Le sacré dans tous ses sens

True Perfection de Chögyam Trungpa

True Perfection de Chögyam Trungpa

Cela fait quelques jours que les cerisiers arborent déjà leurs premières floraisons. Moment d’éternel renouveau. Ainsi, il est de coutume pour la communauté du Shambhala dans le monde entier, qui puise ses racines dans les doctrines bouddhistes, de se réjouir de l’arrivée du printemps en célébrant l’Art, sachant que toute création prend naissance à cette saison.

Le Vancouver Shambhala Centre consacre tout le week-end du 22 au 24 mars prochain à son festival annuel autour du thème Waking up to the Sacred (le réveil vers le sacré). Les prémices de cette célébration débuteront le vendredi 22 mars à 19h avec un spectacle gratuit Glimpses of Space (coup d’œil sur l’espace). Le corps de cet atelier sera en 2 volets: la journée du samedi 23 mars introduira le participant dans le vif du sujet de la méditation Coming to Your Senses (à la découverte du sensoriel). Le mot-clé de ce premier volet sera la perception. à travers une série d’exercices, ce phénomène à la fois complexe et obscur sera épuré afin d’amener une clarté de l’esprit chez le participant.

La journée du dimanche 24 mars sera elle, consacrée au développement de l’art. Une introspection de la vérité relative et absolue sera entamée selon les enseignements de Trunga Rinpoche, Signs and symbols (signes et symboles), une exploration de l’univers hors des concepts connus. Un spectacle musique et poésie selon la thématique Sounding the Silence (La Résonance du silence) clôturera cet évènement.

Margaret Jones Callahan, animatrice de l’évènement, décrit le schéma de cet atelier : « Nous débutons par un exercice simple de prise de conscience de l’instant présent. Cela permet d’ouvrir nos perceptions sensorielles sur tout ce qui nous entoure, et aussi remonter à la surface des découvertes que l’on peut faire dans notre monde intérieur ».

A la suite de la présentation du vendredi, elle animera un dialogue entre les artistes et l’audience sur le Dharma. Ce terme mystique qui est d’origine Sanskrit a diverses significations et est utilisé dans de nombreuses traditions dont le sikhisme, le bouddhisme et l’hindouisme.

Un sens de l’expression du Dharma selon l’hindouisme et le bouddhisme serait « l’enseignement qui vise à focaliser l’esprit d’une manière consciente ». Il faut savoir que tous les enseignements spirituels authentiques sont des manifestations du Dharma, même si certains peuvent être plus profonds ou plus complets que d’autres.

Si le bouddhisme permet d’éclairer l’esprit, de développer la sensibilité et de faire face aux réalités de la vie, le Shambhala s’oriente vers l’éveil de la force vitale et la connexion avec l’énergie naturelle du monde. Alors que le premier mène vers l’illumination, le Shambhala se focalise sur la création d’une société parfaite et l’apprentissage de la vie dans ce monde séculaire avec courage et compassion. Ces deux écoles de sagesse convergent vers une même voie d’épanouissement spirituel, notamment le bouddhisme shambalien.

Les dogmes du Shambhala veulent que chaque être humain possède les vertus fondamentales de la bonté et l’intelligence. Ces qualités inhérentes peuvent être cultivées par la méditation selon les principes anciens et appliqués dans notre vie de tous les jours.

L’approche adoptée par Margaret Jones Callahan découle de l’enseignement de Chögyam Trungpa, auteur du livre True Perception: The Path of Dharma Art.

Les techniques de méditation du maître tibétain portent sur la façon de puiser dans chaque forme d’art l’inspiration requise pour stimuler l’intelligence innée. La communauté du Shambhala fut créée par Chögyam Trungpa dans les années 1970 quand il s’installa à Montréal. Après un passage à Boulder, Colorado, ses élèves et lui-même élirent domicile à Halifax, devenu le siège de la communauté. Le Rimpoche (le précieux / maître) actuel Sakyong Mipham (qui signifie le protecteur de la terre) n’est autre que le fils aîné de Chögyam Trumpa. Il continue les enseignements de son père, décédé en 1987.

La communauté du Shambala insiste à croire que la vie ne prend sa vraie valeur que lorsque l’homme aura pris conscience de la profondeur de l’humanité. Il faut pour cela qu’il ouvre son cœur et devienne sensible à son entourage.

Margaret Jones Callahan dira aussi : « la connexion avec les autres et l’expression de la bonté fondamentale au moins envers nous-mêmes est magnifique. Je suis une artiste qui travaille avec les dessins, les peintures et la photographie. Je décèle des mouvements dans les formes. Cet atelier n’est pas un lieu d’apprentissage mais un lieu de découverte des talents enfouis dans notre subconscient, selon les préceptes bouddhistes. Cela peut être un talent caché, comme la pratique du piano à laquelle une personne s’adonnait dans son enfance et qu’elle ne pratique plus. »

Même si la motivation de nombreuses personnes qui s’inscrivent à l’atelier est axée sur la recherche d’une paix intérieure, d’autres y viennent pour combler leur quête de compréhension spirituelle ou pour panser des blessures qui les ont atteintes dans le plus profond de leur âme. C’est un environnement sain qui permet d’ouvrir la voie afin que l’on puisse rêver à nouveau. Rêver de ce que l’on veut réussir dans sa vie…

Vancouver Shambhala Centre

3275 Heather Street, Vancouver

http://www.vancouver.shambhala.org