L’humain au cœur de la ville

Photo de la ville de Vancouver

Photo de la ville de Vancouver

Vancouver s’accroît à vue d’œil, tant en hauteur qu’en superficie. Si, au lendemain de la Révolution française, Paris s’est divisée en arrondissements, conférant à chacun une autonomie partielle, il n’en est pas de même pour toutes les grandes villes. Il en va ainsi pour Vancouver. Malgré une superficie de 115 kilomètres carrés, soit de 10 kilomètres carrés supérieure à celle de Paris, la ville n’est dirigée que par une seule entité, humaine, politique et géographique. Partant du postulat qu’il est peut-être parfois compliqué pour chacun des citoyens de se rendre à la mairie durant les heures d’ouverture, Vancouver a mis sur pied des pop-up-city-Hall.

A l’image de la ville de Boston, qui a été la première à proposer ce type de service, une antenne de la mairie sillonne les différents quartiers. S’inspirant du succès foudroyant des camions-restaurants ou « food-trucks », la mairie propose depuis mai 2014 un service mobile à ses concitoyens : des informations pratiques (carte des pistes cyclables ou de Stanley Park), des informations écologiques (programme du ramassage des ordures et distribution de sacs de recyclage), un service d’aide à la recherche d’emploi, une formation de protection civile, le programme des consultations de quartiers, l’inscription sur les listes électorales. Une réelle plus-value à ce système est la proximité de ce dispositif, mais également la disponibilité de ces services en cantonais, mandarin et punjabi.

Janette Sadik-Khan, l’exemple américain

Janette Sadik-Khan est une femme d’influence. Entre 2007 et 2013, sous le mandat de Michael Bloomberg, maire de New-York, elle a été en charge des transports et a ainsi œuvré à la réalisation de 450 kilomètres de pistes cyclable offrant une soixantaine de trajets à travers la ville, dont une partie de Broadway, et des zones piétonnes le week-end.

La mairie de Vancouver rencontre ses citoyens en dehors de l’hôtel de ville. | Photo de la ville de Vancouver

La mairie de Vancouver rencontre ses citoyens en dehors de l’hôtel de ville. | Photo de la ville de Vancouver

Elle vient d’écrire un livre, qu’elle viendra promouvoir à SFU le 22 mars, Combat de rue : manuel pour une révolution urbaine. Elle choisit de remettre l’humain au cœur de sa conception de l’urbanisme. Elle chercher à redessiner les villes, non tant en termes d’espace et de fluidité de circulation, qu’en termes de vie et d’espaces au sein desquels l’humain trouve toute sa place. Au cours de son mandat, elle a cherché à améliorer la sécurité, la mobilité et l’empreinte écologique de la ville de New York.

L’humain, le pari de demain

Alors que, d’un côté, on peut voir des robots humanoïdes se développer et se rapprocher de plus en plus des comportements humains, et de l’autre côté le développement incessant du numérique, rares sont les entités politiques qui misent sur l’humain et le relationnel pour incarner le politique de demain.

« La mairie pop-up de Vancouver est une nouvelle manière d’améliorer le service pour nos concitoyens, de construire des contacts plus forts entre les quartiers et la mairie et de faciliter l’accès aux services municipaux » assure le maire, Gregor Robertson. Alors que le siècle se veut numérique, que les mairies développent également des applications dédiées à leurs concitoyens, ce pari sur l’humain et le rapprochement des gens semble assez osé, voire improbable. La mise de cette municipalité porte également sur la communication humaine, sur le retour de l’échange humain. Car si les réseaux sociaux apportent un flot incessant d’informations, ces antennes mobiles de la mairie peuvent apporter une aide complémentaire plus humaine, plus individualisée, à destination de ceux qui n’exploitent pas les réseaux sociaux tant pour des raisons de générations, que pour des raisons de langue. L’avenir n’est-il pas dans l’humain ?