« The Westcoast Reader » : un outil pour enseigner l’anglais

Apprendre une nouvelle langue relève toujours du défi, mais encore plus à l’âge adulte.

Pour beaucoup de nouveaux immigrants, retourner sur les bancs de l’école demande de la patience et de l’humilité. Dans leur pays d’origine, certains occupaient des postes d’ingénieur ou de médecin. A leur arrivée à Vancouver, ils ne peuvent pas exprimer leur savoir en anglais.

Le mensuel Westcoast Reader s’adresse à ces adultes qui suivent les programmes d’enseignement d’Anglais Langue Seconde (ESL) mais cible également un public canadien d’origine qui rencontre des difficultés avec sa langue maternelle.

Financée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Colombie-Britannique, la publication de l’Université de Capilano est distribuée à plus de 40 000 exemplaires dans 350 lieux en lien avec les programmes d’ESL ou l’alphabétisation des adultes : universités, agences de service aux immigrants, bibliothèques…

Un journal éducatif et instructif

L’édition du mois d’octobre du mensuel The Westcoast Reader.

L’édition du mois d’octobre du mensuel The Westcoast Reader.

La création du journal est partie d’un constat d’un groupe de professeurs de l’Université de Capilano au début des années 80. « Ils exprimaient le besoin d’avoir plus de ressources pour cette population ; beaucoup de maté-

riel existait pour les enfants, mais pas pour les adultes », se souvient Joan Acosta, la fondatrice du journal. « Ils voulaient un support de lecture qui traiterait de l’actualité sous une forme simplifiée », explique cette ancienne professeur d’ESL. Joan Acosta retrousse alors ses manches et lance une demande de subvention qu’elle obtient au niveau provincial. Le mensuel voit le jour en 1981, même année que la naissance de sa fille…« Je dis toujours qu’ils sont mes deux bébés », s’amuse celle qui a quitté ses fonctions en 2009.

Sous un format de quatre pages, la publication se compose de courts articles de 150 à 200 mots traitant de l’actualité locale, nationale ou internationale. Le lecteur y trouve aussi des illustrations, de petits exercices avec des rappels de vocabulaire, des jeux, des recettes… Les niveaux de difficultés sont symbolisés par des livres allant de 1 à 3. Une note pour les professeurs qui revient sur le contenu du journal sous forme d’exercices et donne des pistes d’ateliers de travail avec les élèves est glissée tous les mois avec le journal.

Le Westcoast Reader a passé un accord avec les deux publications locales The Province et The Vancouver Sun pour utiliser leurs photos gratuitement, puiser dans leurs articles et les remanier. Patty Bossort, la toute nouvelle rédactrice en chef du journal raconte : « Quand je réécris les articles, je dois garder le sujet intéressant avec un vocabulaire limité. Ce n’est pas toujours évident ! »

Le Westcoast Reader désormais présent sur la Toile

Patty Bossort tient les rênes du journal The Westcoast Reader depuis août 2013. | Photo par Sabrina Cassieu

Patty Bossort tient les rênes du journal The Westcoast Reader depuis août 2013. | Photo par Sabrina Caussieu

Avec un double lectorat d’immigrants et de natifs canadiens, la rédactrice en chef doit trouver également un équilibre dans le choix de ses thématiques. « Entre ceux qui découvrent la culture et l’actualité canadiennes et les autres qui sont nés ici, je dois élargir ma palette de sujets afin que chacun y trouve son intérêt », soutient Patty.

Défi encore plus difficile à relever dans la mesure où « les journaux grand public évoquent peu le multi-culturalisme de Vancouver », souligne Joan Acosta. « Je recherchais continuellement des sujets en lien avec les Premières Nations car le journal joue aussi un rôle éducatif ».

« C’est très gratifiant pour les élèves de pouvoir lire ce journal qui est en anglais et qui parle de l’actualité », explique Marianne Morin, responsable d’un programme d’ESL avec des travailleurs immigrants. « Cela leur donne l’espoir de pouvoir lire d’autres médias en anglais dans le futur », conclut-elle.

Le Westcoast Reader vit aussi avec son temps puisqu’il y a tout juste un an – en octobre 2012 – la publication a vu naître son site internet financé par le Ministère de l’Emploi, des Compétences et de l’Innovation de la Colombie-Britannique. Une ressource supplémentaire pour les professeurs sur laquelle ils peuvent partager leurs préparations de cours.

« C’est aussi un outil précieux pour les nouveaux arrivants qui peuvent commencer à apprendre l’anglais avant leur venue sur le territoire, » précise Patty Bossort.

Egalement disponible sur le site bestofreader.ca, une compilation des meilleures histoires du Westcoast Reader que Joan Acosta a créée en 2010 : « Un moyen de préserver les histoires qui ont plu aux élèves quand le journal possède une durée de vie éphémère… »

The Westcoast Reader
604-984-1756
wcreader@capilanou.ca
http://www.thewestcoastreader.com
Téléchargements d’outils de travail pour les professeurs sur http://www.bestofreader.ca