La francophonie britanno-colombienne avance tranquillement vers le web 2.0

Photo par AltMuslimah, Flickr

Photo par AltMuslimah, Flickr

Dans un monde de twittos, voici résumée en un mot clé l’attitude générale adoptée par la francophonie britanno-colombienne quant à l’utilisation du web 2.0 et des réseaux sociaux : #çavientçavient. Répandues dès 2007, ces techniques facilitent l’échange d’information entre les internautes en leur permettant de s’approprier aisément les nouvelles fonctionnalités du web. Devenu un outil de communication essentiel, le web 2.0 se matérialise par la création de sites internet plus interactifs et par l’emploi des médias sociaux dont les plus populaires restent Facebook, Twitter, LinkedIn ou encore Youtube.

 

Un usage encore limité


Incontournables, ces outils demeurent pourtant assez peu utilisés à ce jour par les acteurs de la francophonie locale. Adepte des réseaux sociaux, le bloggeur Réjean Beaulieu poste régulièrement des informations liées au fait francophone sur la toile et déplore vivement le manque de présence sur ces plateformes d’échange : « En Colombie-Britannique, nous avons le réseau associatif le plus lent en matière de développement des réseaux sociaux. En Ontario et en Alberta, les acteurs locaux ont pris des risques et sont bien plus dynamiques en la matière.» Plus nuancée, Mylène Letellier, en charge des communications à la Fédération des francophones de Colombie-Britannique (FFCB), admet «que l’utilisation du web 2.0 est encore loin d’être satisfaisante à ce jour. » Quant à Marie Claude Rivard, Directrice des projets et du développement économique à la Société de Développement Economique (SDE), elle décrit une situation proche du « b.a.-ba » où « les structures éloignées de Vancouver sont parmi les plus actives afin de sortir de leur isolement géographique. » Un constat qui devrait toutefois ne pas en rester là.

Page d'accueil de la Société Francophone de Victoria

Page d’accueil de la Société Francophone de Victoria


Une prise de conscience collective


En 2011, un plan de communication communautaire contenant un important volet sur le web 2.0 a été adopté à l’assemblée générale de la Fédération. De quoi remplir le fil actualité de la francophonie britanno-colombienne qui devrait accueillir une plateforme communautaire interactive dotée d’un blog, d’un calendrier conjoint et certainement d’un espace médias. Fer de lance du projet en compagnie de la SDE, la FFCB assure que cet avènement sera un plus en terme de visibilité. « La création de ce portail communautaire répond à un besoin collectif qui permettra de réunir les associations francophones sous une même bannière » explique ainsi Mylène Letellier. Providentiel, le bébé en est encore au stade embryonnaire et verra le jour en…2015. Un laps de temps qui s’avère toutefois nécessaire le temps de lancer l’appel d’offre pour la réalisation, de trouver un animateur de réseau et de définir clairement les contours du portail.

Site internet du Conseil jeunesse francophone de la C.-B.

Site internet du Conseil jeunesse francophone de la C.-B.

 

Réalisations et homogénéisation


Avant cette arrivée tant attendue, des plans de formation au personnel ont d’ores et déjà été dispensés et de nouveaux sites internet plus modernes sont nés au cours des derniers mois, notamment grâce au soutien logistique apporté par la SDE. « Nous sommes entrés depuis quelques temps dans un processus de refonte des sites internet des associations francophones », commente Marie-Claude Rivard, passionnée par le sujet. « Le but est de proposer un canevas qui soit le même pour tous et qui puisse renforcer l’uniformité de la francophonie britanno-colombienne. » Verts et bleus, ces modèles de sites internet communautaires sont disponibles gratuitement et commencent à fleurir sur la toile. Directrice par intérim de l’Association des Francophones des Kootnays Ouest, Line Chartier a ainsi abandonné son ancien site internet pour un modèle de ce type. « C’est une belle offre qui ne nous a rien coûté », concède-t-elle avant de regretter le manque d’autonomie dont elle dispose : « J’aimerais ajouter des publicités et changer des photos mais ces types de changement ne sont possibles que dans un délai de six mois. » Adepte des réseaux sociaux, Christian Francey, à la tête de la Société Francophone de Victoria, fonctionne avec un site internet du même type depuis novembre dernier : « Cela nous permet d’être plus actifs sur Facebook et d’être accessibles sur les tablettes numériques et les smartphones. Concernant la mise à jour des sites internet, je suis certain qu’elle sera plus rapide une fois la refonte d’ensemble effectuée. » Un système auquel le Conseil Jeunesse Francophone a choisi de ne pas adhérer pour des raisons stratégiques. « Notre ancien site n’était pas du tout adapté. Lorsque la question de la refonte s’est posée, nous avons choisi de faire appel à un prestataire extérieur et de lever des fonds propres pour bénéficier d’un site à notre image avec les pleins pouvoirs d’administration », détaille le Directeur Rémi Marien. Avec 3000 amis sur Facebook, un passage de 200 à 530 j’aime et une communication tous azimuts sur les réseaux sociaux, le Conseil Jeunesse apparaît satisfait du changement opéré. De quoi donner des idées ? #chiche!

2 opinions sur “La francophonie britanno-colombienne avance tranquillement vers le web 2.0

  1. Pourquoi la FFCB doit-elle toujours engager des gens de l’extérieur de la C-B pour faire un travail qui nécessite une compréhension de ce qui se passe vraiment ici en C-B parmi les gens à rejoindre? Non seulement cette attitude d’attente de subventions nous garde en retard (déploiement en 2015!), mais également tue toutes énergies vitales locales. Un “dead duck” n’est-il pas mieux mort et enterré?

  2. Contrairement à ce que la citation dans l’article suggère, je n’ai pas attribué nos retards notables en matière d’adoption des médias sociaux au secteur associatif seulement, mais les avais aussi attribué au milieu institutionnel (le plus gros employeur franco), incluant le diffuseur public. L’absence d’une stratégie du numérique est particulièrement frappante, compte-tenu de la difficulté de rejoindre et d’engager les francos.

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