L’herbe est plus verte ici

Il est intéressant de comparer les différences entre Vancouver et Ottawa, mais aussi avec la France. J’ai vécu la plus grande partie de ma vie dans l’Est du Canada mais j’ai aussi passé presque six ans en France.

Une expérience de vie binationale me donne une vision un peu différente. J’ai vécu à Paris cinq ans et à Lyon une année, alors j’observe certains aspects de la culture à Vancouver que, normalement, je remarquerais à peine.

Depuis octobre 2013, j’habite à Vancouver et je remarque plusieurs différences dans les attitudes. Commençons avec la langue anglaise, une des langues officielles du Canada. En France, si vous venez de l’étranger, on s’attend à ce que vous vous intégriez rapidement à la culture. Les Français sont extrêmement fiers de leur langue et de leur culture : c’est aux étrangers de s’adapter à eux, et non pas le contraire. On vous corrigera si vous faites une faute et la personne ne se gênera pas pour vous corriger car il ou elle essaie de vous aider.

Ici, on ne s’attend pas à ce que l’étranger s’adapte complètement. En ce qui concerne la langue anglaise, on l’entend parler de plusieurs façons. On ne juge pas votre accent car il y en a tellement !
Et même si vous faites des fautes, on ne va pas vous corriger automatiquement. Il est généralement accepté que les gens parlent leur propre langue plus souvent que l’anglais si ce n’est pas leur langue maternelle. On comprend que le niveau d’anglais ne sera pas toujours parfait. Il n’y a pas de problème car, tant que vous vous faites comprendre, ça va. Vous ne serez pas jugé comme vous le seriez en France car l’expression écrite et orale y est primordiale, et souvent une façon de déterminer votre niveau d’éducation et de statut social.

Je constate aussi que les Vancouvérois sont très courtois et patients en général. J’ai été surprise, un soir dans le Skytrain, de voir les gens laisser descendre tous les voyageurs avant de monter eux-mêmes dans le wagon. J’ai vérifié chaque wa-
gon et le même comportement se répétait devant chaque entrée du train. Cela m’a fait plaisir de voir un comportement si civilisé même durant les heures de pointe. Pas de bousculades, d’échanges négatifs ou de démonstrations d’impatience. La politesse et le respect des autres étaient très présents.

Malheureusement, en France, c’est plutôt chacun pour soi et dans une situation pareille, les choses se seraient déroulées avec plus d’agressivité. Mes élèves français me racontaient souvent qu’ils trouvaient que le respect et le civisme se perdaient de plus en plus. C’est une chose que j’apprécie beaucoup à Vancouver, car j’estime que ça rend la vie quotidienne plus agréable et moins stressante.

Je prends souvent l’autobus et je suis toujours encore un peu surprise quand les gens remercient le conducteur avant de descendre. Je trouve que Vancouver se révèle être un endroit amical et civilisé quand j’observe ce comportement exemplaire.

La dernière chose qui me frappe est le manque de jugement envers les autres et l’ouverture d’esprit sur la vie. Les gens acceptent qu’on puisse changer de vie à cinquante ans, que ce soit pour retourner à l’université ou s’installer à l’étranger pendant une période de temps. Quoi que ce soit, on ne critique pas ce que vous faites et souvent, on s’intéresse à votre expérience.

Je me sens bien accueillie à Vancouver et je trouve que c’est un endroit spécial avec une qualité de vie exceptionnelle. C’est durant ces moments que je suis convaincue d’avoir fait le bon choix de m’installer ici !