Softball : Surrey se tient prête à accueillir le monde

Le XVe Championnat du monde de softball féminin, qui se tiendra du 15 au 24 juillet à Surrey (C.-B.), accueillera cette année 31 équipes dont 11 novices. Une grande première pour ce sport dérivé du baseball qui attise la curiosité du public d’année en année.

Deux équipes, des bases, des battes et une balle dans le but de marquer le plus de points possible. À quelques détails près, difficile de faire la différence avec son illustre aîné, le baseball. Pourtant, le softball est bel et bien un sport à part. Né à Chicago un jour pluvieux de 1887 dans un gymnase du club de Bateau de Farragut, ce sport est devenu aujourd’hui l’un des plus fidèles aux valeurs américaines, à savoir le partage et l’égalité.

Devant l’engouement des premiers spectateurs, Georges Hancocks, un membre du club et futur créateur, instaure de nouvelles règles et un équipement différent. La balle est désormais plus grosse et plus molle (d’où le nom de « soft »). La batte, elle, est dotée d’une surface de frappe plus étroite.

Les premiers matchs ont lieu à Minneapolis dans le Minnesota, là où la première ligue de softball voit le jour en 1900. Il faut ensuite attendre les années 60 pour que le softball s’internationalise, notamment grâce aux équipes féminines qui ont tout fait pour le faire reconnaître comme sport olympique. Après quatre Olympiades de 1996 à 2008 et malgré son exclusion aux Jeux olympiques de Londres en 2012, le softball fera son grand retour aux JO de Tokyo 2020.

L’équipe d’Israël participera pour la première fois de son histoire à un championnat du monde féminin de Softball, tout comme dix autres nations. | Photo par Dirk Steffen

L’équipe d’Israël participera pour la première fois de son histoire à un championnat du monde féminin de Softball, tout comme dix autres nations. | Photo par Dirk Steffen

Fédérer les communautés

Mais, avant les prochaines échéances olympiques, c’est bien à Surrey que le softball féminin sera réuni. Cette ville parmi les plus cosmopolites de Colombie-Britannique aura pour ligne directrice la réunion entre communautés. Entre 7 500 et 12 000 personnes seront attendues quotidiennement aux abords et dans les stades pendant l’événement, le temps de presque dix jours de compétition. « C’est un énorme, énorme événement pour un seul sport. C’est l’un des plus importants événements sportifs dans l’histoire du Canada » a notamment déclaré Greg Timm, membre de l’organisation du tournoi, lors d’une interview pour CBS News Canada.

En effet, il y aura près de 700 athlètes et 200 entraîneurs participants, le tout représentant 31 nations. Un tel choc culturel pose même le problème de savoir où trouver des interprètes pour tous les pays présents. Comme si, en contradiction avec son importante croissance mondiale, le softball – dont les équipes présentes au tournoi ne sont pas toutes professionnelles – décidait de garder ce brin d’amateurisme qui fait tout son charme.

Car, bien que les principales nations de ce sport (Japon, États-Unis, Australie, Canada, Taipei…) prendront part à une compétition acharnée de très haut niveau, d’autres équipes feront leur première apparition lors d’un tel
rendez-vous.

Le tournoi des grandes premières

Malgré la disparition du softball en tant que sport olympique et la perte relative de son attrait (surtout au Japon), certains pays en ont profité au contraire pour « travailler dans l’ombre ». C’est notamment le cas d’Israël, 20e au classement européen, qui participera pour la première fois depuis les Jeux olympiques de Montréal (1976) à une compétition sur le continent américain.

Avec une ligue locale tout juste professionnelle et un vivier de joueuses à peine suffisant pour former une sélection nationale (seules deux sur 12 joueuses de l’effectif sont de nationalité israélienne), il aura fallu l’appui généreux de compagnies d’investissements, de groupes mondiaux (Value of Companies et ZLC) et de donateurs de la communauté pour rendre possible la venue de l’équipe. Un problème notamment partagé par les dix autres équipes novices dont les deux équipes africaines présentes cette année, le Kenya et l’Ouganda. Autre exemple, l’Italie, pourtant championne d’Europe en titre et habituée des grands rendez-vous internationaux, a dû faire appel à une famille d’accueil bénévole pour loger son équipe.

Autant d’éléments qui feront de cette XVe édition un moment spécial, chargé des différents particularismes et cultures des pays en lice. Une fois de plus, les frontières ne contiendront pas la magie du sport.