Percée… Femmes de pouvoir aux premières loges

F_cover_facebookLa Journée de la femme met à l’honneur le courage et la détermination de celles qui œuvrent ou ont œuvré pour l’amélioration de la condition de leurs semblables dans le monde. Cela ne signifie pas nécessairement accomplir de grandes choses. Au quotidien, nombreuses sont celles qui servent la cause par de simples gestes. Une carrière réussie et un soupçon d’influence suffisent. Exemple avec Rachel Lewis et Maria Kritikos, deux Vancouvéroises au caractère bien trempé.

Comme tous les ans, la Journée de la femme sera célébrée le 8 mars. Il en est ainsi depuis 40 ans, la première commémoration a eu lieu en 1975 à l’occasion d’une assemblée des Nations Unies. Que de chemin parcouru depuis : les temps ne sont plus les mêmes. Bien qu’un peu partout dans le monde des inégalités et des injustices subsistent, la place des femmes dans nos sociétés évolue. Elles s’affirment, se regroupent, revendiquent les droits qu’elles méritent. Et ça leur réussit plutôt bien.

En Colombie-Britannique, les femmes d’influence sont de plus en plus nombreuses; elles investissent tous les domaines, y compris ceux où l’on ne les attend pas. Qui dit ballon rond, suggère aussitôt Diego Maradona, Zinédine Zidane… les joueurs illustres du soccer. Et ce, même si le pendant féminin de ce sport se développe. À noter d’ailleurs que la Coupe du monde de foot féminin se disputera cette année au Canada, du 6 juin au 5 juillet. Plusieurs matchs, dont la finale, se joueront au BC Place Stadium.

Il y a fort à parier que Rachel Lewis suivra cet événement. Cette mère de famille est une passionnée de sport. Quand elle était jeune, son père l’emmenait voir les Whitecaps à l’Empire Stadium, puis au BC Place Stadium. Le 13 janvier, l’Association canadienne pour l’avancement des femmes, du sport et de l’activité physique (ACAFS) a publié sa liste annuelle des personnalités féminines emblématiques qui ont marqué 2014.

Un pur produit de la C.-B.

Rachel Lewis y figure aux côtés de la joueuse de tennis Eugenie Bouchard ou encore des champion-
nes olympiques Justine, Chloé et Maxime Dufour-Lapointe. La Vancouvéroise est l’une des rares femmes à diriger une équipe de sport professionnel. Elle est à la tête des Whitecaps depuis 2007. Une femme haut placée dans le soccer, c’est peu banal. Elle est ce qu’on pourrait appeler un pur produit de la Colombie-Britannique.

À l’exception d’une année passée en Israël à l’université de Jérusalem, elle y a toujours vécu. Élevée à Richmond, elle a étudié à Victoria. C’est à son retour de l’étranger qu’elle s’est installée à Vancouver. Approchée par un chasseur de têtes, elle a commencé à travailler pour les Whitecaps en 2003. « J’ai saisi l’occasion. J’étais excitée à l’idée de bâtir un pont entre mon enfance et ma vie professionnelle. Je suis fière de faire partie de cette formidable organisation », confie-t-elle.

A-t-elle conscience d’être une femme d’influence dans l’industrie du sport et en Colombie-Britannique? Rachel Lewis balaie la question. «C’est toujours un honneur d’être reconnue par ses pairs. Cependant, mon rôle ne se définit pas par mon statut de femme. Ce qui compte avant tout c’est d’avoir la meilleure personne là où vous en avez besoin.»

« Souvent, on se crée soi-même ses embûches »

La Vancouvéroise mène sa barque comme elle l’entend, sans se laisser dicter sa loi. « J’ai trouvé mon équilibre et je ne laisse personne d’autre me dire ce que je dois faire et comment je dois le faire. » À l’écouter, rien n’est impossible. Qu’importe son origine, sa race ou son sexe ! Là où certaines ont le sentiment de se heurter à des barrières, elle y voit des chemins à emprunter.

« J’ai été éduquée comme ça. Les propriétaires du FC Whitecaps ne recherchaient pas un homme ou une femme, ils recherchaient des compétences. Souvent, on se crée soi-même ses embûches. Les femmes doivent être convaincues de ce qu’elles valent. Si vous croyez en vous, si vous avez confiance en vous, les gens vous écouteront. »

Maria Kritikos en est elle aussi persuadée. Tout comme celui de Rachel Lewis, son parcours est bien rempli. Diplômée en arts et en éducation à UBC, elle a enseigné le français et l’espagnol pendant cinq ans à Vancouver avant de monter sa propre entreprise avec sa sœur. Le projet qui lui tenait le plus à cœur, elle l’a lancé il y a deux ans: un réseau réservé aux femmes d’affaires qui se rencontrent pour le repas du midi, Ladies Who Lunch (Les femmes qui déjeunent).

Comme on dit, l’union fait la force! « J’ai créé LWL pour montrer aux femmes combien elles peuvent être puissantes individuellement, mais aussi en tant que groupe en se soutenant. Nos valeurs sont la liberté, l’authenticité, l’expression de soi, l’indépendance et l’entraide. »

La révolution féminine est en marche

La formule en inspire plus d’une. Shelagh Seadon a toujours eu envie de devenir décoratrice d’intérieur. Une activité qu’elle pratiquait à l’occasion mais pas de manière professionnelle. Après un déjeuner à LWL, encouragée par celles qui y participaient, elle a décidé de monter son affaire. C’était l’année dernière, les demandes affluent encore. Le cas de Shelagh Seadon n’a rien de particulier.

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Maria Kritikos, fondatrice du réseau Ladies Who Lunch.

« Les femmes sont capables d’accomplir tout ce qu’elles désirent. Le problème c’est que bien souvent elles pensent qu’elles ne le peuvent pas, alors elles restent en retrait. (…) C’est la raison pour laquelle j’ai créé ce réseau, pour inciter les femmes à vivre de l’autre côté de leurs peurs parce que c’est là que la magie opère », considère Maria Kritikos.

N’en déplaise aux misogynes, la révolution féminine est en marche. Il y a de quoi s’en réjouir. Comme le rappelle le secrétaire général des Nations Unies, « les pays dans lesquels les femmes sont traitées sur un pied d’égalité avec les hommes jouissent d’une meilleure croissance économique; les entreprises qui comptent des femmes parmi leurs dirigeants affichent de meilleurs résultats; les accords de paix qui font intervenir des femmes s’avèrent viables à plus long terme; les parlements où siègent des femmes adoptent davantage de lois portant sur des questions sociales fondamentales comme la santé, l’éducation, la non-discrimination et les allocations familiales ».

Et Ban Ki-moon de conclure : « Il ne fait donc pas l’ombre d’un doute que l’égalité entre les femmes et les hommes est un avantage pour tous. »