L’influence d’Emily Carr au « Cultural Heritage Festival »

Au croisement des disciplines, des genres et des époques, on dit qu’un artiste ne meurt jamais, qu’il vit à travers ses œuvres. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’il devient une inspiration artistique et une influence pour les artistes de la prochaine génération… Son art continue de se réinventer.

Blunden Harbour Totems par Emily Carr.

Blunden Harbour Totems par Emily Carr.

C’est en suivant cette vision de l’art que les initiateurs du Cultural Heritage Festival rendent hommage cette année à l’artiste Emily Carr en tenant cet événement jusqu’au 4 septembre à Tofino et Ucluelet. C’est dans l’objectif d’explorer et de présenter les différentes formes d’art qui dépeignent la culture de la côte Ouest à travers de multiples disciplines et perspectives culturelles que le Cultural Heritage Festival a été mis sur pied par Pacific Rim Arts Society (PRAS).

La composante culturelle interactive du Festival comprend la création d’occasions, par le biais des arts. « Ce festival régional représente l’authentique mode de vie de la région, capturé par les arts, nous donnant une compréhension des activités et du style de vie. Le festival invite à faire une exploration d’œuvres d’art interculturelles régionales issues des collectivités et espère favoriser de meilleures relations pour l’avenir », affirme Susan Payne, coordonnatrice du festival.

Emily Carr ou Klee Wyck

Le thème de cette année est une célébration de la vie et de l’œuvre d’Emily Carr et de son temps passé à Ucluelet et Hitacu. L’héritage artistique de l’artiste cadre parfaitement avec l’esprit et l’intention du festival.

« Nous avons choisi Emily Carr pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle est une pionnière de l’art aborigène. C’est aussi en raison de ses créations inspirées par son séjour à Ucluelet et de son interaction avec les gens de cette communauté des Premières nations. Puis, pour son appréciation de l’art autochtone dans ses peintures de pirogues sculptées et de mâts totémiques », souligne Jacqueline Chamberland, directrice exécutive de PRAS.

Le simple fait qu’Emily Carr a écrit le livre Klee Wyck, dans lequel elle décrit son expérience et son interaction avec les gens de la Première nation Ucluelet, a confirmé à l’organisme initiateur du festival de consacrer la quatrième édition à cette artiste. De plus, cela permet d’explorer un événement historique de sa vie puisqu’elle a été nommée Klee Wyck par eux – ce qui signifie celui qui rit dans la langue Nuu-cha-nulth.

« Emily Carr était très fière de ce nom, mais il n’a jamais été formalisé. PRAS a estimé qu’il était important de souligner comment son temps ici à Ucluelet a influencé la communauté et les artistes »,
affirme Mme Chamberland.

Un des moments significatifs du festival est donc la formalisation de son nom Klee Wyck donné par la Première nation Ucluelet. « L’influence de son art persiste encore aujourd’hui. Nous avons voulu reconnaître son empreinte significative dans le peuple Hitacu. », souligne la directrice exécutive de PRAS.

Les incontournables

Tout au long du Festival, les visiteurs auront l’occasion de voir des films sur la vie d’Emily Carr, d’assister à des performances artistiques et de converser avec des personnes bien informées sur sa vie ; notamment avec le professeur à l’université de Victoria, Kerry Mason, et Jan Ross, conservateur de la maison Emily-Carr à Victoria, au cours de sa présentation spéciale lors de l’événement.

Le livre Klee Wyck.

Le livre Klee Wyck.

Pour faire suite à l’idée de l’héritage culturel, des artistes locaux et régionaux influencés par Carr donneront une performance dans un spectacle art présentant leurs versions des totems et des arbres.

Des objets de Carr valent également le détour. « Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir travailler en partenariat avec la maison Emily-Carr à Victoria et de présenter des objets rares de sa collection lors d’une exposition spéciale intitulée Célébration Emily-Carr présentée au Centre Kwisitis dans la réserve du parc national Pacific Rim », lance la coordinatrice du festival.

Autres événements à ne pas manquer selon la coordonnatrice : la tournée de Hitacu, qui est une visite de la zone où Emily Carr a peint plusieurs de ses œuvres. Ainsi que la pièce de théâtre The Remarkable Emily Carr présentée deux soirs seulement.

Le Cultural Heritage Festival est l’occasion de découvrir ou de redécouvrir l’une des artistes les plus reconnues du Canada. Et qui sait, sur place, de remarquer l’influence artistique d’Emily Carr léguée aux artistes contemporains de la côte Ouest.

 

Cultural Heritage Festival 2016
Jusqu’au 4 septembre
Tofino et Ucluelet
www.pacificrimarts.ca