Quand les lois de la Traction attirent les plus grandes compagnies high-tech à Vancouver

Photo de Traction Conference

Photo de Traction Conference

Ils seront presque tous là, les 17 et 18 juin prochains : Linkedln, Twitter, Facebook, Dropbox, Plenty Of Fish, Hootsuite, Pinterest, entre autres. Les fondateurs ou les cadres dirigeants de ces incontournables des nouvelles technologies se retrouvent à Traction, une conférence organisée par Launch Academy et Boast Capital, deux compagnies de conseil et d’ingénierie installées à Vancouver.

L’occasion est offerte aux habitants de Vancouver de côtoyer les décideurs du monde du business des technologies de l’information et de la communication (TIC) : Alex Mehr, co-fondateur du site de rencontres Zook ; Lynda Weinman, à l’origine de lynda.com, véritable université virtuelle que LinkedIn vient d’acquérir pour 1,5 milliards de dollars ; ou encore Selina Tobaccowala, présidente de SurveyMonkey, logiciel de sondage en ligne, devenue une véritable multinationale. La liste est loin d’être exhaustive. Ces geeks mordus d’informatique ont la trentaine, rarement plus, un visage d’étudiant, un sourire d’adolescent et pourtant leurs gains se comptent en millions de dollars. Leurs histoires font rêver.

Vancouver, un écosystème favorable pour la création des start-ups

L’exemple de Markus Frind est très éloquent. À la fin des années quatre-vingt-dix, ce jeune diplômé du British Columbia Institute of Technology veut parfaire ses compétences en programmation informatique. Il décide de créer un site gratuit de rencontres, Plenty Of Fish, qu’il considère comme l’outil idéal pour tester ses nouvelles techniques. Et pour rentabiliser son idée : des flashs publicitaires.

Markus Frind, créateur  de Plenty of Fish. | Photo par Jeffrey Phillip

Markus Frind, créateur
de Plenty of Fish. | Photo par Jeffrey Phillip

Le bouche à oreille fera le reste. En 2008, Plenty Of Fish (POF) compte 30 millions d’utilisateurs, un chiffre d’affaires de 10 millions de dollars et un employé, Markus Frind, qui gère cette mine d’or à partir de son appartement à Vancouver. Aujourd’hui, les opérations financières de POF sont estimées à 100 millions de dollars ; une centaine d’employés fait tourner l’entreprise à travers le Canada, les États-Unis, l’Australie, le Royaume-Uni et la France.

Cette success story vancouvéroise n’est pas une exception. « Vancouver est l’un des éco-systèmes les plus dynamiques pour le développement des start-ups dans le monde, explique Lloyed Lobo, cadre chez Boast Capital, et organisateur de la conférence. Traction a vendu 50 % de ses billets d’entrée en dehors de la ville, un mois avant le début de la conférence, preuve, s’il en fallait, de l’attractivité de Vancouver dans le secteur des nouvelles technologies. »

Si l’on en croit The Startup Ecosystem Reports 2014, Vancouver occupe le 9e rang mondial des villes qui offrent l’environnement le plus favorable à la création des start-ups, juste derrière Toronto et devant Berlin, Moscou ou Paris. « Sur les 10 000 start-ups que compte le Canada, plus de 1 500 sont situées en Colombie-Britannique », souligne Lloyed. Le Profil du secteur canadien des TIC 2014 est plus précis. Environ 11 % des 530 000 emplois créés dans ce domaine d’activité au Canada se trouvent sur la côte du Pacifique. Seul l’Ontario fait mieux.

« Les entrepreneurs à Vancouver n’osent pas penser à grande échelle »

Toutefois, ces jeunes « entrepreneurs qui construisent de bons produits ne disposent pas toujours de bonnes stratégies de distribution », disent les organisateurs de Traction. Partant de ce constat, ils offrent l’occasion à ces start-ups d’apprendre à « maîtriser les circuits de commercialisation et de distribution de leurs produits ». Aux amateurs qui veulent franchir le pas dans la création d’une start-up, Lloyed Lobo leur répond que Traction est l’endroit idéal pour faire son initiation. « Il y a de la place pour tous les publics. »

Peut-on, pour autant, s’attendre à voir des mastodontes de la dimension des Facebook, HootSuite ou Twitter pousser à Vancouver ? Lloyed Lobo croit avoir la réponse. « En fait, dit-il, la Silicon Valley, ce n’est pas juste une ville, c’est un état d’esprit. Là-bas, les entrepreneurs sont obligés de penser à l’échelle mondiale s’ils veulent attirer des investisseurs qui ne réfléchissent pas en millions mais en milliards de dollars. Ici, au contraire, les entrepreneurs pensent d’abord au marché local. Les start-ups à Vancouver, comme dans de nombreux pays, manquent d’ambition, d’une vision globale, elles n’osent pas penser à grande échelle. » Ou tout du moins, pas encore !

Traction
17 à 18 juin
www.tractionconf.io