Le Quai 21: D’un océan à l’autre

Dis-moi où tu vis, je te dirai qui tu es….! Être canadien, autre qu’autochtone laisse imaginer, qu’on veuille ou non, une ascendance d’immigrants. Si l’histoire du Canada repose sur une saynète bouillonnante, c’est l’occasion propice de feuilleter son carnet de bord. En remontant son parcours, on découvre des évènements à la fois riches et forts, tendres et passionnés dont ont témoigné personnellement et collectivement tous ces hommes et femmes bâtisseurs de la nation canadienne depuis un siècle. Société d’État sous la responsabilité du Patrimoine canadien, seul musée à être situé dans les Maritimes à Halifax, le Quai 21 tiendra son Assemblée publique annuelle (APA) à Vancouver cette année le jeudi 20 juin.

Rôle et contribution des immigrants

Si ce musée est à l’autre bout du pays, il se déplace en un tour de 360 degrés autour du continent afin d’établir des liens avec la population de toutes les régions du pays. Le musée souhaite accroître la compréhension du public à l’égard des expériences vécues par les immigrants, du rôle essentiel que l’immigration a joué dans le développement du pays et de la contribution des immigrants à la culture, à l’économie et au mode de vie canadiens.

En sillonnant le territoire pour partager les expériences des immigrants, le musée se fait à la fois vecteur et point de ralliement. Deux de ses programmes publics les plus populaires sont les ateliers d’histoires numériques et le programme d’histoire orale, dirigés par les historiens du musée. « Ces histoires qui font partie de la mémoire historique du pays donnent l’occasion d’écouter les individus et de ramener leurs souvenirs à la surface, donnant ainsi un sens à leur expérience d’immigration. » livre Marie Chapman, directrice du musée.

Massood Joomratty, conseiller en immigration, est d’avis que c’est une initiative louable que de recueillir l’histoire et la conserver pour la postérité et les générations futures. « Ce musée permettra de jauger le progrès des dernières années. Certes, le Canada, qui est reconnu pour son ouverture vers l’immigration, dépend économiquement des immigrants qualifiés pour développer l’économie du pays et y contribuer culturellement. L’histoire de l’immigration est à deux volets: d’une part elle ajoute à la pluralité canadienne et d’autre part elle honore les motivations du Canada à venir en aide aux réfugiés de par le monde. » explique-t-il.

Les résultats glanés auprès du Quai 21 l’année dernière laissent entrevoir un avenir prometteur, rien qu’à voir le succès de la campagne de sensibilisation nationale. En effet, grâce à cette initiative, le musée s’est rapproché d’avantage de la population dans l’élan de consolider la mémoire historique du pays.

L’exposition temporaire de l’année dernière, Façonner le Canada: l’exploration de nos paysages culturels démontre comment l’immigration façonne les paysages culturels, illustrés à travers des thèmes fondamentaux très fouillés tels que : la nourriture et la famille, le maintien des croyances, le voisinage, les loisirs, les liens de parenté, l’affirmation de sa voix, etc. Ces thèmes ont été explorés par le biais de sept études de cas qui couvrent tout le pays et ses diverses communautés comme les Sikhs de Surrey, les Canadiens d’origine chinoise basés à Vancouver, les Doukhobors de l’intérieur de la Colombie-Britannique, les Italo-Canadiens de Toronto et les Libano-Canadiens d’Halifax.

Outre l’exposition, des animateurs du musée avaient parcouru 10 villes canadiennes, y compris Langley, en Colombie-Britannique pour animer des ateliers avec des immigrants et des réfugiés provenant de diverses communautés qui ont mis en route la création de leurs propres histoires numériques.

Éduquer la population

Motivé par un franc succès, le musée a le vent en poupe et se consacre à la mise sur pied de leur première exposition itinérante – Canada : Jour 1. Celle-ci sera lancée au début de 2014 et présentée dans toutes les villes du pays avant de regagner le musée, en 2017, l’année du 150e anniversaire du Canada. L’exposition partagera les expériences et les impressions des immigrants et des réfugiés sur leur premier jour dans ce pays, de la Confédération à nos jours. L’histoire et l’art se combineront afin de produire le récit.

Massood Joomratty ajoutera pour sa part : « Nombreux sont ceux qui ne sont pas au courant de l’existence du Quai 21. Le musée se doit de promouvoir cette entité auprès des immigrants et de la population entière, notamment les écoliers. Ceci permettra de dissiper les idées préconçues sur les immigrants…Et pourquoi pas un Immigrant Day ! » lance-t-il.

Marie Chapman conclut : « Les histoires deviennent une source d’inspiration, de recherche, d’apprentissage et de plaisir pour tous les Canadiens et Canadiennes, et ce, pour les générations à venir. C’est à travers ces expériences individuelles que nous sommes en mesure de brosser un tableau de l’expérience de l’immigrant et de l’importance essentielle de l’immigration pour notre pays. »

Tandis qu’au Royaume-Uni, les murs de la plateforme 9 ¾ à la gare de King’s Cross à Londres vous emmènent dans l’univers magique de Harry Potter, en passant les portes du Quai 21, en Nouvelle-Écosse, vous découvrirez un paysage tout aussi prenant, où l’histoire du Canada a planté ses racines dans la terre fertile de l’immigration.

Assemblée publique annuelle de Quai 21
Le 20 juin de 17h30 à 19h
Studio 700 de la CBC/Radio-Canada à Vancouver