Jean-Francois Packwood, promoteur des arts culturels francophones

Jean-Francois Packwood,  directeur général du Conseil culturel  et artistique francophone de la Colombie-Britannique. | Photo par Stephanie Lamy

Jean-Francois Packwood, directeur général du Conseil culturel
et artistique francophone de la Colombie-Britannique. | Photo par Stephanie Lamy

La rubrique Espace francophone s’intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine, nous nous intéressons à Jean-Francois Packwood, directeur général du Conseil culturel et artistique francophone de la Colombie-Britannique (CCAFCB).

Originaire de la Gaspésie, Jean-Francois Packwood arrive en Colombie-Britannique en 2003, pour y être moniteur de langue à Prince George. Il y passe un an avant de venir à Vancouver et rejoindre le CCAFCB en 2005. « Prendre la direction deux ans plus tard a été un défi et une évidence, confie-t-il. Je connaissais le milieu de la francophonie en milieu minoritaire de par mon expérience à Prince George, cette rencontre avec la francophonie hors-Québec s’est faite progressivement. A Vancouver, les missions du Conseil culturel m’intéressaient. Cela m’a alors paru naturel de travailler dans cet environnement mêlant francophonie, tourisme, événementiel et communication ».

Depuis 2007, il contribue donc à faire vivre la langue française en développant des projets variés autour de la culture, touchant ainsi le large bassin de francophones présent en Colombie-Britannique. « C’est d’ailleurs l’un de nos enjeux d’aller chercher ce public. Cela peut être difficile, car c’est une population dispersée. Il y a des cultures – comme les Italiens par exemple – qui ont cette tendance à se regrouper. Ce n’est pas le cas des
francophones », explique Jean-Francois Packwood. D’autant que beaucoup sont ici pour s’immerger en milieu anglophone, et ne cherchent pas particulièrement des événements francophones.

Raison pour laquelle le CCAFCB travaille à toujours innover davantage dans ses projets, avec notamment son lien avec des cohortes universitaires de l’Université de Colombie-Britannique ou Simon Fraser : « Elles ont des programmes en français, c’est pour nous l’occasion de créer des liens et de nous associer à des activités francophones en y amenant une certaine plus-value, explique le directeur du Conseil culturel. Plus globalement, contrairement au Québec, nous sommes ici en situation minoritaire. Nous prenons donc plus de risques dans nos projets en nous demandant “est-ce que le public va suivre ?” ». Le CCAFCB parvient pourtant même à toucher un public anglophone, cherchant à apprendre ou à perfectionner son français, notamment en introduisant parfois ses artistes en anglais ou en proposant des pièces sous titrées en anglais. Des projets qui fonctionnent, comme le gala annuel Pacifique en chanson qui existe depuis plus de vingt ans. Chaque année, il offre à des artistes en herbe la possibilité d’avoir une expérience de scène et de se former ainsi. Plus récemment, la dernière fierté du CCAFCB est le recueil Liv’ Art. Il regroupe une série de textes et d’illustrations créés conjointement entre artistes et public francophone à l’été et l’automne 2014. Un an de travail pour une distribution prochaine qui « concrétise réellement notre travail de rapprochement entre le grand public et les artistes », souligne Jean-Francois Packwood.

Il se félicite ainsi de la diversité des acteurs culturels francophones en Colombie-Britannique : « Beaucoup sont dans les arts visuels, cherchant l’inspiration à Vancouver et sur la Sunshine Coast ; mais également dans les arts dramatiques et musicaux, des artistes alors plus faciles à repérer puisque travaillant en langue française. Cela peut être assez dur pour eux de faire circuler leurs œuvres, ils doivent en même temps gérer leur promotion, développement, marketing… Il faut réellement être persévérant », confie le directeur du CCAFCB.