La Beauté et ses reflets

Qu’est ce que la beauté pour vous ? Cette question, a priori banale, soulève son poids d’interrogations et de réponses aussi diverses et variées que peut l’être l’humain. L’artiste peintre Rose Eysmond tente d’y répondre avec son exposition Reflecting Beauty, présentée à l’Alliance française de Vancouver jusqu’à 31 mars.

Un parcours international

Rose Eysmond (de son vrai nom Anastasia Barabanova) est originaire de Saint-Pétersbourg, en Russie. Sa mère, traductrice et écrivaine et son père, philosophe, lui transmettent très tôt le goût de la culture et l’inscrivent à une école d’art pour enfants. Bercée par l’amour de la culture française, elle rêve alors de visiter ce pays. Elle a 13 ans lorsqu’elle fait son premier voyage à Paris. Plus tard, elle étudiera à l’Université de Caen en Normandie. Elle vivra une vie de bohème du nord au sud de l’Hexagone, découvrant ce pays qui la faisait rêver et s’appropriant la langue française, qu’elle manie toujours avec dextérité.

L’artiste Rose Eysmond. | Photo de l’Alliance française de Vancouver

L’artiste Rose Eysmond. | Photo de l’Alliance française de Vancouver

Sa formation académique se fait à l’Académie des Beaux-arts de Saint-Pétersbourg, où l’enseignement est rigoureux et strict. Malgré tout, l’artiste est heureuse d’avoir fait cette école, car elle pense y avoir acquis une bonne base, qu’elle a pu ensuite transcender, pour développer son propre style. Ce changement s’est principalement opéré au Nouveau-Mexique (États-Unis). Quelques années plus tard, Rose Eysmond s’installe à Vancouver, où elle vit et expose depuis 2006.

Créer la beauté

La jeune femme, jusqu’alors citadine, intéressée par l’architecture et l’urbanisme, découvre la nature omniprésente de Vancouver. Tout d’abord récalcitrante, elle finit par l’adopter et y puiser une nouvelle source d’inspiration. Rose Eysmond aime peindre la beauté. Elle explique, « la vie peut être grise, triste et nous avons vraiment besoin de la peinture, de l’art pour avoir la possibilité de nous détendre, des miroirs pour les  multiplier. » Ce goût pour la beauté l’a aussi poussée à choisir pour pseudonyme un prénom floral qui évoque, selon elle, la beauté concentrée. Elle l’a associé au nom de son ancêtre, baronne anglaise.

L’esthète, qui n’aime pas se laisser enfermer dans un mouvement artistique, lance ce conseil : « le mieux c’est de regarder la peinture, la ressentir. Si on est en contact et si on est heureux en la regardant c’est bien… On a pas toujours besoin d’explication. » Elle admet privilégier l’huile et parfois l’acrylique pour créer ses tableaux dont le style symbolique inclut des éléments figuratifs suivant l’inspiration et l’interprétation de l’artiste.

Elle cite avec bonne humeur ses souvenirs d’enfance et les albums d’artistes qu’elle adorait feuilleter et reproduire, comme celui du peintre, Maurice Utrillo, qui l’a beaucoup influencée lors de sa période de paysages français. Un autre de ses favoris est le peintre et costumier russe, Léon Bakst, qu’elle aimait copier et dont l’influence se retrouve aujourd’hui dans ses tableaux, dont Reflecting Beauty, composition centrale de sa nouvelle exposition.

Découvrir l’exposition

L’artiste, qui a vécu en France et qui parle couramment français, est proche de la communauté francophone de Vancouver. Ses filles sont également inscrites à l’école française. Pour la première fois, elle a approché un centre francophone pour exposer ses œuvres. C’est donc l’Alliance française de Vancouver qui l’accueille jusqu’à la fin du mois pour offrir au public la chance de découvrir ses compositions tout droit sorties de son imagination, portraits et natures mortes, sur le thème de la beauté et ses reflets.

La peintre n’en est toutefois pas à son coup d’essai avec la communauté francophone. Elle se souvient entre autres de sa participation au forum pour les femmes artistes, « Art au féminin », du Réseau-Femmes de la Colombie-Britannique, quatre ans plus tôt sur l’île de Bowen. Ou encore des « Découvertes artistiques » du Conseil culturel et artistique francophone de la Colombie-Britannique (CCAFCB), l’hiver dernier, à Prince George et sur l’île de Granville, qui permettaient au public de découvrir le travail des artistes et de s’initier aux arts visuels.

Avec son exposition solo, Reflecting Beauty, la francophile renforce son lien avec la communauté française et invite le spectateur à une pause esthétique et chatoyante.

Rose Eysmond a déjà en tête sa prochaine exposition. Sur le thème des arbres et des vitraux, elle l’espère à l’automne, et est à la recherche du lieu idéal pour la présenter à Vancouver.

 

Rose Eysmond

www.rose.eysmond.com

 

Reflecting Beauty

Jusqu’au 31 mars

À l’Alliance française de Vancouver

6161 Cambie St., Vancouver

(604) 327-0201

www.alliancefrancaise.ca

Entrée libre