Manipuler les nouvelles technologies pour mieux les faire parler

Extrait de Jizzfest de Jennifer Chan. | Photo par Satellite Gallery

Extrait de Jizzfest de Jennifer Chan. | Photo par Satellite Gallery

Welcome to Screenland est une exposition regroupant les recherches de six artistes qui cherchent à rendre visibles les répercussions invisibles des interfaces virtuelles modernes. Jennifer Chan, Freya Bjorg Olafson, Jon Rafman, Frances Stark, Angie Waller et Mathew Williamson explorent la manière dont Internet et les moyens de communication modernes affectent nos vies personnelles.

Comme le dit Maxime Allain « l’Internet serait une toile comme les autres si elle n’avait ses millions d’araignées… », et ces fameuses araignées s’affairent à tisser sans cesse de nouvelles toiles et à interagir dans un monde où les règles changent au gré des évolutions technologiques. Ces avancées sont un train dont il vaut mieux se trouver à l’intérieur plutôt que de devoir le prendre en marche. Les nouvelles technologies, télévisions, téléphones connectés, réseaux sociaux, sont autant d’interfaces qui ont restructuré nos vies personnelles, émotionnelles et psychiques. Tout la question est là : le font-ils pour le meilleur ou pour le pire ?

Une question qu’il devient urgent de traiter
L’essor fulgurant des nouvelles technologies a profondément modifié notre rapport au monde, à autrui, et surtout à nous-mêmes. Nous confions sans compter notre intimité, notre mémoire, nos goûts à Internet. Plutôt que de constater là un gain de puissance – comme c’est souvent le cas avec l’utilisation de ces innovations technologiques –, les artistes participant à Welcome to Screenland ont vu ces pratiques comme étant des dépôts de notre personne à différents endroits, processus duquel découlerait un morcellement de l’être.

Afin d’analyser ce changement radical du rapport à l’être causé par Internet, les artistes ont recours à différents supports dont principalement les jeux-vidéo, le montage de films, les blogs, ainsi que la peinture. Par exemple, au sein de cette exposition, l’artiste donnera à voir au spectateur une mise en abyme du processus de socialisation par Internet, en lui simulant un univers technologique familier (interfaces empruntées à Internet et aux jeux-vidéos). L’artiste met ainsi son spectateur dans une position d’action d’où il peut l’observer et essayer d’analyser la manière dont ce dernier exprime son identité, son intimité, sa mémoire et ses désirs.

Des pratiques différentes pour une vision commune
Frances Stark est une artiste américaine née en 1967. Elle maîtrise aussi bien l’expression artistique à partir de procédés classiques (peinture, dessin, collage) qu’à partir de supports numériques. Elle utilise notamment dans cette exposition des confessions personnelles récupérées dans des fenêtres de clavardage (chat rooms) afin de mettre en valeur la force et la portée de ces témoignages dans la création de lien à défaut d’une réelle rencontre entre les personnes. À travers cette expérience Internet, nous observons donc l’évacuation des considérations de genre et des notions de distance géographique et sociale.

Jon Rafman quant à lui propose d’analyser la manière dont Internet structure un nouveau rapport au monde à travers un voyage virtuel. Il prête donc une importance primordiale à la représentation de la modernité en travaillant à partir de médias numériques. Afin d’expliciter son projet, il dira lui-même que son travail « explore les paradoxes de la modernité. » En 2008, un an après que Google envoya une armée de véhicules hybrides portant neuf caméras sur un poteau unique pour photographier le monde, Jon Rafman fut fasciné « par la puissance des photographies Street View à représenter notre expérience contemporaine, à exprimer le conflit entre une caméra robotisée indifférente et la recherche d’une connectivité et d’une signification de la part de l’homme. » Et de rajouter pour conclure : « Tout en célébrant et en critiquant l’expérience moderne, les outils technologiques montrent comment ils peuvent nous éloigner de nous-mêmes. »

Bien qu’ayant des visions propres et différentes, nos six artistes poursuivent le but commun d’interroger ces enjeux de l’Internet. Pour ce faire, ils ont tous recours au langage spécifique du numérique, travaillent tous à partir de références empruntées au monde des jeux-vidéo, des blogs, des vidéos (proposées sur la plateforme Youtube entre autres). Ces interventions ont pour objectif de nous sensibiliser à l’envers des structures virtuelles, et à nous montrer comment ces dernières influencent la façon dont nous nous percevons et nous nous analysons.

Pour vous aider vous aussi à répondre à ces questions pour le moins existentielles, rendez-vous à la Satellite Gallery pour découvrir l’exposition Welcome to Screenland du 11 juillet au 13 septembre.

Welcome to Screenland
Du 11 juillet au 13 septembre
à la Satellite Gallery
560 Seymour, 2e étage, Vancouver
www.satellitegallery.ca

Agenda

Fête nationale française
14 juillet
www.vancouverenfrancais.ca

Organisation d’une réunion et d’un barbecue sur la plage à l’occasion de la fête nationale française.

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Vancouver Symphony Orchestra Summer Pops
24 juillet de 19h30 à 21h40

Le chef d’orchestre Steven Reineke accompagne l’orchestre symphonique de Vancouver dans une sélection des plus grands succès de Broadway, parmi eux Gypsy, Carousel, West Side Story, Wicked et bien d’autres… Places à partir de 25$, tarifs étudiant à 18,75$ et aînés à 23,75$

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Celebration of Light Fireworks Festival
Du 26 juillet au 2 août à la baie des Anglais de Vancouver

Concours international d’art pyrotechnique où les pays en compétition éclairent le ciel de leurs feux d’artifice multicolores au rythme de musiques minutieusement choisies.

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Pride Vancouver
3 août de 12h à 15h
Départ à l’intersection des rues Robson et Thurlow

Vancouver célèbre la diversité avec un défilé qui s’étire sur deux kilomètres dans les rues de la ville et attire plus d’un demi-million de participants chaque année.

Défilé 2013 de la fierté gaie. | Photo par Ernest von Rosen

Défilé 2013 de la fierté gaie. | Photo par Ernest von Rosen