Des traqueurs d’ovnis à Vancouver

Premier ovni photographié dans le ciel de Vancouver en 1937. | Photo par Léonard Lamoureux

Premier ovni photographié dans le ciel de Vancouver en 1937. | Photo par Léonard Lamoureux

Le 8 juillet 1947, un objet volant non identifié s’est écrasé non loin de la ville de Roswell, au Nouveau-Mexique. Cet incident est perçu par plusieurs croyants comme une preuve de l’existence d’une civilisation extraterrestre. Cependant, le gouvernement de l’époque clame à qui veut bien l’entendre que l’ovni en question serait en fait un ballon-sonde envoyé par l’armée américaine pour espionner les installations militaires soviétiques. Maintenant que le doute plane, de plus en plus d’astronomes amateurs observent le ciel avec la conviction que nous ne sommes pas seuls. C’est le cas de Charles Lamoureux, animateur du documentaire Des lueurs dans le ciel présenté à Unis TV les 11 et 12 septembre.

Un ovni se définit comme étant tout objet volant non identifiable. « L’un des buts du documentaire est de montrer à notre audience comment éliminer toutes les explications prosaïques (avions, hélicoptères, drones commerciaux, lanternes chinoises, oiseaux, insectes…) avant de croire que l’on est en train d’observer un phénomène paranormal », explique Frédérique Rémy, réalisatrice du documentaire Des lueurs dans le ciel.

Un observateur bien informé sera en mesure de départager le vrai du faux. « Il y a des applications pour téléphones et autres tablettes qui permettent de connaître la position des satellites, de la station spatiale internationale et même des astéroïdes. Ces outils et notre jugement devraient nous aider à éliminer toutes les hypothèses conventionnelles avant de décréter que nous observons un ovni », ajoute Mme Rémy.

Elle explique que « les enquêteurs en la matière, appelés “ufologues” débutent leurs enquêtes avec l’idée qu’ils vont pouvoir expliquer le phénomène qui leur est présenté. C’est uniquement lorsqu’ils ont épuisé la liste des explications rationnelles qu’ils vont conclure que l’on a bien affaire à un ovni, ce qui est le cas pour 12 % des rapports d’ovnis au Canada ».

Vancouver, un endroit prisé par les « visiteurs » ?

Le ciel de l’Ouest canadien semble être une « route » achalandée. En effet, depuis 1989, il aurait été rapporté 4 232 événements paranormaux dans le ciel de la Colombie-Britannique. Selon Charles Lamoureux, Vancouver a toujours été reconnu comme étant un point central d’observation des ovnis. D’ailleurs, son cousin éloigné, Léonard Lamoureux, a été l’un des premiers à photographier un objet volant non identifié dans le ciel de Vancouver en 1937 (voir photo). Toujours selon M. Lamoureux, les grandes zones forestières, l’exploitation minière, la nature abondante et l’océan contribuent à l’observation répétée des ovnis dans le secteur. Il affirme aussi que l’une des principales raisons qui expliquent le nombre d’observations est qu’ici, on regarde le ciel plus qu’ailleurs, notamment à cause des montagnes et des magnifiques paysages qu’offre Vancouver.

« Mais il n’y a pas que ça », renchérit Frédérique Rémy. « La Colombie-Britannique est le paradis des activités de plein air, et pour voir le ciel, il faut bien sûr être dehors. Combinez cela avec un climat beaucoup plus agréable que dans le reste du pays, et vous avez donc un plus grand nombre d’observateurs d’ovnis potentiels ». Comme quoi personne, ni même les extraterrestres, ne reste insensible à la beauté et au charme de la Colombie-Britannique !

Devenir un skywatcher

Le terme skywatcher est utilisé dans la communauté des astronomes amateurs pour désigner les traqueurs d’ovnis. Il suffit de quelques recherches sur Internet pour trouver des groupes de skywatchers dans votre secteur. Frédérique Rémy conseille de « commencer par vous munir d’une paire de jumelles d’excellente qualité (…). Une caméra vidéo numérique bon marché avec l’option “vision nocturne” vous permettra d’observer des orbes, ces boules d’énergie que Charles Lamoureux filme régulièrement ». Cet aspect d’outillage est d’ailleurs approfondi dans la première partie du documentaire.

Charles Lamoureux, chasseur d’ovnis. | Photo de Static 8 Films

Charles Lamoureux, chasseur d’ovnis. | Photo de Static 8 Films

Et si vous en étiez témoin ?

Que vous soyez un sceptique ou non, force est de constater que le trafic au-dessus de nos têtes semble être plus dense et diversifié que l’on peut le croire. « J’ai vu plus de 100 ovnis vérifiables depuis 5 ans, que j’ai personnellement démystifiés comme étant autre chose qu’un ovni classique », affirme M. Lamoureux. Même si nous prenons en considération que la majorité des observations d’ovnis ne seront jamais rapportées, soit par scepticisme, gêne ou indifférence, le nombre d’événements à caractère paranormal tend à croître.

« Si vous pensez avoir observé un ovni et que vous souhaitez rapporter votre observation, alors il vaut mieux contacter le MUFON (Mutual UFO Network) :www.mufoncanada.com. Si votre cas leur semble pertinent, vous recevrez la visite d’un enquêteur », conclut Frédérique Rémy.

À ceux qui souhaiteraient voir le documentaire Des lueurs dans le ciel, rendez-vous sur le site internet de Unis TV pour des informations sur la rediffusion.

Saviez-vous ?

Les ovnis rapportés se présentent sous plusieurs formes. Parmi les plus populaires, nous retrouvons le triangle, le boomerang, la sphère et le disque. Les observations démontrent qu’ils peuvent aussi prendre la forme de cylindre, de boules de lumière ou de point lumineux. À ces formes est associée le plus souvent la couleur blanche, orange, multicolore ou rouge.

Un peu d’histoire

Le 31 octobre 1938, Orson Welles, alors animateur de radio, sème la panique lors de la diffusion en ondes de l’un de ses épisodes de « La Guerre des Mondes », adaptation de la nouvelle de H.G. Wells de 1898. Comme la première partie de l’épisode était un amalgame de faux bulletins de nouvelles en direct couvrant la menace d’une guerre extraterrestre sur Terre, les auditeurs ont cru à une réelle invasion. Cette série a d’ailleurs fait l’objet d’une adaptation au théâtre et a assuré à Orson Welles la réputation d’excellent dramaturge.