La craie fait son festival à Victoria

Qui a dit que la rentrée devait nécessairement s’effectuer à la baguette et au tableau? Les 12 et 13 septembre, l’attribut préféré des institutrices et instituteurs fera sans doute grincer moins de dents : la craie fera l’école buissonnière et colorera allées et trottoirs à l’occasion du Festival international du dessin à la craie de Victoria. Avis aux amateurs de « crayonnage » libre et artistique!

Photo de Victoria Chalk Art Festival | Fresque 3D au Fetival international de dessin à la craie de Victoria

Photo de Victoria Chalk Art Festival | Fresque 3D au Fetival international de dessin à la craie de Victoria

« Une aventure dans le monde des esprits » : tel est le thème choisi par les organisateurs cette année, en harmonie avec les Premières Nations de la région, au premier rang desquels les Songhees et la nation Esquimalt. Selon Kirstin Leary, directrice adjointe du Centre des festivals de la capitale provinciale, cet événement est « le plus important du genre au Canada ». À mille lieues de tout académisme, mais au plus près du sol, des cultures et de l’imaginaire collectif, c’est bien la créativité hors-cadre qui est encouragée. « Nous attendons près de 30 000 curieux » pour cette 4e édition, confie Kirstin Leary, qui promet une « célébration des rêves, du mystérieux et du merveilleux ».

Côté sud (juste après le passage piétonnier), la rue Langley prendra ainsi des allures terrain de jeu : les enfants se verront offrir gratuitement des craies et pourront s’exprimer à grands traits sans crainte du gribouillage, en toute liberté ! Mais les artistes « professionnels » et autres adeptes de la craie ne seront pas en reste : une trentaine d’entre eux auront pignon sur la rue Government, dans le pré carré du Heritage Mile. Cette portion du centre-ville sera interdite à la circulation pour l’occasion. À surveiller en particulier :
Joel Yau, muraliste établi, Paul Bains, as de la mécanique plus connu comme constructeur et pilote automobile – qui s’avère être un « crayonneur » de haut vol –, Ken Winchester, dont les dessins donnent vie aux menus et enseignes de l’épicerie familiale Niagara, à James Bay, et surtout Jamin Zuroski, issu de la Première nation Namgis. Si tous officieront à ciel ouvert durant le festival et méritent qu’on les admire à l’oeuvre, le parcours de Jamin Zuroski le situe à part : établi à Victoria, s’inscrivant dans le mouvement West Coast Native Art et formé par Victor et Carey Newman, il incarne à merveille la philosophie du festival, soit la rencontre et le « métissage » des expressions artistiques. Ce sera d’ailleurs sa troisième participation.

Photo per Rochelle Myers | Un artiste à l'oeuvre au festival

Photo per Rochelle Myers | Un artiste à l’oeuvre au festival

D’après Kristin Leary, les visiteurs devraient également s’arrêter dans l’allée centrale du Bay Centre, au niveau inférieur, afin d’assister à l’épopée picturale d’Adry Del Rocío et Carlos Alberto, invités de marque cette année. Ce tandem d’artistes originaires du Mexique donnera une « leçon »
de style tridimensionnel, en réalisant, cinq jours durant à compter du mercredi 9 septembre, une véritable fresque en 3D.

Et pour baliser le « voyage dans le monde des esprits » et « enchanter » les lieux, des chanteurs, danseurs et musiciens des Premières Nations se produiront sur la scène extérieure du festival, installée au coin des rues Government et View.

Une rentrée sous le signe de la craie créative et des esprits, qui plus est au coeur de la capitale provinciale, voilà un délicieux clin d’oeil aux grises mines. Et un appel à se salir les mains !