Le Vancouver Chinese Music Ensemble s’offre cette année le défi de l’humour

Ji Rong Huang accompagné de son instrument. Photo par Anne-Laurence Godefroy

Ji Rong Huang accompagné de son instrument. Photo par Anne-Laurence Godefroy

Le dimanche 26 mai 2013 les musiciens du Vancouver Chinese Music Ensemble vont relever un défi plutôt surprenant : celui d’improviser un spectacle musical avec deux comédiens de la troupe vancouvéroise The Fictionals Comedy Co, qui ont fait de l’improvisation leur spécialité.

Au programme de cet évènement, une sélection de musique chinoise traditionnelle, mais aussi de musique classique occidentale (Tchaïkovski, concerto pour violon en ré majeur,) à laquelle s’ajouteront les dialogues improvisés des deux comédiens.

Un programme qui n’est pas facile à organiser : « cela n’a jamais été fait auparavant, alors nos musiciens sont toujours en train de travailler sur la programmation de l’évènement, » affirme Angie Nguyen.

Selon l’organisatrice de cet évènement Angie Nguyen, le spectacle Speaking Strings Utter Things sera avant tout un laboratoire d’échange entre deux formes d’art très différent et d’improvisation, le reflet d’une volonté du Vancouver Chinese Music Ensemble de se mettre à l’épreuve en se fixant un pari d’une toute nouvelle nature.

« Nous avons toujours encouragé les échanges entre différentes cultures. C’est impressionnant d’assister à une collaboration entre musiciens chinois de formation classique et des comédiens » ajoute l’organisatrice.

Ainsi, chaque année, en plus de proposer un concert classique à leurs fans, l’ensemble s’essaie à un spectacle plus créatif. En 2012, il avait collaboré avec un danseur de claquettes. Cette année, place à l’humour avec Speaking Strings Utter Things.

Daniel Chai du groupe The Fictionals (gauche) et Ji Rong Huang de l'ERHU (droit). Photo par Anne-Laurence Godefroy

Daniel Chai du groupe The Fictionals (gauche) et Ji Rong Huang de l’ERHU (droit). Photo par Anne-Laurence Godefroy

Et le défi est à double sens. En effet, les comédiens bien sûr improvisent sur les morceaux joués par les musiciens mais ces derniers,à leur tour, adaptent leur musique aux paroles des acteurs.

Entouré de peau de serpent, l’Erhu, ou violon traditionnel chinois, peut reproduire des sons très proches de voix humaines, véhiculant ainsi des émotions surprenantes. Ainsi, grâce à la dextérité des musiciens, un dialogue se crée entre leurs instruments à vent et les comédiens qui improvisent selon l’humeur et en fonction de leur public.

Ji Rong Huang, joue de l’Erhu depuis plus de 40 ans. Conçu de bois, de peau de serpent et de deux cordes uniquement ce violon produit un son plus fin et aigu que son équivalent occidental dû à sa caisse de résonance de taille notablement plus petite. Ce son atypique est par ailleurs accentué par la peau de serpent recouvrant la caisse de résonance.

L’Erhu est l’instrument à corde le plus populaire depuis plus de mille ans en Chine. Pourtant, son apparente simplicité est trompeuse. Huang précise que pour maîtriser cet instrument il faut pratiquer toute sa vie. « J’ai commencé à jouer l’Erhu dès mon plus jeune âge, » dit-il avec exclamation, comme s’il s’agissait d’une évidence.

Ayant quitté Shanghai en 1988 après avoir fini le conservatoire, Ji Rong Huang crée le Vancouver Chinese Music Ensemble dès son arrivée dans le but de faire découvrir au public canadien la musique chinoise traditionnelle en rassemblant des artistes ouverts à l’innovation musicale.

Dans son rôle de directeur artistique, Huang s’efforce à démontrer que l’utilisation des instruments traditionnels chinois ne s’arrête pas à leur usage le plus évident.

Malgré l’expérience internationale de Huang, Speaking Strings Utter Things représente un challenge. « Le spectacle peut être magnifique, si nous parvenons à nous accorder » affirme le musicien.

En effet, la difficulté va au-delà de l’improvisation avec les comédiens. Le groupe jouera uniquement avec des instruments à cordes. D’après Huang, cela n’a jamais été réalisé au Canada ou en Chine. Selon lui, un quintet de cordophones se prête plus au ton léger de la comédie.

Mais au-delà de l’aspect innovateur de cette collaboration multidisciplinaire, le Vancouver Chinese Music Ensemble espère aussi attirer un nouveau public, plus jeune, mais aussi plus large.

En effet,le groupe de jeunes comédiens vancouvérois The Fictionals, composé de Daniel Chai, et de Barbara Kozick, crée en 2010, compte sur la présence de leurs fans dimanche 26 mai. Un public pourtant habitué à la comédie moderne.

« Je so

uhaite faire passer au public la notion que l’art est fluide » déclare Daniel Chai. « On espère que cet échange artistique va nous apprendre quelque chose à tous, y compris à notre public. »

Dimanche 26 mai 2013 à 19h30
Dr. Sun Yat Sen Classical Chinese Garden
578 rue Carrall, Vancouver
Billets à l’entrée $15 adultes/$10 étudiants et Seniors
http://www.vancouverchinesemusic.ca

Agenda

The Painted Works of Lyle Wilson
16 mai au 15 septembre
639 rue Hornby, Vancouver
www.billreidgallery.ca
Une exposition qui reconstitue pour la première fois une sélection des
succès de l’artiste vancouvérois Lyle Wilson. The Painted Works of Lyle
Wilson révèle la sensibilité artistique du peintre à travers les années.

Illustration par Lyle Wilson

Illustration par Lyle Wilson

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The Lulu Series: Art in the City with Sans Façon
Mardi 28 mai
6911 rue No. 3, Richmond
www.richmond.ca
Une série de conférences pour tenter de répondre à la question portant sur la relation entre les citadins et leur environnement et la nécessité de recréer le dialogue entre les différents acteurs de la ville. Dans cette première conférence de la série The Lulu Series, l’artiste et l’architecte du duo Sans façon sont invités pour apporter leurs points de vue sur la relation entre artistes et urbanisme.