Regards croisés entre Vancouver, Sydney et Melbourne

Après avoir volé pendant 15 heures (sans escale), par-couru plus de 12 000 kilomètres et traversé 17 fuseaux horaires, c’est l’atterrissage à Sydney, principale ville d’Australie. Ce qui frappe d’abord c’est l’Opéra de Sydney, au bout d’une péninsule qui donne sur une partie du port. Cette structure architecturale iconique pourrait avoir influencé les voiles blanches de la Place du Canada de Vancouver. Bienvenue à Sydney, ville portuaire et capitale culturelle et économique de l’Australie. C’est la fin de l’hiver et la température moyenne frôle les 25 degrés.

L’Opéra est immense, et si on s’ébahit des quelques voiliers et bateaux de plaisance autour de la Place du Canada, c’est par centaines qu’ils naviguent autour de l’Opéra et dans les baies et bras de mer qui s’enchaînent de banlieue en banlieue à Sydney.

En faire le tour à pied nous amène aux Royal Botanical Gardens qui, en bord de mer, font penser à la promenade qui mène de Coal Harbour au Parc Stanley. Les points de comparaison entre Vancouver et Sydney sont nombreux, les différences aussi.

La population de Sydney est de plus de 4,7 millions d’habitants, soit plus du double de celle de la grande région de Vancouver. Le rythme de la vie semble être calme et respectueux. Même aux heures de pointe les klaxons sont muets, les automobilistes sont patients et le silence des sirènes des véhicules d’urgence se remarque tout de suite. C’est à se demander pourquoi il faut qu’ici, elles soient si fréquentes et insistantes.

Le prix de l’immobilier y est en hausse de 16,2% par rapport à la même période l’an dernier et de plus de 50% depuis la crise financière mondiale de 2008. Les mêmes commentaires qu’on entend à Vancouver sur l’influence qu’ont les acheteurs étrangers sur la flambée des prix s’y font aussi entendre, sauf que ce serait plutôt de l’Inde et non de la Chine que ces acheteurs sont issus. On prédit aussi l’éclatement de la bulle comme on le fait à Vancouver depuis le début des années 90…

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Comparaison : l’Opéra de Sydney et Place du Canada à Vancouver. | Photos par Parée (au haut) et Nunavut (au bas).

Le coût de la vie semble être mitigé par une politique agressive et enviable du salaire minimum. Par exemple, un garçon de table expérimenté, dans un restaurant où l’on sert aussi de l’alcool, recevra plus de 18$AU l’heure, ce qui se reflète sur les prix. Mais l’avantage de cette pratique est que les pourboires ne sont pas automatiquement de 15% ou plus, comme ici, mais de 10% dans le meilleur des cas…entendre service exceptionnel ! Et comme la TPS de 5% est aussi comprise dans les prix affichés, la facture ne cause pas le même effet de surprise qu’à Vancouver et le service est efficace, courtois et toujours effectué avec le sourire.

Selon la revue The Economist1, Sydney se classe en septième place de son palmarès annuel des dix villes les plus agréables à vivre. Vancouver se place en troisième, Vienne en deuxième et Melbourne est en tête de liste.

Allons-y !

Melbourne, deuxième ville d’Australie, est à peine plus petite que Sydney, ayant une population de près de 4,5 millions, qui selon certaines prédictions dépassera Sydney pour atteindre les 7,7 millions d’ici 2051.

Au lever du jour, en arrivant par train de nuit, les banlieues éloignées laissent voir les panneaux solaires et les climatiseurs sur les toits des maisons unifamiliales. Le mercure peut atteindre les 45 degrés Celsius en été !

Melbourne c’est la ville chouchou d’Australie. Fondée en 1835, elle est plus jeune que Sydney, fondée en 1788. C’est la ville des allées et de petites rues à peine plus larges que nos ruelles, mais qui se sont développées pour y accueillir cafés, restaurants et boutiques, tous pleins à craquer même les soirs de semaine. On sent que les résidents de Melbourne prennent le temps de vivre.

On y constate aussi le même phénomène d’embourgeoisement des anciens quartiers portuaires, comme dans le Gastown de Vancouver, avec le même effet sur le prix de l’immobilier qui est en hausse de 11,7% sur un an et de 47,5% depuis 2008.

Une des caractéristiques uniques de Melbourne, c’est son réseau de tramways, le plus long au monde, qui compte plus de 250 kilomètres de rails, 28 circuits, 1778 arrêts et près de 500 trains, Bombardier SVP!

Enfin, il y a aussi un programme de vélos communautaires qui aurait servi de modèle à celui de Vancouver (qu’on attend toujours…). Et comme il y a à Melbourne l’obligation de porter le casque protecteur, la majorité des vélos restent fixés à leurs bornes.

Faudra attendre pour voir quel succès le programme aura à Vancouver !

 

1 À ne pas confondre avec la liste de la firme Mercer où Vancouver est en cinquième place et Vienne en première et sur laquelle ni Melbourne ou Sydney ne figurent.