« Le destin du Jazz-Club!, un opéra jazz francophone » en première en juin

Une scène du Destin du Jazz-Club.

Une scène du Destin du Jazz-Club.

C’est une histoire d’amour. Trois, en fait. Dans Le destin du Jazz-Club!, un opéra jazz francophone, les parcours des personnages se confondent, entre un patron de piano-jazz et son âme-sœur, son fils et Eléa, Eléa et son père… Un scénario commencé il y a 20 ans par Pascal Saunier, ingénieur de formation et passionné de musique.

« J’ai commencé à écrire quand j’étais étudiant. Ce sont des morceaux écrits par-ci, par-là, qui inconsciemment ont trouvé leur place dans cette histoire, tout naturellement », commence-t-il. Un scénario entamé dans les années 80, qu’il a peaufiné ensuite avec sa fille Eléa, âgée de 20 ans. Car Le destin du Jazz-Club!, c’est un peu une histoire de famille. Non seulement parce que sa fille y tient un des rôles principaux, mais surtout, cette aventure musicale commence avec elle, il y a deux ans, lorsqu’ils participent ensemble à l’émission télévisée Un air de famille. Ils y rencontrent notamment le chanteur québécois Bruno Pelletier (connu pour son rôle de Gringoire dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris), et Pascal Saunier a un déclic : il veut vraiment faire de la chanson. En 2013 toujours, Eléa participe à Pacifique en chanson et interprète une des mélodies écrites par son père, c’est donc là que se crée le personnage du même nom au sein de l’opéra. A partir de là, tout va très vite, explique Pascal Saunier : « La troupe est venue à moi… Tout cela représente beaucoup de labeur mais il faut croire en ce que l’on fait. Tout a commencé avec des amateurs, mais au final, il n’y a que des professionnels sur l’album ! J’ai la chance d’avoir des chanteurs et musiciens exceptionnels. Le tout s’est fait de rencontres au hasard, parfois des années plus tôt. C’était peut-être le destin… ». Parmi ces rencontres, des pointures du jazz comme l’Américaine Judy Niemack ou le Canadien Steve Maddock font partie du projet. Pascal, lui ne sera pas sur scène ; il assure que « ses chanteurs et musiciens sont exceptionnels, bien meilleurs que moi, et donc la plus sûre garantie que l’opéra fonctionne ».

Commencer à Vancouver puis voir plus grand

Un opéra dont l’histoire devait initialement avoir lieu à Paris, même si cet expatrié français a facilement pu adapter son scénario à Vancouver : « L’opéra se passe dans ce bar menacé de fermeture, qui doit être remplacé par des logements. C’est un problème actuel ici à Vancouver, le patrimoine culturel fout le camp face aux dollars en provenance de l’Asie… C’était donc naturel que l’histoire se déroule dans Gastown, où de nombreux piano-bars ont dû mettre la clé sous la porte ces dernières années ».

Il a fallu tout de même beaucoup d’efforts à Pascal Saunier pour que son opéra jazz arrive au Festival d’été de Vancouver. Pendant deux années consécutives, il y est bénévole, un moyen pour lui de rencontrer les organisateurs et de promouvoir son spectacle. Des moments de doute et de gros investissements financiers qui, il l’espère, vont payer : « Le CD sort le 19 juin, s’ensuit le Festival d’été de Vancouver, et pourquoi pas le Festival de jazz de Montréal l’an prochain… ». Le producteur n’exclut pas non plus une tournée au Canada francophone en 2016 – au contraire ! – avant de viser la Belgique et la France en 2017. Aujourd’hui 90% des chansons de l’opéra sont en français mais Pascal Saunier aimerait à terme pouvoir enregistrer une version anglaise pour finir par s’exporter aux États-Unis.

Jazztown
19 juin à 20h
Festival d’été