La semaine de réconciliation : une vérité en marche

Il faut se rendre à l’évidence, nous sommes tous ici pour y rester » a dit Antiono Lamer, ancien juge en chef de la Cour Suprême du Canada, au sujet des relations entre les peuples Autochtones et le reste des Canadiens.

Le maire Gregor Robertson s'sinscrit pour la Marche. | Photo par Reconciliation Canada

Le maire Gregor Robertson s’sinscrit pour la Marche. | Photo par Reconciliation Canada

Le 16 septembre, une flamme sacrée sera allumée sur Ambleside Beach pour marquer l’ouverture d’une semaine historique de la réconciliation à Vancouver. Le lendemain, une procession de pirogues Squamish, Musqueam et Tsleil-Waututh, escortée par des canoës-kayaks de « toutes les autres Nations » naviguera sur False Creek entre le Parc Vanier et le Science World. La Commission de Vérité et Réconciliation (CVR) prendra ensuite le relais du 18 au 21 septembre à la Pacific National Exhibition (PNE) et entendra les témoignages des survivants des pensionnats autochtones lors d’audiences publiques et privées. Des projections de films, expositions et autres activités culturelles viendront également ponctuer la semaine. L’association Reconciliation Canada clôturera les festivités par une grande Marche de la réconciliation de quatre kilomètres au départ de Queen Elizabeth Plaza, accompagnée de danses et chants traditionnels. 50 000 personnes sont attendues.

 

 

L’assimilation forcée dans les pensionnats indiens

Entre 1870 et 1996, plus de 150 000 jeunes Métis, Inuits et des Premières Nations sont envoyés dans des pensionnats autochtones sous autorité fédérale et cogérés par des congrégations religieuses. Considérés comme des pupilles de l’État, ces élèves doivent oublier leur langue maternelle et leurs traditions sous peine de châtiments corporels et d’humiliations. Beaucoup d’enfants sont maltraités, certains ne rentreront jamais chez eux.

Suite au plus important recours collectif de l’histoire du Canada, une convention de règlement est conclue entre les représentants d’anciens élèves des pensionnats, le gouvernement fédéral et les organismes religieux impliqués. En vertu de cette convention, une Commission de Vérité et Réconciliation est mise en place, « chargée de contribuer à la vérité, à la guérison et à la réconciliation. » Constituée en 2008, la CVR décide d’organiser sept évènements dans tout le pays, dont un à Vancouver, afin de recueillir les témoignages d’anciens pensionnaires et de leurs familles.

Heather Frayne, porte-parole du CVR, explique : « À l’issue de son mandat, en 2014, la CVR établira un rapport et des recommandations destinés au gouvernement fédéral ». Quant aux documents et enregistrements collectés, elle précise qu’ils seront archivés dans un Centre National de Recherche créé à cet effet par l’Université du Manitoba et rendus accessibles au public, à l’exception des témoignages confidentiels que seule la CVR pourra consulter.

Mobilisation de la communauté vancouveroise

L’Université de Colombie-Britannique (UBC) a décidé de suspendre les cours le 18 septembre afin d’inciter ses étudiants à se rendre au PNE ou à participer aux activités organisées sur le campus sur le thème de la réconciliation. Linc Kesler, conseiller du Président de UBC sur les Affaires Autochtones explique : « Il est important que les étudiants soient sensibilisés à ce passé qui fait partie intégrante de notre histoire ».

La ville de Vancouver a également proclamé l’année de juin 2013 à juin 2014 « Année de la Réconciliation. » Durant son discours, le maire de Vancouver, Gregor Robertson, a souhaité que cette année donne l’opportunité « à tous les Canadiens, de Vancouver et d’ailleurs, d’être les témoins du processus de réconciliation et de guérison et d’aller de l’avant avec une meilleure compréhension commune des faits historiques qui ont marqué les expériences des peuples aborigènes jusqu’à ce jour. »

Le chef Gwawaenuk Robert Joseph, fondateur de Reconciliation Canada et Directeur général de l'Indian Residential Schools Survivor's Society. | Photo par Reconciliation Canada

Le chef Gwawaenuk Robert Joseph, fondateur de Reconciliation Canada et Directeur général de l’Indian Residential Schools Survivor’s Society. | Photo par Reconciliation Canada

Chef Gwawaenuk Robert Joseph, fondateur de Reconciliation Canada et Directeur général de l’Indian Residential Schools Survivor’s Society, déclare : « L’objectif de la marche du 22 septembre consiste à montrer à toutes les communautés que nous pouvons être ensemble, avancer ensemble. J’invite tous les Canadiens à nous rejoindre ».

Semaine de la Réconciliation à Vancouver
Du 16 au 22 septembre. Entrée libre.

Pour les évènements organisés par la CVR du 18 au 21 septembre au Pacific National Exhibition (Hastings St. & Renfrew St.) :
http://www.myrobust.com/websites/vancouver/File/BCNE%20Schedule%20at%20a%20glance_v2.pdf

Pour plus d’informations sur les évènements du 16, 17 et 22 septembre:
reconciliationcanada.ca

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