Bénévolat : premier pas vers l’intégration au Canada ?

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Le groupe de bénévoles ayant participé à la journée Connexion-Emploi organisée par la FFCB le 6 novembre dernier. | Photo de FFCB

Donner de son temps lorsque l’on débarque en terre inconnue n’est pas une chose évi-dente pour tous. Ça ne va pas nécessairement de soi. Pourtant, le bénévolat est un moyen simple, convivial et concret de construire un nouveau réseau, qu’il soit professionnel ou amical.

Selon l’organisme Imagine Canada, dont la mission principale est de promouvoir la sphère caritative, le secteur à but non-lucratif et du bénévolat canadien arrive en seconde position au niveau mondial après celui des Pays-Bas. En 2010, 47% des Canadiens avaient participé à une activité bénévole et en moyenne, 156 heures par an avaient été consacrées à une telle activité par ces bénévoles. Pas étonnant, donc, pour les nouveaux arrivants s’exprimant en français, que ce secteur soit incontournable. « La culture du bénévolat est très forte en Amérique du Nord, souligne Jamal Nawri, directeur général de l’Association francophone de Surrey. Pour quelqu’un qui vient d’arriver et qui a comme premier souci de trouver du travail, en général, lorsqu’on propose du bénévolat, ce n’est pas facile. On leur explique alors que cette activité est une façon de rencontrer des gens, de créer un réseau, ce qui peut permettre ensuite de trouver un travail. Ils ne feront pas du bénévolat 37 heures par semaine, bien sûr, mais quelques heures de façon mensuelle ou hebdomadaire selon leurs disponibilités, sans accaparer non plus leur temps car ils le consacrent aussi à la recherche d’emploi. » Activités sociales, culturelles, sportives ou éducatives… de nombreuses possibilités s’offrent à ceux qui veulent donner de leur temps, que ce soit au sein de l’Association francophone de Surrey ou à l’extérieur.

Créer de nouveaux liens
Dans un pays qui parle officiellement deux langues, celle de Molière peut être un atout pour commencer à créer de nouvelles connaissances, même si ce n’est pas toujours évident. En effet, « l’un des défis pour les nouveaux arrivants vis-à-vis de la communauté francophone, contrairement aux autres communautés culturelles, c’est qu’elle n’est pas homogène, explique Jane Godfrey, responsable en charge de l’installation des Francophones au sein de l’organisation DIVERSEcity. Les nouveaux arrivants francophones viennent d’un peu partout dans le monde. Il n’y a pas qu’un seul groupe mais différents ensembles culturels […]. Beaucoup de nouveaux arrivants francophones ne se rendent pas compte qu’ils maitrisent l’une des deux langues officielles et que c’est un gros atout. » Faire du bénévolat, c’est créer de nouveaux liens au sein d’un groupe dont on ne partage pas forcément la même culture, mais avec lequel on possède une langue commune. Sans oublier l’avantage de se familiariser en douceur avec les différentes interactions sociales qui peuvent varier d’un pays à l’autre. « Promouvoir le bénévolat – et nous allons proposer une formation spécifique consacrée à ce secteur – permet aussi d’aider les gens à repérer les possibilités qu’ils pourront ensuite exploiter pour un futur emploi, souligne Jane Godfrey. Cela permet en outre de s’acclimater à une certaine culture de travail qui peut être différente de celle du pays d’origine. »

Une première expérience locale

Le bénévolat peut sourire aux nouveaux arrivants. | Photo par Hien Nyugen

Le bénévolat peut sourire aux nouveaux arrivants. | Photo par Hien Nyugen

Pour Vanessa Poujade, Française récemment installée à Vancouver, le bénévolat constitue une première expérience concrète pour mieux et plus rapidement s’intégrer à la société canadienne. C’est au sein de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, à l’occasion d’un événement lors de la Semaine nationale de l’immigration francophone, que la jeune femme a pu poser la première pierre de son réseau vancouvérois. « Ma mission était de coordonner la journée Connexion-Emploi du 6 novembre dernier, avec toute la logistique, la mise en place de la salle au sein de Radio-Canada et surtout de m’occuper du recrutement de bénévoles. J’ai pu rassembler à peu près une dizaine de personnes, notamment par les réseaux sociaux. Et ensuite, je devais m’assurer durant cette journée que chaque personne tenait bien son poste. » Même si Vanessa Poujade n’avait pas eu l’occasion de faire du bénévolat en France, l’adaptation à cette pratique très ancrée dans les habitudes canadiennes est vue d’un oeil très positif. « Le bénévolat ouvre des portes, souligne-t-elle. J’aimerais par exemple travailler dans le domaine de la francophonie. J’ai une expérience de cinq ans en France dans le domaine international avec des étudiants français souhaitant s’installer dans des pays anglophones. Je souhaiterais faire quelque chose de similaire maintenant que je suis de l’autre côté de la barrière. L’avantage du bénévolat est de pouvoir à la fois développer son réseau et aussi d’avoir une première expérience locale. »