Vancouver Fashion Week: Tendances vancouvéroises

A quelques heures de l’ouverture de la célèbre Vancouver Fashion Week, les esprits et les stilettos des vancouvéroises s’animent. L’occasion de s’intéresser aux différentes habitudes en matière de shopping et de mode qui varient autant selon les personnalités qu’au sein des communautés. D’après l’étude de Totum Research parue en 2011, les Canadiens s’accordent un peu moins d’une journée de shopping par mois, toutes générations confondues. « Je fais rarement les magasins avec plusieurs copines. Nous n’avons pas la même valeur des choses ni les mêmes budgets. Pas facile donc de jongler entre les envies de chacune. » Une diversité qui se retrouve aussi bien dans les quartiers de la métropole que sur les marches des podiums.

Personnaliser pour s’affirmer
La Vancouver Fashion Week a été initiée il y a environ 13 ans par Jamal Abdourahman pour rajeunir la scène de la mode locale. Bien lui en a pris puisque l’évènement est devenu le deuxième plus important d’Amérique du Nord. « Cette semaine, nous parrainons des couturiers d’endroits emblématiques comme Londres, Paris, Shanghai et Tokyo. Mais l’idée est aussi d’encourager les pays émergents, le talent primé partout dans le monde » insiste Kim Krempien, styliste et membre organisatrice de la Fashion Week.

Une histoire de matière et de couleur | Photo par Vancouver Fashion Week

Une histoire de matière et de couleur | Photo par Vancouver Fashion Week

D’ailleurs l’Asie et l’Orient sont très présents dans les nouveautés vestimentaires des jeunes générations à l’instar de Karishma, 23 ans, accompagnée par son père lors de ses journées shopping : « pour aller travailler, mes tenues sont cosmopolites et assez passe partout mais je trouve les couleurs et la richesse des tissus indiens tellement plus beaux. Même mon père est particulièrement content lorsque nous allons dans Little India essayer des vêtements traditionnels. »

La mondialisation a un impact notable sur les différentes cultures de la mode, on célèbre désormais les origines et le style différent qu’elles apportent. Kim Krempein reprend ainsi : « pas besoin d’être professionnel puisque chacun a accès aux idées, aux créations des autres à travers le partage instantané sur Internet. Les micro-tendances spécifiques à une région peuvent facilement être copiées et transformées dans une partie complètement différente du monde. C’est une vraie richesse. » Car pour la spécialiste, le changement le plus important des dix dernières années est simple : la sphère d’influence s’est démocratisée, notamment grâce aux médias sociaux. « Etre habillé » n’a alors plus la même signification. « Tout le monde, avec un intérêt et une passion pour la mode, a le potentiel d’être un fabricant de goût et de tendances. Je pense que c’est en partie la raison pour laquelle la manière de s’habiller s’est tant personnalisée. » Un moyen de rester dans une norme tout en se démarquant, en montrant sa différence par un accessoire, une couleur, une forme. Lora 29 ans, prend souvent le chemin des friperies qui bordent Kitsilano ou encore West Hastings « il y en a partout ici et je peux me refaire une garde-robe chaque saison pour presque rien et j’ai l’impression de dénicher des trésors. Parfois j’achète un ancien sac et je l’accessoirise ou bien je m’offre un jean et je le transforme en short. Et puis je prends des photos que je partage pour voir la réaction de mes amis. » Un moyen de faire son vêtement à son image, de s’exprimer et de devenir créateur le temps d’une saison. Mais pas seulement, car comme l’ajoute la jeune femme dans son perfecto caramel « J’aime les vêtements ou les accessoires qui ont du vécu, une histoire. Et j’ai l’impression de faire un geste écologique, c’est un vêtement de moins qui partira à la poubelle. »

A chacun ses habitudes shopping

Car malgré la présence indéniable du web dans l’évolution de la mode, les Canadiens sont une écrasante majorité à acheter leur vêtement, non derrière leur écran, comme la tendance pourrait le laisser imaginer mais bien dans les magasins. 97% arpentent les boutiques à la recherche de la perle rare. Et là aussi des différences s’inscrivent comme le remarque Flora vendeuse pour une grande enseigne installée sur Robson Street : « les Canadiens semblent souvent terre à terre dans leur façon de faire du shopping, ils savent ce qu’ils cherchent et on sent qu’ils sont dans une mission pour trouver exactement ce qu’ils veulent. A l’opposé, pour les jeunes femmes d’origine asiatique, le shopping est un moment sacré, elles viennent entre amies et sont très habillées, portent des talons, des vêtements à la mode, comme s’il fallait être parfaitement apprêté pour faire les magasins. » Elles sont plus exigeantes, vérifient chaque vêtement, demandent des sacs à mains qui sont encore emballés, aucun défaut n’est accepté. Les Perses quant à eux vont faire confiance au vendeur et sont capables de dépenser des sommes folles dans des achats qui peuvent paraître compulsifs. »

Autant de cultures variées qui marquent les différences communautaires pour le shopping. Ainsi la Fashion Week permettra d’apprécier les idées nouvelles de la mode du monde entier. Une occasion pour les novices de mieux apprécier la richesse de cet art, et pour les initiés, de trouver de nouvelles tendances à l’achat qui se répercuteront tôt ou tard dans les boutiques et nos garde-robes.

Vancouver Fashion Week
19 au 24 mars
Chinese Cultural Centre