Le calendrier 2016 de la SHFCB témoin de l’histoire francophone en C.-B.

Aidée par une petite équipe renforcée de quelques bénévoles, la Société historique francophone de la Colombie-Britannique (SHFCB), sous la direction de Maurice Guibord, vient de publier la quatrième édition de son calendrier annuel. Une mesure du temps et un thermomètre de la société, témoignages des réalisations de la communauté francophone et de ses aspirations anciennes ou récentes, ce calendrier illustre, à sa manière, cette appartenance de longue date à la Colombie-Britannique.

L’homme a toujours eu le besoin de mesurer, organiser et représenter le temps. Avant la montée fulgurante des nouveaux médias de masse, les premiers calendriers tels que les « almanachs » étaient les documents les plus diffusés au Canada français et souvent les seuls dans les petites villes et les campagnes du Canada, à côté des ouvrages religieux.

L’almanach, père du calendrier actuel, ne se réduisait pas à une somme d’évènements religieux. En complément d’une actualité sociale, politique, culturelle de l’époque, il informait sur nombre de sujets en relation avec des évènements de l’année écoulée, des éphémérides, des renseignements utiles sur les récoltes, l’hygiène, l’économie domestique, l’étiquette et le bon parler, ainsi que des informations de nature politique (locale et internationale), culturelle, technique et économique. Surtout, ils étaient enrichis d’anecdotes, de dictons, de contes, de légendes, de récits, de chansons et de poèmes, destinés d’abord à divertir.

En Colombie-Britannique mais aussi dans tout le Canada, en raison des grandes distances géographiques, des rigueurs climatiques, de l’isolement de nombreuses communautés, le calendrier-almanach fut de fait le média incontournable le plus répandu, avant l’avènement de la presse quotidienne, puis de la
radio et des magazines à très large distribution comme l’imposant Reader’s Digest.

La SHFCB: une jeune institution qui s’adapte aux changements

La société historique épouse les défis de son temps. C’est une jeune organisation, incorporée il y a sept ans. Elle a hérité des archives et de la bibliothèque de la défunte Société historique franco-colombienne.

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Maurice Guibord, directeur général de la SHFCB. | Photo de la Société historique francophone de la C.-B.

L’objectif de départ était non seulement la construction d’un travail de mémoire mais aussi de créer des liens entre les époques, les générations et les sociétés. Dans cette optique, l’accent est mis sur une recherche historique qui éclaire l’évolution rapide de la société, tout en évitant une trop grande coupure entre le passé
et le futur. La pierre angulaire de cette démarche continue de reposer sur le thème de l’histoire matérielle des francophones de la Colombie-Britannique. « Nous voulons que les francophones se rendent compte que l’histoire peut être aussi récente qu’ancienne et qu’ils en font partie… » déclare Maurice Guibord.

Les francophones font bel et bien partie de l’histoire de la Colombie-Britannique. Sur le territoire actuel, dans les années 1850, les francophones comptaient pour quelque 60% de la population d’origine européenne.

Pour preuve, le choix des illustrations du calendrier s’inspire de la collection d’artéfacts de la Société historique, sur un large éventail de thèmes tels que les divertissements, les sports, les commerces, le milieu associatif.

On peut également y trouver des pièces très récentes, qui visent à montrer que l’histoire de la francophonie provinciale est toujours, bel et bien, en cours, et que les créateurs de ces œuvres assurent la relève en continuant de contribuer à de nouveaux
volets d’une mémoire commune.

« Pierre Paris Shoes à Vancouver, la boîte de nuit Gai Paree à Burnaby, les Jeux de la Francophonie, le sculpteur Jean-Guy Dallaire, les artistes francophones captés sur disque en C.-B., le Festival du Bois, le restaurant Maurice’s à West Vancouver, l’Alliance française, l’Université Simon Fraser, le Soleil de Colombie, et même les hockeyeurs francophones y sont tous représentés, de sorte que presque tous pourront s’y reconnaître » poursuit Maurice Guibord.

Photo de la Société historique francophone de la C.-B.

Photo de la Société historique francophone de la C.-B.

Perspectives …

En sa qualité d’organisme historique avec le mandat provincial de rassembler, protéger et diffuser le patrimoine historique de la francophonie en C.-B., la Société historique francophone collabore avec la Société historique francophone de Victoria et les divers organismes régionaux, ainsi qu’avec les universités et les chercheurs de tous horizons. En outre, la Société organise pendant l’été des visites guidées sur des sites francophones de Kelowna et à Port Guichen
(aujourd’hui dans Ladner). En complément d’un certain nombre de travaux, refonte du site internet, numérisation du journal Le Soleil de Colombie, un inventaire des noms géographiques francophones de la Colombie-Britannique sera publié.

A tous ceux et celles intéressés par ce travail à la fois d’animation et de recherche de la mémoire collective francophone passée et présente en Colombie-Britannique, la direction de la SHFCB vous encourage à vous rapprocher de la Société historique francophone, mais avant cela, Noël approche, n’hésitez pas à vous procurer un calendrier !

Pour plus d’information :
Société historique francophone
de la Colombie-Britannique
Maison de la Francophonie
228F – 1555 7ᵉ Ave. Ouest.
Vancouver, CB V6J 1S1
www.shfcb.ca