Ronan Lannuzel, portrait d’un homme heureux

La rubrique Espace francophone s‘intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous rencontrons Ronan Lannuzel, un français installé à Nanaimo sur l’Ile de Vancouver. Graphiste attitré du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique, il vient notamment de s’illustrer en remportant le concours de l’affiche de Pacifique en chanson 2014, qui aura lieu le 7 juin.

Ronan Lannuzel | Photo par Frédérique Niel

Ronan Lannuzel | Photo par Frédérique Niel

Ronan Lannuzel vit son rêve canadien depuis plus de dix ans. Venu au pays par attrait pour sa géographie et pour changer d’air, il en est finalement devenu citoyen l’an dernier. Installé depuis 2011 en Colombie-Britannique, son parcours est semblable à celui de beaucoup de nouveaux arrivants, fait de galères, de chance et d’une grosse envie que les choses fonctionnent.

Élevé en Côte d’Ivoire et éduqué en France, il est d’abord passé par l’Irlande où il a travaillé deux ans avant d’immigrer vers la côte du Pacifique, à Nanaimo, où il a fini par ouvrir son propre studio de design en 2004 (Made by design). Son petit coin de paradis, il l’a trouvé sur une île, Protection Island, en face de l’île de Vancouver, qu’il rejoint en kayak, le nouveau moyen de locomotion qu’il a adopté. Un moyen original et diablement apaisant de regagner sa petite maison à l’abri du tumulte de la mégapole que devient chaque jour un peu plus Vancouver.

« Je n’ai pas besoin de vivre en ville, c’est le luxe d’être à son propre compte », glisse-t-il. « Quand je dois rencontrer un client, je pagaie 15 minutes et je suis en ville. »

Après plus d’une décennie passée au Canada, Ronan a appris à aimer son pays d’accueil et à y trouver un certain équilibre, avec les difficultés inhérentes à tout immigrant.

« J’ai le bonheur d’avoir maintenant un pied-à-terre sur deux continents et c’est ce que je voulais. Après, je reste Français au fond des tripes », avoue-t-il avec une grande franchise. Venu avant tout pour la géographie canadienne dont il est tombé amoureux, il admet que la gestion des relations humaines reste encore parfois problématique lorsqu’il s’agit de s’intégrer à la société canadienne. « Nous n‘avons simplement pas les mêmes références, l’expression des émotions n’est pas la même », constate-t-il.

Pour autant il a su faire son trou comme on dit. La chance d’avoir rencontré les bonnes personnes au bon moment lui a permis de mettre le pied à l’étrier et de se lancer dans le graphisme. « J’ai eu de la chance, confie Ronan qui ajoute : c’est plus dur de rester au Canada que d’y travailler. »

L’aventure a commencé avec le Conseil scolaire francophone (CSF), dont il est toujours, 10 ans après, le graphiste attitré.

Récemment, Ronan Lannuzel a pu voir ses efforts et son travail récompensés et mis en valeur avec son affiche lauréate du Pacifique en chanson.

Pour cette affiche, il a d’ailleurs choisi de faire un clin d’œil à la ville de Vancouver, à laquelle il reste attaché.