Carole Taylor à la mairie de Vancouver… une manchette vide en période creuse

L’année 2014 est à peine commencée que déjà certains commentateurs politiques de la scène municipale y vont de leurs prédictions (ou souhaits) en vue des prochaines élections municipales de novembre, cette année. C’est peut être à cause de la pauvreté des nouvelles municipales, qui soulèvent habituellement les réactions de peu de citoyens qui s’intéressent de près à leur conseil municipal.

Carole Taylor, encore et toujours. | Photo de SFU Public Affairs and Media Relations

Carole Taylor, encore et toujours. | Photo de SFU Public Affairs and Media Relations

On peut donc comprendre pourquoi on se posait de nouveau la question de savoir si Carole Taylor se porterait candidate à la mairie de Vancouver. Rappelons que madame Taylor, a été, tour à tour et parfois en même temps, journaliste et animatrice de télévision, conseillère municipale à Vancouver dans les années 80, membre de divers conseils d’administration, présidente du Vancouver Board of Trade et du conseil de Radio-Canada et ministre provinciale des finances sous Gordon Campbell. C’est d’ailleurs à elle que l’on doit la première taxe sur le carbone en Amérique du Nord. Elle est maintenant chancelière de l’Université Simon Fraser, et son mandat prend fin en juin de cette année… quelques mois avant les élections. Donc à temps pour faire campagne? En 2008, on lui avait déjà demandé si elle se présenterait aux élections municipales, ce qu’elle avait nié.

En général, les hommes et les femmes politiques vont de la scène municipale à la scène provinciale ou fédérale, rarement dans le sens inverse et on peut facilement comprendre pourquoi. On fait ses classes au muni-
cipal, où on se fait connaître, on y fait ses preuves… quand on peut, puis on passe à autre chose. Pensez à Mike Harcourt et Gordon Campbell, tous deux maires de Vancouver avant de devenir Premiers ministres de la province, ou encore à Sam Sullivan, maintenant membre de l’Assemblée législative de Victoria… pas Premier ministre.

En fait, Gregor Robertson fait preuve d’originalité, puisqu’il a parcouru le chemin inverse, étant membre de l’Assemblée législative à Victoria avant de devenir maire de Vancouver. Et ensuite? Les paris sont ouverts. Denis Coderre lui, maintenant maire de Montréal, a aussi fait le chemin inverse, puisqu’il a d’abord été ministre et député fédéral.

Et bien sûr, Carole Taylor. Alors la question se pose. Pourquoi accepterait-elle maintenant de se porter candidate à la mairie de Vancouver? Dans quel but, avec quelle ambition? Elle a déjà été ministre au cabinet provincial et a refusé plus d’une offre de se porter sur la scène fédérale. Rappelez-vous, on avait même pensé à elle pour devenir chef du parti libéral fédéral. En fait il s’agit d’une question vide, dans le seul but de faire la manchette à un moment de l’année où les nouvelles se font rares. Après tout madame Taylor est une personnalité publique bien en vue et très populaire. Son nom seul suffit à attirer l’attention, et faute de vraies nouvelles, pourquoi se priver d’un titre qui date?

Autre manchette municipale en période creuse de nouvelles, il y a bien eu à la mi-janvier quelques hoquets à propos d’un parc de stationnement construit pour Translink par le gouvernement provincial, au coût de 4,5 millions de dollars, qui est vide. 350 places et pas un seul véhicule, parce que, semble-t-il, maintenant qu’il est tout pavé et tout neuf, il faut débourser 2$ pour y garer son véhicule pour la journée. Alors qu’avant, lorsque c’était encore un terrain vague, il fallait y être avant 7 heures 30 pour avoir une place gratuite. Où se garent donc les utilisateurs de l’ancien parc en friche de South Surrey ? Dans les rues des quartiers résidentiels, au grand dam des résidents.

Ce parc n’est pas très loin de la sortie 8A de l’autoroute 99 Sud, où se trouve un centre commercial, doté d’un Starbucks et d’un Tim Horton’s avec service à l’auto. Il est facile de s’imaginer que bon nombre d’utilisateurs poten-
tiels de ce parc de stationnement s’y seront déjà arrêtés, pour y débourser plus de 2$ pour café, beignets et petits déjeuners à consommer au volant…avant de garer leur voiture. Mais 2$ pour garer sa voiture toute la journée, sans embêter les résidents du quartier? Quelle horreur! Les gens du quartier n’avaient qu‘à ne pas venir habiter là.

Il n’y a qu’une solution. Instaurer partout dans la grande région de Vancouver l’achat obligatoire de vignettes de stationnement, pour avoir le droit de garer sa voiture dans la rue, comme c’est déjà le cas dans le West End et à Kitsilano, par exemple. Alors les coffres de Translink se rempliront, le stationnement sauvage disparaîtra des rues du quartier et le nouveau parc de stationnement de South Surrey se remplira!

Quelle nouvelle!

Post scriptum. C’est Art Phillips, regretté époux de Carole Taylor, décédé l’année dernière et maire de Vancouver à la fin des années 70, qui a eu la bonne idée de tuer dans l’œuf le projet du prolongement de l’autoroute transcanadienne, qui devait traverser le centre-ville, d’où les deux petits bouts des viaducs Dunsmuir et Georgia, construits avant que le projet soit abandonné, et qui disparaîtront aussi sous peu.