La danse contemporaine autochtone sur le devant de la scène avec le « Talking Stick Festival »

Justin Many Fingers,  danseur autochtone.  | Photo par Tamara Romanchuk

Justin Many Fingers,
danseur autochtone. | Photo par Tamara Romanchuk

Du 14 février au 1er mars, aura lieu la 14e édition du Talking Stick Festival à Vancouver. Dans le cadre de cette manifestation, le Roundhouse Community Centre accueillera du 26 au 28 février 2015 inclus un cycle de danse contemporaine autochtone. Celle-ci se produira dans le cadre de la série Convergence et s’intitule Currents of aboriginal contemporary dance III. A l’heure où l’art autochtone reste surtout connu dans ses formes traditionnelles, ces performances vont plus que jamais créer la surprise.

Le Talking Stick Festival, qui a lieu tous les ans à Vancouver, a été créé en 2002 afin de faire connaître l’art autochtone dans toutes ses formes. Le Festival est produit par le Full Circle First Nations Performance, société visant à promouvoir des artistes autochtones et à favoriser les expérimentations artistiques.

Dans le cadre de ce festival, sont ainsi mis en scène des artistes issus du monde du théâtre, de la danse ou encore de la musique, rappelant au passage que l’art autochtone comporte de multiples facettes. Si le grand public ne connaît souvent que la partie traditionnelle de cet art, il n’en reste pas moins que la partie contemporaine en reste une composante importante, et en perpétuelle évolution.

La danse contemporaine autochtone en est une bonne illustration. Il s’agit ici de raconter des histoires à partir des corps, révélant ainsi la vision du monde portée par les communautés autochtones. Comment ?
En intégrant des éléments venus d’univers différents tels que des figures de danse traditionnelle, du théâtre ou encore des éléments multimédias pour des chorégraphies plus underground.

Le cycle Convergence raconte l’histoire de la collision entre ces différents éléments, et notamment entre des éléments traditionnels et des éléments plus urbains.

Deux courants de danse contemporaine en fusion pour une Convergence

Le monde de la danse contemporaine autochtone se divise principalement en deux courants. Si tous les deux revendiquent bien la nature contemporaine de leurs créations, l’un d’entre eux reste profondément attaché aux pratiques traditionnelles, tandis que l’autre renvoie à des éléments plus urbains.

Le terme « convergence » prend tout son sens ici. Si ce mot évoque le phénomène géologique bien connu constitué par le rapprochement de deux plaques tectoniques et semble ainsi bien éloigné du monde la danse, il symbolise parfaitement la rencontre et l’affrontement de ces deux mondes que tout oppose, et la fusion qui s’ensuit.

Cette Convergence sera matérialisée physiquement sur scène. En effet, lors de plusieurs performances, des danseurs appartenant au courant plus traditionnel partageront l’affiche avec des danseurs et chorégraphes appartenant à un monde plus urbain. Danseurs et chorégraphes s’affronteront, dialogueront, et finiront par se rejoindre pour donner naissance à une œuvre artistique unique.

Un programme riche en performances diverses et en discussions

Au-delà du symbole, ce cycle de danse est une réelle occasion de découvrir l’univers de la danse contemporaine autochtone. De nombreuses performances d’artistes phares dans ce domaine sont prévues.

On notera par exemple la présentation du travail mené par l’artiste américaine Maura
Garcia « new work in development », la performance « Résurgence » de Christine Friday, ou encore de la performance  « What’s left us » de Justin Many meyers et Brian Solomon qui sera présentée pour la toute première fois sur la côte ouest canadienne.

Si les performances sont nombreuses, ce cycle de danse offre également un espace d’interactivité entre le public et les différents artistes. Toutes les performances seront en effet suivies d’échanges avec les artistes afin d’aller au-delà de la pure performance artistique et de comprendre quelles sont leurs sources d’inspiration et comment ces derniers appréhendent leur travail.

Pour toutes ces raisons le cycle Convergence promet de belles découvertes et rappelle que, bien que la culture autochtone reste encore peu représentée dans les médias, elle n’a pas fini de nous surprendre.