Est ce que Vancouver a les bonnes priorités?

Avez-vous remarqué ? Le 10 juin dernier était la « journée sans viande » à Vancouver. Et ce n’était pas l’affaire d’un groupe subversif à l’agenda douteux. Non, le tout avait un caractère très officiel grâcieuseté d’une proclamation en bonne et due forme du conseil municipal. Non pas que de promouvoir une alimentation sans viande, même le temps d’un jour, me donne de l’urticaire. En fait, je dois déclarer mon conflit d’intérêt étant moi-même végétarien.

Vancouver, une ville sale ? - Photo par Carolyn Coles, Flickr

Vancouver, une ville sale ? – Photo par Carolyn Coles, Flickr

Mais ce qui m’étonne c’est que dans ce majestueux édifice, coin Cambie et Douzième Avenue, qui est notre hôtel de ville, nos élus ont quand même pris de leur temps pour s’immiscer dans ce qui, en bout de compte, est une affaire très personnelle. C’est vrai, les choix alimentaires ne regardent que les individus. Non pas que la ville veuille forcer quiconque à abandonner la viande. Mais c’est là une question qui, même s’il est tout à fait légitime d’en débattre, n’a pas sa place au conseil municipal. Il n’en revient pas à ces élus de faire la promotion d’une alimentation plutôt qu’une autre.

On l’a d’ailleurs vu aux États-Unis, plus particulièrement dans la ville de New York où son maire activiste a poussé pour une interdiction des sodas grand format en raison de leur teneur abondante en sucre. Le règlement municipal a été renversé par un juge. Encore une fois, ce n’est pas que de tenter de mettre fin à la consommation abusive de ce genre de sodas ne soit pas une bonne idée. Ce qui fait défaut, c’est qu’un ordre de gouvernement doive s’en mêler.

À Vancouver, la décision fait suite à une recommandation, si vous me permettez la traduction du Conseil sur la politique alimentaire de Vancouver (Vancouver Food Policy Council) un comité de bénévoles créé pour conseiller la Ville sur des politiques alimentaires.

Pourtant, ce ne sont pas les sujets, qui pour moi, sont plus importants, qui manquent et qui devraient attirer l’attention de nos élus bien avant ce que vous et moi consommons. Prenez par exemple l’état de propreté de notre ville. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais en dehors du centre-ville et des quartiers limitrophes comme Yaletown et Coal Harbour, la ville est sale. Je sais que cela va à l’encontre de l’orthodoxie qui veut que Vancouver est cette ville qui respire la propreté, l’air pur et sa qualité de vie hors-pair.

Mais sortez un peu des sentiers battus, ceux prisés par les touristes et que l’on s’assure de bien astiquer, et le visage de la ville change considérablement. En fait, je continue d’être estomaqué par les déchets qui jonchent nos rues, ruelles, et parcs. C’est carrément honteux que nos concitoyens n’aient pas un respect élémentaire pour leur ville et ceux et celles qui y vivent. Car, admettons-le tristement, ces détritus de toutes sortes ne tombent pas du ciel. Des individus à la conscience bien pauvre sont à leur origine.

Je vous entends vous demandez qu’est-ce que cela a à voir avec le lundi sans viande. Merci de poser la question. Voici la réponse : avant de passer même quelques secondes pour proclamer une « Journée sans Viande » peut-être que le Conseil devrait se pencher sur l’état de salubrité de la ville. Peut-être devrait-on proclamer, chaque jour, comme étant la journée sans déchet. Cela aurait un impact bien plus positif sur notre qualité de vie.