Trudeau et la députation britanno-colombienne

Il y a quelques jours, le premier ministre Justin Trudeau nommait 35 secrétaires parlementaires. En Colombie-Britannique, quatre députés libéraux ont obtenu un poste. Au total, c’est donc sept députés britanno-colombiens – trois ministres et quatre secrétaires parlementaires – qui occupent des postes à responsabilité accrue au sein du nouveau gouvernement fédéral. Ces sept députés représentent plus du tiers de la députation libérale à Ottawa.

Dans cette chronique, j’ai voulu expliquer pourquoi la députation libérale britanno-colombienne sera indispensable aux succès du gouvernement libéral. Cependant, permettez moi de faire précéder cette explication par quelques remarques sur les nouveaux secrétaires parlementaires.

Rangée en haut : les ministres britanno-colombiens Harjit Sajjan, Jody Wilson-Raybould et Carla Qualtrough. Rangée en bas : les secrétaires parlementaires britanno-colombiens Terry Beech, Pamela Goldsmith-Jones, Joyce Murray et Jonathan Wilkinson. | Photos de la Parti libéral du Canada

Rangée en haut : les ministres britanno-colombiens Harjit Sajjan, Jody Wilson-Raybould et Carla Qualtrough. Rangée en bas : les secrétaires parlementaires britanno-colombiens Terry Beech, Pamela Goldsmith-Jones, Joyce Murray et Jonathan Wilkinson. | Photos de la Parti libéral du Canada

En Colombie-Britannique, les nouveaux secrétaires parlementaires sont Terry Beech, Pamela Goldsmith-Jones, Joyce Murray et Jonathan Wilkinson. Madame Murray fut élue en 2008 et réélue en 2011 et 2015, tandis que les trois autres n’ont jamais siégé auparavant à la Chambre des communes.

Monsieur Beech est appelé à seconder la ministre des Sciences, Madame Goldsmith-Jones est nommé secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères, Madame Murray appuiera dans ses fonctions parlementaires le président du Conseil du Trésor et la nouvelle ministre de l’Environnement sera secondée par Monsieur Wilkinson.

Pour rappel, les trois ministres britanno-colombiens sont l’honorable Jody Wilson-Raybould, ministre de la Justice, l’honorable Harjit Sajjan, ministre de la Défense et l’honorable Carla Qualtrough, ministre des Sports et des Personnes handicapées. (Voir ma chronique du 24 novembre dernier pour une analyse plus détaillée.)

Le titre de secrétaire parlementaire est une belle marque de confiance. Les responsabilités rattachées à ce titre sont énumérées dans la Loi sur les secrétaires parlementaires, adoptée pour la première fois en 1959. Pour l’essentiel, les secrétaires parlementaires sont amenés à seconder les ministres dans leurs fonctions parlementaires.

Il faut aussi savoir que les secrétaires parlementaires sont des milieux de formation, ayant souvent servi de tremplin à des futurs ministres. Ces postes sont des incubateurs, pour emprunter un terme à la mode.

Plus globalement, tout semble indiquer que les trois ministres et les quatre secrétaires parlementaires auront un rôle majeur à jouer dans les succès – ou les échecs, le cas échéant – du gouvernement libéral.

D’une part, Madame Wilson-Raybould et Monsieur Sajjan sont à la tête de ministères clés. La députée de Vancouver-Granville est ministre de la Justice et procureure générale du Canada. Ses dossiers les plus importants comprennent la légalisation et la réglementation de la marijuana ainsi que l’enjeu chaud et toujours controversé de l’aide médicale à mourir.

Monsieur Sajjan a été nommé ministre de la Défense nationale le 4 novembre dernier. Il doit notamment revoir le mandat de la mission canadienne contre l’État islamique. En campagne électorale, le Parti libéral s’est engagé à mettre fin aux frappes aériennes en Irak et en Syrie et à réinvestir nos ressources et nos efforts dans l’entraînement des troupes et des combattants locaux.

Les succès du gouvernement libéral ne dépendront pas entièrement des dossiers de la marijuana, de l’aide médicale à mourir et de la lutte contre l’État islamique, mais il reste que ces derniers étaient des promesses clés dans leur plate-forme électorale.

D’autre part, trois britanno-colombiens sont nommés à des postes de secrétaires parlementaires parmi les plus prestigieux. Monsieur Wilkinson, député de North Vancouver, est nommé secrétaire parlementaire à la ministre de l’Environnement et du Changement climatique – le dossier de l’heure, s’il en est.

Pour leurs parts, Mesdames Murray et Goldsmith-Jones, respectivement députées de Vancouver Quadra et de West Vancouver-Sunshine Coast-Sea to Sky Country, auront pour mandat de seconder deux ministères qui figurent parmi les plus influents : le président du Conseil du Trésor et le ministre des Affaires étrangères.

En somme, selon toute indication, la Colombie-Britannique est en position de force à Ottawa.

 

Rémi Léger est professeur en sciences politiques à Simon Fraser University.