Financement populaire : les conservateurs fédéraux toujours premiers

Si l’on en croit les grands titres de la plupart des médias canadiens depuis plusieurs mois, les conservateurs fédéraux naviguent en eaux troubles. En effet, les nouvelles voulant que la formation soit en perte de vitesse sérieuse semblent être la norme.

Stephen Harper et son nouveau cabinet. | Photo par PM Web Photos, Flickr

Stephen Harper et son nouveau cabinet. | Photo par PM Web Photos, Flickr

Je suis de ceux qui pensent qu’effectivement le gouvernement Harper vit des moments difficiles. Cela n’est pas anormal après plusieurs années au pouvoir. Surtout qu’il a quand même dirigé le pays avec une approche différente de celle à laquelle nous avons été habitués auparavant. Son agenda avec une attention particulière sur les politiques relatives à la loi et l’ordre, son rôle sur la scène internationale et sa façon de traiter des questions environnementales sont des exemples. Il semble y avoir deux camps dans lesquels se retrouvent les canadiens: ou bien vous êtes en accord avec son approche ou vous ne l’êtes carrément pas.

Information par Pundit’s GuideToutefois, sur le terrain il semble que le parti soit encore capable de motiver ses troupes. C’est tout du moins ce que semblent démontrer les données sur le financement des partis politiques telles que compilées par le site punditsguide.ca. En effet, le parti dirigé par Stephen Harper remporte encore la palme pour sa performance à recueillir des fonds dans la population. Par exemple, au deuxième trimestre de 2013, il a réussi à amasser presque deux fois plus que le Parti libéral de Justin Trudeau.

Pour une année sans élection, la capacité qu’a le Parti conservateur à convaincre ses partisans à lui faire des dons est quand même impressionnante. En fait, c’est l’un de ses meilleurs trimestres. Il faut toutefois noter qu’une partie de cette performance est attribuable aux frais d’inscriptions à son congrès qui devait avoir lieu à Calgary en juillet.

Le tout dans un contexte où les libéraux ont vu l’arrivée d’un nouveau chef charismatique. En fait, cela explique peut-être un peu la performance des conservateurs. Le parti est passé maître dans l’art de la levée de fonds populaire. Il ne perd pas un instant pour exploiter tout faux pas, qu’il soit vrai on non, de ses adversaires pour en appeler au portefeuille de ses membres.

Par exemple, les responsables du financement n’ont perdu aucun temps en avril dernier pour écrire à leurs partisans pour demander un don à la suite des commentaires de Justin Trudeau sur les causes profondes d’actes de terrorisme à la suite des attentats de Boston. De toute évidence, la stratégie porte ses fruits.

Ceci dit, les libéraux aussi connaissent du succès avec leur levée de fonds depuis l’arrivée de Justin Trudeau à leur tête. Il n’y a pas de doute que sa présence donne de la vie à la formation. Fait intéressant, ce n’est pas que le Parti libéral batte des records en termes de dollars amassés, mais, et encore plus important selon moi, le nombre de dons a augmenté de façon significative. Sans doute signe que les Canadiens jettent un sérieux coup d’œil à la formation.