainsi, l’Alberta a récemment demandé l’aide en matière de savoir-faire québécois pour la soudure et consolider de grands projets de construction. « Au niveau des affaires économiques, on a toujours reçu un grand support de tous les gouvernements de l’Alberta, de la Saskatchewan et de la C.-B. pour travailler avec le Québec, et développer nos relations commerciales et économiques. De leur coté, les entreprises québécoises s’intéressent énormément à l’Ouest canadien, et sont de plus en plus nombreuses à venir s’installer ici. » Une opportunité à saisir pour la francophonie ?