Impossible de ne pas le voir !

La seule façon d’apercevoir Rob Ford au défilé de la fierté gaie de Toronto. | Photo par Gustavo Oliveira

La seule façon d’apercevoir Rob Ford au défilé de la fierté gaie de Toronto. | Photo par Gustavo Oliveira

La seule façon d’apercevoir Rob Ford au défilé de la fierté gaie de Toronto.

Comment ne pas le remarquer ? On ne l’a pas vu pendant deux mois et avant même qu’il soit de retour, on le voit partout. Le maire désintoxiqué de Toronto, Rob Ford, est de retour sur la scène politique de la ville-reine, juste à temps pour éviter de participer au plus grand évènement populaire qui se déroulait dans sa ville, le World Pride Festival. C’est vrai qu’il a déjà raté trois des quatre défilés qui s’y sont déroulés depuis qu’il en est le maire, alléguant qu’il se devait de participer à une fête champêtre familiale qui se tient depuis toujours le 30 juin, mais admettant aussi qu’il n’est pas un grand amateur des activités gaies qui se déroulent à ce festival. Voilà donc qui laissait toute la place à tous les autres politiciens et politiciennes fédéraux et provinciaux, qui n’ont pas hésité à emboîter le pas à la première ministre Kathleen Wynne… lors du défilé qui clôturait ces dix jours de festivités, sans le premier ministre Harper.

Vous avez peut être constaté que c’est une version allégée du maire qui est réapparue, un peu dans le même esprit que dans les années 70, quand les constructeurs automobiles nord-américains ont commencé à imposer des cures d’amaigrissement à leurs véhicules, tout en les forçant à soigner leur dépendance au carburant. Aujourd’hui, à l’image du maire Ford, les véhicules nord-américains consomment moins, sont plus légers, mais sont encore des poids lourds. Pour ceux qui sont curieux, le maire Ford roule en Cadillac Escalade et non en… Ford Expedition.

Le maire Ford s’est replongé à fond dans la campagne électorale en vue des municipales d’octobre prochain. Mais les échiquiers politiques ontariens et torontois ont subi quelques changements en profondeur récemment. Il y a maintenant une première ministre ouvertement gaie, élue avec une majorité confortable à Queen’s Park et un nouveau député fédéral libéral, élu dans l’ancienne circonscription tenue par l’ex néo-démocrate et veuve de Jack Layton, Olivia Chow, qui l’a laissée pour faire campagne à la mairie. En dépit de son absence de l’arène politique, il est quand même en deuxième position dans les intentions de vote des électeurs, 7 points derrière Olivia Chow.

À Vancouver, on a bien un ancien député provincial néo-démocrate comme maire. Gregor Robertson n’a toujours pas d’opposant annoncé, sauf peut être un certain Ian Robertson, deux fois président du Parks Board, dont la candidature serait toujours toujours considérée par le comité de sélection du NPA, qui pense aussi à Kirk LaPointe.

Non, vous ne voyez pas double et vous n’avez pas la berlue. Il s’agirait bien d’un autre candidat dont le nom de famille est aussi Robertson. C’est une vieille tactique qui a déjà été utilisée, avec succès d’ailleurs, par Sam Sullivan (NPA) quand il a battu Jim Green (Vision) en 2005, par 3,747 voix. Rappelons qu’un certain James Green, complètement inconnu sur la scène politique municipale, avait récolté 4,273 voix. On n’a jamais entendu parler de lui en politique depuis.

Penser que le NPA songe sérieusement à opposer un candidat avec le même nom de famille que Gregor Robertson à ce dernier, relève presque de la fiction. On aurait raison de croire que le seul nom de Robertson, comme candidat potentiel NPA, serait assez pour refuser la candidature d’Ian contre Gregor.

D’ailleurs tout le processus de sélection d’un candidat NPA pour faire la lutte à Vision Vancouver dépasse l’imagination. En fait, au lieu d’approcher un candidat potentiel bien en vue, dont le seul nom suffirait à rallier les intentions de vote et ainsi permettre au NPA de mener une campagne musclée, un comité restreint sous la direction de son président évalue à huis clos les candidatures soumises par les candidats eux-mêmes, comme s’il s’agissait de poser sa candidature à un emploi. Il n’y aurait pas de participation des membres du NPA, soit sa base, qui en démocratie choisit habituellement son leader politique.

En fait, il y a presque de quoi faire un mauvais scénario de polar politique, selon lequel c’est Vision Vancouver qui, grâce à diverses manœuvres occultes, aurait réussi à infiltrer l’exécutif du NPA et à susciter la candidature d’Ian Robertson, assurant ainsi la victoire de Gregor, puisque sur les bulletins de vote, les candidats sont inscrits par ordre alphabétique et que Gregor vient avant Ian.

Et c’est bien connu que Gregor Robertson roule en vélo et carbure au bio.