Benoît Ranger, homme de cirque

La rubrique Espace francophone s‘intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons à Benoît Ranger, l’un des pionniers du cirque au Canada qui partage sa vie entre son Québec natal où il enseigne les arts du cirque et Vancouver, sa deuxième maison où, trois mois par an, il organise un camp de cirque en français pour les scolaires.

À la tête de la compagnie Les Transporteurs de rêves, Benoît Ranger a contribué à façonner le cirque tel qu’on le connaît aujourd’hui en y amenant une théâtralité qui fait le succès d’un art né de la rue et qui investit désormais les plus grandes salles de spectacle.

Pourtant rien ne disposait Benoît à embrasser une carrière dans le cirque si ce n’est des facultés physiques avantageuses et un sens inné du spectacle. « Je ne connaissais rien au cirque », raconte celui qui avoue avoir eu la piqûre du théâtre à l’âge de trois ans. Il vit alors dans la banlieue sud de Montréal dans une famille qui l’avait adopté. De la comédie à la jonglerie, il n’y a qu’un pas qu’il ne tarde pas à sauter.

« Enfant, j’avais beaucoup de facilité à comprendre les tours qu’on me montrait mais personne ne m’a jamais poussé vers le cirque », se souvient-il. Des recherches sur sa famille biologique lui révèleront plus tard que son grand père italien était déjà jongleur en Sicile… « Faut croire que c’était dans mon sang »,
plaisante Benoît.

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Dès lors il décide de se consacrer aux arts du cirque et pour cela, il entreprend un voyage vers ses origines, en Europe. Pendant plusieurs années, l’apprenti québécois va frapper à la porte des plus grandes familles de cirque d’Europe et apprendre d’eux. À son retour en 1978, il fonde le Regroupement des amuseurs publics de Montréal et prend son nom de scène, Ben La Barouette. La même année, il découvre Vancouver pour la première fois à la faveur d’une tournée de spectacles. Il lui faudra plus de vingt ans pour y revenir et c’est véritablement en 2001 que l’histoire d’amour avec la métropole du Pacifique commence.

Car si c’est au Québec que Benoît Ranger a contracté le virus du cirque, c’est en Colombie-Britannique qu’il le diffuse désormais. Sur le modèle du Circodrome, une école de cirque qu’il a fondée à Montréal, Benoît a lancé depuis quatre ans un programme pédagogique auprès des écoles francophones de Colombie-Britannique. Il anime un camp de trois mois où les participants étudient et pratiquent les arts du cirque, en français.

« Le choix du français est important car c’est une manière de fonctionner, c’est une langue qui est propice à la recherche d’émotion », souligne-t-il. Ayant fait de Vancouver sa deuxième maison, il ne tarit pas d’éloges sur son « Eldorado ». « Vancouver la magnifique » comme il l’appelle, parce que « tout y est possible », selon lui.

« À Vancouver, tout est un défi, c’est une ville extrêmement sportive mais pauvre en culture alors que les gens y sont très curieux, c’est le terreau idéal pour développer un projet artistique. »

Et des projets, ce n’est pas ce qui manque à Benoît Ranger.