Festival du Bois : Un public plus francophile que jamais

C’est ce samedi 1er mars que le Festival du Bois célébrera ses 25 ans, l’occasion pour les amateurs de musique folklorique et de mets francophones de se retrouver comme chaque année au parc Mackin de Coquitlam. Le rendez-vous fera cette année la part belle à la culture des pionniers canadiens-français. Une thématique traditionnelle qui ne doit pas faire oublier que l’événement organisé par la Société francophone de Maillardville se tourne avant tout vers un grand public, comme le confie Johanne Dumas, Directrice artistique et générale. Impliquée dans l’organisation du festival depuis maintenant 18 ans, cette québécoise d’origine est un témoin de l’évolution qu’a connu cet événement aujourd’hui considéré comme le grand festival francophone de la Côte ouest.

La Source : Dans quel contexte le festival du Bois a-t-il vu le jour il y a 25 ans ?

Johanne Dumas : A l’époque, la volonté était de créer un événement marquant pour célébrer la francophonie et les Canadiens-français arrivés à partir de 1909 dans la région pour travailler dans l’industrie du bois. Le défi était de taille puisqu’il s’agissait alors du premier festival francophone organisé dans la région du Grand-Vancouver. La première édition avait été un succès avec pas moins de 7 300 personnes. Déjà, la municipalité de Coquitlam s’était montrée très enthousiaste et avait soutenu le projet.

L.S. : Combien de visiteurs se rendent désormais chaque année au festival ?

J.D. : En général, nous oscillons entre 10 000 et 15 000 spectateurs. Une année, nous sommes même montés à 18 000. Bien sûr, la météo est un élément déterminant.

L.S. : Avez-vous constaté une évolution dans le profil des visiteurs au fil des années ?

J.D. : Tout-à-fait. Durant les premières années, la grande majorité des visiteurs étaient francophones. De nos jours, ce n’est plus le cas puisque les anglophones représentent 50% de la totalité et les francophones 37%. Il ne s’agit plus non plus d’un festival local puisque seulement 28% des visiteurs sont originaires des tricities (NDLR : Coquitlam, Port Coquitlam, Port Moody). Nous avons tout de même 24% de personnes en provenance de Vancouver et une part non négligeable de Delta ou encore de Richmond.

Johanne Dumas, Directrice artistique  et générale du Festival du Bois.|Photo de Festival du bois

Johanne Dumas, Directrice artistique
et générale du Festival du Bois. | Photo de Festival du bois

L.S. : Comment expliquez-vous ce changement ?

J.D. : Cela s’explique par une volonté de survie et d’ouverture. Avec un public exclusivement francophone, le festival n’aurait pas l’aura dont il bénéficie aujourd’hui. Cela crée une curiosité et nous sommes heureux que ce rendez-vous puisse être une vitrine de la francophonie. Avec un public aussi varié c’est en quelque sorte mission accomplie.

L.S. : Quelles sont les retombées ?

J.D. : Hormis le fait de valoriser la francophonie auprès d’un public nombreux, les retombées économiques sont aussi attra-
yantes pour la ville. Selon une enquête que nous avons effectuée, chaque personne présente à notre événement a dépensé une moyenne de 14,50$ à l’extérieur du festival. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la municipalité reste notre principal « financeur. »

L.S. : En tant que chargée de l’organisation depuis de nombreuses années, comment voyez-vous votre mission ?

J.D. : Comme pour n’importe quel autre événement francophone, je trouve que nous effectuons un travail de missionnaire. C’est en effet un travail difficile à faire mais que nous faisons avec amour. Il y a beaucoup de concessions et des heures de travail à effectuer au bureau durant les fins de semaine. Ceci-dit, on a la conviction de le faire pour de bonnes raisons et il est bon de savoir que notre travail valorise la francophonie de Maillardville.

Maple Taffyon Snow au Festival du Bois.|Photo de Festival du bois

Maple Taffyon Snow au Festival du Bois. | Photo de Festival du bois

L.S. : A l’occasion des 25 ans, quelles seront les têtes d’affiche ?

J.D. : Il n’y a pas vraiment de vedettes au Festival du Bois. Ce n’est pas notre volonté et nous préférons donner la chance à des artistes moins connus de se faire un nom auprès du public. Il y a bien évidemment des francophones mais aussi des artistes qui viennent de cultures différentes. Pour l’anniversaire, nous avons tout de même souhaité réinviter certains artistes qui ont connu un grand succès par le passé en venant au festival.

25ème édition du Festival du Bois

Spectacle d’ouverture d’Alexis Normand le 28 février
à la Place des Arts

Le samedi 1er mars et le dimanche
2 mars au parc Mackin, 1046 Brunette Avenue, Coquitlam

Tarifs de 5 à 50$ (enfants, adultes, ticket à l’unité, forfait familial)

www.festivaldubois.ca