Où es-tu Christy ?

Sacrée Christy. Christy, où es-tu ? On ne t’entend plus, on ne te voit plus, que fais-tu ? As-tu déserté la province ? Es-tu en vacances aux Îles Vierges, invitée par Virgin Airlines ? Nous boudes-tu ? Nous évites-tu ? Es-tu en tutu et tu ne veux pas qu’on te voie ? Souffres-tu ? Es-tu en cure de jouvence ? As-tu fait vœu de silence ? Si c’est le cas, prends tout ton temps. Personne ne s’en plaindra. La province, je suis là pour te le dire, sans toi se porte bien.

Tu dois aussi savoir qu’économiquement nous sommes en bonne posture contrairement à l’Alberta qui a perdu de sa splendeur. Ah ! puisqu’on en parle, as-tu des nouvelles d’Alison Redford avec qui tu as eu maille à partir lorsque cette dernière tenait, à ton détriment, le haut du pavé ? Pavé que tu as, depuis, jeté dans sa mare de sables bitumineux. De quoi se marrer.

Christy Clark, première ministre de la Colombie-Britannique. | Photo de la province de la Colombie-Britannique

Christy Clark, première ministre de la Colombie-Britannique. | Photo de la province de la Colombie-Britannique

Tout peut changer en tout temps et en très peu de temps. Le surplus budgétaire provincial te permet de vivre des moments euphoriques en ce moment alors, contrairement à tes habitudes, pourquoi ne te pavanes-tu pas ? Après tout, tu pourrais profiter de la soi-disant bonne santé économique de la Colombie-Britannique, qui fait l’envie de tous, pour en ramasser les lauriers. Il est vrai, et peut-être t’en rends-tu compte, que cette santé florissante tient surtout à la diversité de nos ressources naturelles, combinée à la faiblesse de notre dollar et au bas prix du pétrole, entre autres. En somme, toi et ton gouvernement, vous n’y êtes pour rien, vous profitez de la conjoncture mondiale. La province va bien mais elle n’est pas nécessairement entre de bonnes mains.

Ceci, toutefois, n’explique pas ton absence, ou ta quasi-absence, des médias. Qu’as-tu fait de ton sourire que tu aimes tant exposer publiquement ? À la radio, on ne mentionne plus ton nom. Sur les écrans de télé, on ne voit plus ce que tu crois être ta belle frimousse. De plus, je n’ai rien lu à ton sujet, ou presque rien, depuis quelque temps. D’où mon étonnement. J’ai tout de même retenu quelques unes de tes sorties plutôt désobligeantes envers John Horgan, le chef de l’opposition néo-démocrate. Ton humour laisse à désirer et s’avère souvent déplacé mais, je le reconnais, c’est ton gagne-pain, alors tu en profites. Dénigrer tes adversaires demeure ton passe-temps favori. Tu as de la graine de comique et je te verrais mieux sur scène à raconter des blagues que sur la scène politique où tu ne fais rire personne. Parlant de graine, n’oublie pas que l’on récolte ce que l’on sème. Ce qui me vaut d’écrire ces mots. C’est l’amour vache. C’est que l’on s’aime toi et moi, n’est-ce pas ?

Mon éditeur m’a demandé pourquoi je te tutoie. De quel droit je me prévaux de cette familiarité ? Je lui ai répondu : « Il est vrai que Christy n’est pas une amie mais », ai-je rajouté, « je réserve mon vouvoiement aux personnes que je respecte ». Christy, ça ne te fait pas rire ? Mais voyons, c’est une blague. Ne le prends pas mal. Un peu de Lumière. C’est l’histoire de l’arroseur arrosé.

Alors Christy, où en es-tu ? Participes-tu à un séminaire sur l’humilité ? J’espère, car, malgré les apparences actuelles, tu en as bien besoin. Te recueilles-tu dans un monastère au pied de l’Himalaya afin de trouver la sérénité qui jusqu’ici t’a fait défaut? Ou au contraire, t’es-tu réfugiée dans un quelconque atelier pour parfaire ton manque de savoir-faire? Es-tu enfermée dans un couvent entrain de couver quelques nouvelles combines ?

Loin de moi l’idée de critiquer ton bas profil. Je m’y fais très bien. Je peux facilement me passer de tes services. Moins je te vois, moins j’entends parler de toi et plus je t’aime.

Autre constatation : Tu as l’air de fonctionner, depuis l’annonce de ton excédent budgétaire, sur pilote automatique. En somme, tu dors aux commandes. Peut-être cherches-tu à disparaître pour mieux réapparaître ? Essaies-tu, histoire de nous émerveiller, de nous servir un autre tour de magie dont tu as le secret ? On t’avait déjà vu faire ce numéro, lorsque tu as déserté le gouvernement de Gordon Campbell, ton prédécesseur. Après quoi, comme par enchantement (le tien, pas le mien), tu avais réapparu. Au début de l’ère chrétienne, on nous avait déjà fait le coup. Tu n’as donc rien inventé. Mais ce n’était qu’une pâle imitation. Il te reste encore beaucoup à apprendre en matière d’effets spéciaux. Allez Christy ! Arrête ton cinéma.