Marchés fermiers et jardins urbains

Ça y est, c’est la saison des marchés fermiers de Vancouver depuis le 11 mai et la tendance est claire, plus il y a de monde en ville, plus il y aura de marchés fermiers.

Les marchés fermiers se multiplient dans la région | Photo par Boris Mann, Flirck

Les marchés fermiers se multiplient dans la région | Photo par Boris Mann, Flirck

Voilà la conclusion à laquelle il est facile d’arriver quand on suit un tant soit peu, l’évolution de l’achalandage des marchés fermiers à Vancouver. En 1994, l’année du premier marché fermier depuis la fermeture du dernier en 1908, mille visiteurs s’y sont rendus pendant l’été. Chiffre d’affaires; 50,000$. En 2012, les 6 marchés fermiers (5 en été et un en hiver) recevaient en moyenne de 3 à 5000 clients par jour de marché, et réalisaient un chiffre d’affaires total de près de 6 millions et demi de dollars! Et si le plan de la ville pour leur évolution se concrétise, il y en aura en tout plus d’une vingtaine d’ici 2020, soit un par quartier! Pourquoi vivre à la campagne?

Tout ça s’inscrit dans une stratégie municipale de rapprocher le consommateur du producteur, de rendre l’ensemble du processus de distribution et d’accessibilité alimentaire plus durable, plus écologique. Il y a aussi en prime l’arrivée de petits marchés d’alimentation, qui proposent les mêmes produits régionaux dans certains quartiers de Vancouver tels le Marché St George, aux coins de St George et 28ième rue, ou Harvest sur la rue Union, pour n’en nommer que deux.

Rapprocher le consommateur du producteur | Photo par Steph L., Flickr

Rapprocher le consommateur du producteur | Photo par Steph L., Flickr

Phénomène urbain dans les vieux pays, mais étonnamment nouveau à Vancouver, les marchés fermiers suivent les districts à haute densité de population…West End, Strathcona, (Trout Lake), Nat Bailey, (Little Mountain) et depuis peu, Kerrisdale et Kitsilano. Les prochains quartiers à accueillir un marché fermier devraient être Yaletown, Marpole et Mount Pleasant.

Les marchés sont des lieux de rencontres, d’échanges, de premiers rendez-vous même et bien sûr de palabres et de commerce. Les anciennes places du marché, servaient naguère d’hôtel de ville. Clin d’œil politique de l’administration municipale actuelle?

Ils sont en moyenne de 35 à 70 producteurs indépendants (fermiers, jardiniers, boulangers, pêcheurs, fromagers etc.) à présenter leurs produits alimentaires à une clientèle de plus en plus exigeante sur la valeur, la provenance et la qualité des aliments qu’elle consomme et qui est prête à y mettre le prix. Il n’y a pas vraiment de « prix vedette, ou de spécial de la semaine » dans ces marchés. En revanche vous pouvez être sûrs que tout ce qui y est offert, vient de la personne qui vous le propose.

En d’autres mots, il n’y a pas de grossistes ici, ou de revendeurs, comme c’est le cas dans les autres endroits qui se disent « marchés ».

Si vous prenez le prix d’un café latte, comme unité de mesure pour comparer le prix de ce que vous pourrez y acheter, il est plus facile de mettre en perspective le vrai coût de l’alimentation. Votre café durera le temps de le consommer, quelques minutes, tout au plus, tandis que votre pain , ou votre douzaine d’œufs, ou encore vos pommes de terre, dureront plus longtemps et vous en donneront plus pour votre argent. Il est étonnant quand même, qu’en général, vous ayez moins d’hésitation à débourser 5,00$ pour un café latte que pour un demi kilo de tomates de jardin.

Comme le dit la célèbre maxime: La vraie valeur de toute chose vient de sa rareté ou de son exclusivité, non de sa quantité. Les diamants sont chers mais le popcorn ne coûte rien, sauf dans les grandes salles de cinéma, direz-vous.

Mais au-delà de faire les courses pour la semaine, vous aurez aussi la sensation unique de renouer avec une tradition vieille comme le monde du commerce, celle d’établir un lien direct entre le consommateur et le producteur. Par exemple, de voir les mains qui ont travaillé la terre, ou manié le filet et l’hameçon pour vous offrir fruits, légumes ou poisson frais est une expérience unique qui remet la relativité de la valeur des choses en perspective.

Savez-vous planter des choux?

Pour la liste des endroits et des horaires : http://www.eatlocal.org

Toutes les informations factuelles sont tirées d’une entrevue avec Tara McDonald, directrice générale de Vancouver Farmers Markets