Chef Thierry, un globe-trotter de la chocolaterie

Le chef Thierry Busset. | Photo par Johnathon Vaughn Strebly

Le chef Thierry Busset. | Photo par Johnathon Vaughn Strebly

La rubrique Espace francophone s‘intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Dans le cadre de la Semaine canadienne de la petite et moyenne entreprise qui aura lieu du 19 au 25 octobre 2014, nous nous intéressons cette fois-ci au chef pâtissier Thierry Busset, alias Chef Thierry. Installé depuis 14 ans à Vancouver, cet artisan français spécialisé dans le chocolat a su s’imposer dans le milieu de la gastronomie vancouvéroise avec ses produits à la fois originaux et traditionnels.

Lorsque Thierry Busset a posé ses bagages à Vancouver, il savait qu’il y réaliserait de grandes choses. « J’ai toujours cherché l’endroit parfait pour créer mon entreprise, et dès que j’ai découvert Vancouver je m’y suis senti chez moi », raconte ce natif de l’Auvergne. C’était il y a 14 ans. Pâtissier de formation et globe-trotter par passion, il a déjà usé ses tabliers à Londres et en Australie avant de débarquer en Colombie-Britannique.

Très rapidement, Thierry se met au diapason de son pays d’adoption et se fait sa place. D’abord dans deux restaurants de Vancouver où il officie en cuisine, et puis finalement le destin lui sourit et il réalise son rêve, ouvrir une pâtisserie-chocola-terie sobrement baptisée Thierry.

Trois ans plus tard, la boutique est ouverte sept jours sur sept. Et les commandes ne ra-
lentissent pas.

Le succès de son entreprise, Thierry l’imagine difficilement en France. « En arrivant ici, j’avais un projet d’entreprise à la française, mais j’ai rapidement dû changer mes plans pour faire face à la demande », explique-t-il en riant. Loin de la petite chocolaterie de quar-
tier, Thierry est désormais à la barre d’un navire qui tourne à plein régime de 7h du matin à minuit et gère une équipe de 18 employés. Malgré cela il prévoit encore d’embaucher.
« Je n’avais pas imaginé qu’on vendrait autant », avoue-t-il. Et pourtant, il est le premier à reconnaître que les Vancouvérois se damnent pour le chocolat noir, et, bien sûr, les macarons.

« Vancouver a beaucoup changé depuis les 10 dernières années, les gens sont maintenant très curieux et veulent essayer de nouvelles choses »,
estime Thierry qui joue vo-
lontiers le rôle d’éducateur. Un rôle qu’il prend d’ailleurs au sérieux en tant que maître pâtissier. Pour autant, il dit ne pas être intéressé par jouer la carte française car il ne se voit pas comme un ambassadeur d’un pays qu’il a quitté il y a 25 ans. « Je sais d’où je viens, lâche-t-il simplement, mais j’ai choisi de vivre au Canada et Vancouver est ma maison ».

Il ne tarît d’ailleurs pas d’éloges pour sa ville adoptive. « Une ville où les gens s’intéressent aux cultures différentes des leurs et ne regardent pas l’autre de haut », décrit Thierry dont les employés sont à l’image de Vancouver. « Les jeunes qui forment mon équipe viennent de tous horizons et de toutes cultures, ils sont réunis par la volonté d’apprendre et la passion du métier. »