Le « bon papier » pour immigrer

Si vous êtes un francophone hors du Canada souhaitant immigrer en Colombie-Britannique, vous pouvez faire appel aux services du Programme d’immigration francophone de la Colombie-Britannique (PIFCB) de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB). Toutefois, bien que Google vous mette le site Internet de ce programme en tête de liste lors de votre recherche intitulée : « Immigration Colombie-Britannique » et qu’en plus, le terme « Immigration » se trouve dans le nom du programme, il vous faudra patienter jusqu’à l’obtention du « bon papier » pour bénéficier de l’éventail de ses services. Sachez-le : les services d’aide à l’immigration, c’est ailleurs qu’il faut les recevoir !

 

Une gamme de services est offerte aux détenteurs du « bon papier ». | Photo de Programme d’immigration francophone de la C.-B.

Une gamme de services est offerte aux détenteurs du « bon papier ». | Photo de Programme d’immigration francophone de la C.-B.

« On ne peut pas offrir des services d’aide à l’immigration. Souvent, les gens vont venir vers nous pour savoir ce qu’il faut faire pour immigrer au Canada et quelles sont les options possibles. Malheureusement, à cette étape cruciale, nous devons les rediriger vers Immigration, réfugiés et citoyenneté Canada ou auprès de consultants ou avocats en immigration parce qu’ils sont mandatés et habilités à fournir ces informations », de bien préciser Laurianne Grenier Deschênes, agente de communication du PIFCB.

Vous êtes maintenant un résident permanent, résident temporaire (travailleur temporaire et étudiant étranger), réfugié ou encore citoyen canadien né à l’étranger ? Vous pouvez maintenant frapper aux portes du PIFCB situées à Vancouver, Victoria et New Westminster, où une dizaine de personnes ont pour mission de faciliter votre établissement et votre intégration dans la province. Et par quels moyens? Par l’offre de services d’établissement (information sur le logement, la santé, les écoles, etc.), d’intégration (activités sociales), d’aide à l’emploi et d’avant-départ. « Nos agents d’établissement peuvent même aller chercher les gens à l’aéroport, visiter des appartements avec eux », d’ajouter l’agente de communication.

« La force de ce programme [PIFCB] est que l’on s’adapte. Notre vision est que l’immigrant est au centre et nous devons lui donner tout ce que l’on peut afin qu’il soit bien intégré. C’est pour cela que nous prenons cela très, très au sérieux. », de dire Pascaline Nsekera, gestionnaire du programme.

« Alors là, c’est pas Welcome » !

« Merci au programme d’immigration francophone pour son aide, ses conseils et son soutien. Ils ont grandement contribué à mon succès, puisque j’ai trouvé rapidement un emploi à Vancouver », lance Hind, qui semble avoir le « bon papier ».

La Française de plus de 35 ans, Judith (nom fictif), ne peut toutefois pas lancer le même témoignage. Ayant dû faire face à quelques portes closes, elle s’est cru parfois de la distribution du film animé Les 12 travaux d’Astérix.

« La première chose que l’on regarde quand on arrive ici, c’est s’il y a des organisations prêtes à nous accueillir et à nous donner des informations; il faut toutefois avoir le bon statut. Quand on est résident permanent, c’est Welcome, mais si on ne l’est pas, alors là, c’est pas Welcome ! Ça veut dire que tout est fermé », affirme Judith avec son visa touriste en main, qui, visiblement, n’a pas le « bon papier ».

Détenteurs d’un visa touriste, plusieurs Français utilisent « ce papier » pour connaître les possibilités d’emploi pour éventuellement s’installer dans la province. « Alors, on a besoin d’information pour trouver un emploi, car on n’arrive pas forcément dans un pays avec un employeur confirmé ou encore avec 6 mois d’expérience canadienne. Si tu n’as pas la clé, il n’y a rien qui se passe », lance Judith, déplorant les services réservés aux gens munis d’un visa touriste.

Alors que le gouvernement fait des pieds et des mains pour hausser son nombre d’immigrants, comme nous l’avons vu récemment avec la mise en vigueur du programme Mobilité francophone, n’aurait-il pas là une niche potentielle ? Voilà peut-être un dossier à mettre à l’ordre du jour du Réseau en immigration francophone de laColombie-Britannique de la FFCB.

Mobilité francophone : une lueur d’espoir ?

C’est le 1er juin dernier que le gouvernement Trudeau lançait Mobilité francophone : un programme visant à augmenter le nombre de travailleurs étrangers qualifiés cherchant à travailler dans une province ou un territoire hors du Québec. Ressemblant au défunt programme Avantage significatif francophoneMobilité francophone se distingue majoritairement par le fait que les employeurs canadiens qui embauchent des travailleurs temporaires d’expression française de l’étranger souhaitant travailler dans des communautés francophones en situation minoritaire hors du Québec, seront dispensés de l’étude d’impact sur le marché du travail, auparavant requise et coûteuse.

 

www.vivreenbc.ca

www.ffcb.ca

www.cic.gc.ca/francais/francophone

 

Le PIFCB a été mis en place en avril 2014 et demeure sous la gouverne de la FFCB. Selon le rapport annuel 2014 à 2015 de la FFCB, plus de 545 000 $ ont été dépensés dans le cadre de l’offre des services du PIFCB, soit l’équivalent de près de 41 % du budget total des dépenses de la FFCB, chiffrées à 1,34 M$. Les revenus de quelque 1,24millions$, provenaient majoritairement de Patrimoine canadien, de Citoyenneté et immigration Canada, et de la province de la Colombie-Britannique. Au moment d’écrire ces lignes, le rapport annuel 2015 à 2016 de la FFCB était sous impression. Il sera disponible sous peu en consultant le lien suivant :
www.ffcb.ca/publications.