Le « Music Waste Festival » cultive sa différence

Du 5 au 8 juin prochain, le Music Waste Festival recycle notre vision de la culture à Vancouver. Au cœur du Downtown Eastside, ce festival à l’identité bien marquée souhaite se distinguer en servant de vitrine à la scène alternative locale.

Avec pas moins d’une centaine d’artistes qui se produiront dans une vingtaine de lieux différents, un vrai casse tête se profile à l’horizon des amateurs de musique. Ceux-ci ont en effet tout intérêt à bien organiser leur agenda s’ils veulent profiter au maximum de ces 4 jours de festivités. Outre la musique, les arts plastiques et la comédie seront également à l’honneur pendant le festival avec Art Waste et Comedy Waste, les deux « petits frères » du Music Waste.

Un festival fait maison

C’est en 1994 que le Music Waste Festival voit le jour. Il cherche alors à dénoncer la politique tarifaire et les choix de programmation des grands festivals musicaux, qui ne laissent que peu de place aux groupes locaux. Sa naissance et sa dénomination sont à l’époque un pied de nez adressé au New Music West Festival par les créateurs du Music Waste. Un festival qui condensait selon eux tous les stéréotypes de l’événement culturel de grande envergure, plus désireux de réaliser des bénéfices que de faire connaître de nouveaux talents.

20 années se sont écoulées, mais les valeurs des débuts sont toujours là : « Notre objectif n’est pas de faire un maximum de profit, c’est plutôt d’engranger suffisamment d’argent pour pouvoir permettre au festival d’exister », confie Dustin Bromley, directeur du Waste. Le festival est financé grâce aux dons et aux recettes de la billetterie. Une équipe de 10 personnes est en charge de l’organisation. Tous bénévoles, c’est la passion qui motive leur implication.

Le Music Waste côté prog

L’essence du projet global s’appuie sur la philosophie du Do it Yourself. L’influence punk sur la programmation est donc palpable, même si de nombreux genres musicaux sont représentés. Pour Dustin Bromley, ce qui rassemble tous ces groupes, « c’est qu’ils sont tous de Vancouver ou des environs et qu’aucun d’eux ne passe à la radio ! ». Les spectateurs doivent donc s’attendre à de belles découvertes. Parmi les groupes à suivre on peut citer Tough Age et son rock garage, dans la même veine Stress Eating avec un son plutôt punk rock, Black Magique et sa pop aux racines new wave, ou encore Woolworm qui arrive à mêler pop et hardcore. Des groupes qui cherchent à marcher dans les pas de Japandroids, de Ladyhawk ou de White Lung, leurs prédécesseurs sur le Waste qui sont parvenus à se faire un nom sur la scène nationale.

Le groupe de rock vancouvérois Tough Age.|Photo par Steve Louie

Le groupe de rock vancouvérois
Tough Age.|Photo par Steve Louie

A ne pas manquer, non plus, les différentes expositions qui auront lieu tout au long du festival dans le cadre du Art Waste. Par le biais notamment de peintures, photographies et installations, ce sont au total 30 artistes qui se sont associés pour partager leur travail avec leur public. Le Comedy Waste présentera, lui, 6 différents spectacles allant du stand-up à l’impro.

Un festival pour tous

Le Music Waste se veut être un événement fédérateur. Une volonté qui se ressent dans son volet GYOW – Go Your Own Waste – qui fait une place aux artistes n’étant au départ pas inclus dans la programmation. Le directeur du festival explique ; « Il s’agit de n’exclure personne, le Waste est pour tout le monde. Si un groupe souhaite monter son propre numéro, il peut ainsi apparaître sur notre programme et entrer dans le cadre du festival. »

C’est dans cette même optique de rendre le festival accessible à tous que le prix d’entrée des spectacles n’excède pas les 5$. Autre possibilité pour le spectateur, investir 15$ dans un billet de faveur offrant l’accès à l’ensemble des manifestations du festival; « Dans beaucoup d’endroits, 15$ c’est souvent le prix d’entrée pour un seul concert. Sur le Waste, c’est le prix pour accéder à 4 jours de musique, d’expos et de comédie ! ». Le Waste cultive décidément sa différence, et on ne peut que s’en réjouir.

www.musicwaste.ca