Isabelle Longnus défend sa francophonie aux prix Trille Or

Femme, artiste et francophone en milieu minoritaire, Isabelle Longnus est tout cela à la fois, une identité qu’elle exprime dans ses albums. | Photo par A.J Benny

Femme, artiste et francophone en milieu minoritaire, Isabelle Longnus est tout cela à la fois, une identité qu’elle exprime dans ses albums. | Photo par A.J Benny

La rubrique Espace francophone s’intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons à Isabelle Longnus. L’artiste vancouvéroise d’origine française est en nomination pour le meilleur album de l’Ouest canadien à l’occasion de la 8e édition du Gala des prix Trille Or qui aura lieu le 7 mai à Ottawa.

Lorsqu’Isabelle Longnus ira défendre son album sur la scène du Centre des arts Shenkman à Ottawa en mai prochain, c’est avec la passion d’une artiste engagée qui fait ce qu’elle sait faire de mieux, comme elle le dit elle-même : chanter en français. Un choix difficile mais assumé par l’artiste, originaire de Marseille en France et qui a choisi de continuer sa vie au Canada avant de tomber en amour avec Vancouver.

« Ça a rallongé la route, c’est sûr mais c’était très clair pour moi en arrivant ici, je voulais faire de la chanson française à Vancouver », raconte-t-elle.

Trois albums plus tard, elle prouve que le choix a payé avec un album mis en nomination comme meilleur album de l’ouest canadien à l’occasion de la 8e édition du Gala des prix Trille Or, un événement qui célèbre l’excellence artistique des artistes francophones en chanson et en musique en Ontario et dans l’Ouest.

« Sans ce gala nous n’avons aucun moyen d’être mis en valeur, or c’est important d’être vu par ses pairs, car toute l’année on travaille de façon solitaire, explique Isabelle. Au Gala, tout le monde se connaît, on est tous des copains, on tourne ensemble, on forme une communauté d’artistes à laquelle je m’identifie, celle des artistes francophones de l’Ouest ».

Pour Isabelle Longnus, prix ou pas prix, l’aventure continue à mesure qu’elle trace son chemin. Solidement ancrée à Vancouver, elle y a trouvé un équilibre à la fois personnel et professionnel. « J’ai découvert de nouveaux sons à Vancouver et une autre façon de travailler, explique-t-elle. Au Canada, je me suis redécouverte comme artiste, on se sent beaucoup plus libre, on se laisse aller davantage dans son cheminement artistique. »

Son amour pour la langue française s’en est aussi trouvé renforcé. Elle qui se décrit comme une chanteuse engagée sur le plan des idées se sent aussi engagée dans la communauté francophone. « C’est une communauté éphémère, qui est très difficile à saisir car il y a beaucoup de mouvement et les gens arrivent d’horizons très divers, analyse-t-elle. Cela se retrouve d’ailleurs lorsqu’on organise des spectacles, les producteurs ne savent jamais à quoi s’attendre ni comment ils vont remplir la salle alors que dans d’autres provinces, la communauté francophone est facilement identifiée et organisée. »

À son niveau, elle a fait sien le combat pour la survie et l’existence de la langue française.
« À Vancouver, on n’a pas le choix que de le faire », note celle qui dit ne pas faire de distinction entre sa personnalité d’artiste francophone et de francophone en minoritaire.