La « Fabrique à légendes » en tournée : du conte aux rêves…

Alain Boileau sur scène dans la Fabrique à légendes. | Photo de Fabriques à légendes

Alain Boileau sur scène dans la Fabrique à légendes. | Photo de Fabriques à légendes

Fondée en 2008 sous le nom Ateliers Folkloriques FrancoFolk, la Fabrique à légendes, un spectacle one man show, imaginé, mis en scène et en musique par Alain Boileau, contribue à enrichir la diffusion de la francophonie en présentant des contes multimédias éducatifs, tant à des élèves de classes francophones qu’à des élèves de classes d’immersion.

Parcourant la Colombie- Britannique et les provinces voisines de l’Alberta et de la Saskatchewan, allant même jusqu’en Ontario, Alain Boileau, d’origine québécoise, a travaillé pour le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique ainsi que pour le Conseil scolaire de l’Okanagan-immersion française – en aide pédagogique spécialisée et en enseignement de la technologie avancée.

Désormais, « Conteur et raconteur », il arpente le « Pays ». Il se déplace de ville en ville, d’école en école, ravivant les oreilles des petits et des plus grands par un répertoire d’histoires hors du commun : « Alors, écoutez, J’ai une histoire à vous raconter ! »

Si la francophonie m’était contée

L’immensité et la diversité des paysages canadiens couverts de denses forêts, rivières et lacs, habités d’une faune extraordinaire, se prêtent bien au mystère du conte. Tout en relevant l’importance de la longue tradition orale des peuples autochtones, perpétuant la langue, les traditions, les faits culturels, les croyances tout comme la richesse de discours, de poèmes et de langage cérémoniel, il fut une époque au Canada où chaque village avait son diseur d’histoire, son conteur local ou itinérant. Souvent démunis, les « habitants » n’en étaient pas moins solidaires, et cultivaient un imaginaire collectif. Ils se rendaient visite et se réunissaient autour des conteurs lors des veillées.

Devant un parterre d’élèves ébahis, mêlant les « ah » aux « oh », le conteur, Alain Boileau, orchestre la transmission des récits, des souvenirs, des évènements. Il peint à grands traits de voix, d’imageries, les personnages de sa riche distribution comme Samuel le conducteur du Chemin de fer clandestin défenseur de la liberté contre l’esclavage, ou de Martin, le narrateur de la Chasse-galerie : conte original de Honoré Beaugrand (1900) décrivant l’histoire de bûcherons du Québec faisant un pacte avec le diable pour rejoindre leur foyers à bord d’un canot volant…ou même plus classiquement une version de Tristan et Iseut, transformée pour les besoins pédagogiques en épopée chevaleresque médiévale, bousculant, dans le feu de l’action, la quiétude relative du roman courtois.

Au fil des images, les mots en français inspirent nos jeunes. Puis aux paroles, se lient les rêves. « L’éveil, c’est bien l’un des impacts recherchés de ce spectacle unique sur les élèves, petits et grands, des classes francophones et d’immersion » déclare-t-il.

Conteur itinérant des temps modernes : culture orale et multimédia

Toutefois, les contes d’Alain Boileau vont au-delà de la simple reconstitution nostalgique d’un temps révolu. Ils permettent aux enfants de voyager au cœur même des évènements. En intégrant un support multimédia, les contes offrent une plus grande convergence de visions, de perceptions et d’enseignement en condensé … souligne Alain Boileau. Le conte peut se vivre dans toutes ses dimensions, sociales, multifonctionnelles et multiculturelles. Le récit devient multilinéaire. Il est flexible et adaptable. Son aboutissement aussi peut être orienté par le conteur en fonction du public. « Ce qui prime, ce n’est pas le dénouement de l’histoire, ni même le fil historique, mais la diversité des parcours que prennent les personnages » dit Alain Boileau, souriant.

Le conte, art du spectacle et art de la relation

Pour la Fabrique à légendes, la diffusion de la langue française par le conte permet un ancrage de la culture francophone même parmi certains publics d’origine anglophone. Au-delà de n’être qu’un art du spectacle, le conte devient un art de la relation extracommunautaire.

Les projets sont nombreux : à l’issue de ses représentations dans la province, Alain Boileau envisage une tournée dans l’est canadien suivie d’une future tournée européenne. Certains spectacles cibleront également un public de « plus grands enfants: de 7 à 77 ans et au-delà» !

En outre, l’un des rendez-vous marquants sera le « Congrès des conteurs et conteuses du Canada »
qui se tiendra au sein de l’Université de la Colombie-Britannique à Vancouver les 8, 9, et 10 juillet 2016, avec une classe de maître conteur, le 11 juillet.

Mais pour le moment, amateurs de contes, n’hésitez plus ! Prenez la clef des contes comme on prend la clef des champs, venez rêver et écouter La Fabrique à légendes !

 

Pour de plus amples informations :

www.fabriquealegendes.ca

www.ccafcb.com/fr/calendrier/la-fabrique-a-legendes-en-tournee.html