Hommage chanté aux pionnières francophones dans l’Ouest

La chorale des Echos du Pacifique. | Photo per les Echos du Pacifique

La chorale des Echos du Pacifique. | Photo per les Echos du Pacifique

Les Échos du Pacifique, chorale francophone basée à Maillardville, présentera Elles s’appelaient Marie les 4 et 5 mai 2013 à Vancouver. Cette suite en seize mouvements vise à mettre à l’honneur la contribution trop souvent ignorée des femmes dans l’installation et le développement de nos communautés francophones dans l’Ouest canadien.

Une contribution ignorée

Elles s’appelaient Marie raconte, avec un chœur et une narration, le parcours de Marie qui, à l’aube du XXème siècle et âgée de 16 ans, quitte son Québec natal pour s’installer dans un homestead albertain. L’œuvre rend hommage aux réalisations trop peu connues des nombreuses femmes qui ont fait « le travail de tous les jours, le travail de ne pas mourir, le travail de vivre une journée à la fois sans se décourager », raconte Emilienne Bohémier, narratrice de l’histoire de Marie et installée dans la communauté de Maillardville depuis de longues années. L’œuvre rappelle ainsi de la peine que cela peut engendrer de quitter sa terre natale pour s’installer en terre inconnue.

Pour Luke Mayba, chef de chœur, la suite en seize mouvements honore « la contribution essentielle de nos mères et nos grands-mères ». Il détaille : « pour France Levasseur-Ouimet, l’écrivain de notre suite, on honore majoritairement les hommes, dans leurs combats politiques mais aussi en tant que pionniers. Cela est très bien. Toutefois, on oublie de mentionner que les femmes, aussi, ont joué un rôle dans l’épanouissement de nos communautés francophones dans l’Ouest. »

Emilienne Bohémier a assisté de près aux évolutions de la société dans cette partie de la province. De son regard de femme mûrie par l’expérience, elle témoigne : « les femmes ont joué un grand rôle. Ce sont elles qui ont éduqué toute une génération, malgré les difficultés socio-économiques qu’elles connaissaient. Aussi, en milieu anglophone, elles ne se sont pas résignées et ont continué à parler le français avec leurs enfants. Ce sont elles qui ont majoritairement préservé la langue française depuis plu-sieurs générations, nous permettant aujourd’hui de connaître une francophonie vibrante et de pouvoir parler le français en Colombie-Britannique.

Mais, étant plus impliquées au sein du foyer que sur le plan extérieur, leur contribution est malheureusement restée non visible. », conclut-elle.

Au cœur, la condition féminine

Elles s’appelaient Marie est aussi le témoignage du statut de la femme à l’aube du XXè siècle, suscitant la réflexion quant à celle du XXIè siècle. Emilienne Bohémier, dont les arrières grands-parents ont quitté le Québec pour venir s’installer dans l’Ouest canadien, reconnaît ainsi de grands changements dans la condition féminine :

« ma mère a eu dix enfants, ma grand-mère seize. Aujourd’hui j’en ai cinq », explique-t-elle. Elle observe aussi d’autres évolutions, notamment dans l’héritage du nom de famille : « les femmes perdaient bien souvent leur prénom et nom de famille à l’époque. Aujourd’hui, au Québec notamment, les femmes le gardent. » Autant de signes qui attestent de l’affirmation de la place de la femme au sein de notre société contemporaine.

« Les femmes travaillent aujourd’hui, et cela est un grand progrès », souligne Emilienne. Cependant, selon elle, on en est ainsi venu à dévaloriser la mère.

« La société ne valorise plus assez le rôle de mère. Or, si l’on y réfléchit, ce sont elles qui bâtissent le monde de demain », insiste-t-elle. Elle s’explique : « l’amour, la sécurité, les valeurs que l’on transmet à nos enfants leur serviront leur vie durant. Si l’enfant est aimé, il sera naturellement amené à développer ses talents ».

Elles s’appelaient Marie et Les Echos du Pacifique véhiculent un message d’égalité hommes-femmes. Parmi la trentaine de choristes, une dizaine d’hommes chantent et célèbrent la contribution des pionnières dans l’Ouest canadien. En outre, la chorale souhaite éveiller chez les spectateurs des sentiments et des valeurs qu’ils ont pu connaître et développer au fil de leur vie. Elles s’appelaient Marie est un hymne au souvenir, à la mémoire du courage et de la bravoure de ces femmes, « rappe-lant les valeurs de persévérance et de foi dont nos mères et nos grands-mères ont fait preuve, affrontant les sentiments de solitude et de perte », comme le résume Luke Muyba. À tra-vers cette suite en seize mouvements, les Echos du Pacifique resteront donc fidèles à leur dessein d’honorer les contributions féminines dans l’établissement d’une francophonie en Colombie-Britannique, tout en transmettant un message en chanson, à travers l’art de la chorale.

Elles s’appelaient Marie

Samedi 4 mai à 19h30
Théâtre de l’École secondaire Centennial
Dimanche 5 mai à 14h30
École secondaire Jules-Verne
Adultes : 12 $
Aînés et étudiants : 10$
Gratuit pour les 12 ans et moins
Prix de groupe disponible pour 10 personnes ou plus.
604-266-4699
lmayba@sd40.bc.ca
http://www.lesechosdupacifique.com