Un aller-retour Vancouver-New York

Je voulais revoir New York et suis donc allé y passer quelques jours au début du mois de juin. J’y ai trouvé quelques points de comparaison avec Vancouver, qui m’ont fait réfléchir à ce que pourraient devenir certains aspects de la vie urbaine à Vancouver.

La Grosse Pomme, est la mère de toutes les grandes villes, le modèle pour les tenants de la densification urbaine, des transports en commun, de la vitalité culturelle et des rêves inassouvis.

Le Seawall de Vancouver. - Photo par Andrew Curran, Flickr

Le Seawall de Vancouver. – Photo par Andrew Curran, Flickr

En contre partie, Vancouver se cherche encore une vocation, un peu comme la petite sœur qui veut aller jouer avec les grandes: ville internationale, ville de plein air, meilleure ville au monde pour la qualité de vie?

Commençons par les déplacements à bicyclette. New York vient tout juste d’inaugurer son programme de vélos libre service Citi bike, dont les vélos sont fabriqués au Québec. Son fonctionnement est inspiré par le Bixi de Montréal, et autres programmes semblables qui existent déjà ailleurs, comme par exemple à Copenhague, Lyon, Barcelone, Londres, Paris, Dublin et Melbourne.

6000 nouveaux vélos ont donc été mis à la disposition des New yorkais il y a une quinzaine de jours et plus de 14 000 new yorkais ont emprunté ce moyen de transport…sans casque…sauf pour les moins de 14 ans, le premier dimanche où les vélos étaient disponibles pour ceux qui n’avaient pas pris d’abonnement annuel.

A Vancouver, la mise en place d’un tel système de vélos en libre service, est compromis à cause de la loi sur le port obligatoire du casque sans parler des locateurs de vélos, qui craignent à tort, je pense, de voir leur clientèle diminuer. Je dis à tort parce que les clientèles ne sont pas les mêmes. Les vélos en libre service sont pour les déplacements de courte durée, soit en moyenne moins de 30 à 45 minutes. C’est un complément au transport à pied ou en commun. Les locateurs de vélos s’adressent surtout aux touristes, qui en général veulent faire le tour du Parc Stanley, ou d’autres promenades de plus longue durée.

Le Parc Stanley, faisant 404 hectares, est souvent comparé avantageusement au Central Park de New York, qui n’en fait que 315 hectares…pôvre petit ! Mis à part l’achalandage, 35 millions de visiteurs par année à New York et 2,5 millions à Vancouver, la plus grande différence entre ces deux immenses parcs urbains, est que Central Park est interdit à la circulation automobile de 19 heures à 7 heures les jours de semaine, toutes les fins de semaine, les jours fériés, en plus d’autres restrictions quotidiennes. Et le stationnement n’y est pas permis! Les amateurs de vélo et de patin à roues alignées peuvent donc s’en donner à cœur joie, et ne sont pas tassés sur les petites pistes comme le long de la promenade du bord de mer à Vancouver. Quand le rêve d’un Parc Stanley sans circulation automobile, du moins les fins de semaine, deviendra-t-il réalité? D’autant plus que l’accès en autobus est facile, car la majorité des autobus qui circulent sur la rue Georgia, ont un arrêt au Parc Stanley, qu’ils viennent de la rive nord ou du centre- ville…Il ne reste qu’à imaginer un système de stationnement qui vous donne un aller-retour gratuit en bus au Parc Stanley.

Le poumon vert de Vancouver est congestionné de véhicules les plus beaux jours de l’année, quand les banlieusards et autres citadins viennent en faire le tour en balade du dimanche…En plus des autobus remplis de touristes, qui malgré la règlementation municipale l’interdisant, laissent tourner leur moteur, alors que les guides montrent du doigt les beautés naturelles de cet espace vert unique. Trouver l’erreur!

Vous connaissez le Highline de New York? C’est un parc urbain, de 2,5 kilomètres de long, à une dizaine de mètres au-dessus du sol, le long d’une ancienne voie ferrée, construite dans les années 30, qui traversait une partie de New York, devenue désuète et transformée en espace public. Depuis 1999, près de 100 000 personnes y circulent tous les jours, où on trouve œuvres d’art et jardins publics. N’est ce pas que cela fait penser au projet de désaffection du viaduc de la rue Dunsmuir, envisagé par la ville de Vancouver et qui verrait soit la transformation de cette double voie élevée en espace vert ou sa démolition simple ou double pour faire place à des espaces verts en bas ?

Enfin, le quartier West End de Vancouver est souvent comparé à Manhattan, à cause de la densité de sa population. Remettons les pendules à l’heure! À Manhattan, la densité est de 27 000 habitants par km2, mais ils sont répartis sur 58,8 km2 avec une population totale de 1 619 000 personnes.

Dans le West End de Vancouver, la densité est de 22 000 habitants par km2 sur une superficie de 2,04 km2… pour une population totale de 44 560 citoyens…

Comparable dites-vous ?