Rendez-vous pour un concert catastrophique

Thomas Monckton en spectacle. | Photo par Juho Rahija

Thomas Monckton en spectacle. | Photo par Juho Rahija

Après une tournée mondiale couronnée de succès, Thomas Monckton en collaboration avec le Circo Aereo posera ses bagages à Vancouver fin octobre pour pas moins de 12 représentations de son spectacle The Pianist : A Concert Catastrophe du 25 octobre au 6 novembre. Si le nom du spectacle est pour le moins original, attendez d’en connaître plus sur l’artiste derrière tout ça…

« C’est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous » disait Érasme dans son Éloge de la folie. Cela, Thomas Monckton l’a bien compris en choisissant d’annoncer que son concert va être une catastrophe ! Au moins, il ne promet pas la perfection sur scène, but bien inatteignable au demeurant. Passé l’étonnement, que peut-on réellement s’attendre à voir sur les planches du théâtre York ?

Un pianiste doué… Ou du moins le croit-il !

Le pianiste qui est au centre de ce spectacle est au sommet de son art. Divertissant la haute société, il se tient en haute estime et se sent fier d’être impeccable sous tous les aspects, glissant gracieusement à travers la vie comme sur la scène. S’il devait se décrire en un seul mot, il dirait qu’il est « perfection ». Seulement, ce qu’il pense de lui-même n’est pas nécessairement en adéquation avec la réalité !

Photo par Juho Rahija

Photo par Juho Rahija

Ce spectacle est exécuté en solo sur scène par Thomas Monckton et présente un mélange de clown classique et de cirque contemporain. Élément central de la mise en scène : un piano à queue avec cet artiste qui n’arrive jamais à réaliser ce qu’il souhaite. Rien ne se passe comme prévu et les réactions de ce clown sont propres à déclencher l’hilarité du public. Au fur et à mesure que le spectacle évolue, Thomas Monckton déploie son savoir-faire et exécute des acrobaties de plus en plus complexes.

L’humour est international

« Le spectacle a été joué autour du monde depuis 2013, en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Amérique du Nord et à Hong Kong », explique Thomas Monckton. Quand on lui demande quel est le retour habituel du public face à son spectacle, ce dernier réfléchit avant de dire que les réactions sont toujours très positives. « Le public nord-américain est très agréable, car il est particulièrement expansif et réactif. C’est très drôle de voir cet enthousiasme. »

Il n’y a pas de texte et tout est physique pendant une heure de durée, ce qui inscrit d’autant plus le spectacle dans cette dynamique internationale. Le public de Hong Kong a également fait bonne réception à la pratique du cirque humoristique de Thomas Monckton, ce qui est très positif à l’arrivée.

Thomas Monckton n’est encore jamais venu à Vancouver, mais se sent proche de cette ville, car sa mère en est originaire. Il connaît cependant le Canada puisqu’il est francophile et que c’est lors d’une représentation à Montréal dans le cadre de « Complètement cirque » qu’il a pu nouer contact avec le théâtre Cultch.

Un artiste globe-trotter

Thomas Monckton est né et a grandi à Patea en Nouvelle-Zélande. Ses premières formations en cirque le poussent à explorer cette discipline et à s’expatrier pour trouver de meilleures écoles. Son choix le porte vers l’École internationale de théâtre et de mime de Jacques Lecoq à Paris. Il étudiera deux ans dans la capitale française et y restera deux années supplémentaires avant de s’installer en Finlande et de collaborer depuis lors avec le cirque Circo Aereo.

Photo par Juho Rahija

Photo par Juho Rahija

Thomas Monckton a noué une relation spéciale avec le cirque finnois : « c’est une petite communauté, mais elle est vibrante, c’est un mélange de pragmatisme et de logique. Ils ont un esprit très pratique et peuvent mélanger les styles tout en étant créatifs et productifs ».

L’humour s’est imposé très vite aux yeux de l’artiste néo-zélandais comme étant ce qu’il voulait faire : « Je me suis essayé au théâtre plus sérieux, mais je n’aime pas tellement ça, car, quand on fait de la comédie, on travaille d’instinct avec le public et on sait tout de suite si quelque chose fonctionne ou pas, ou même ce que les personnes pensent, car elles rient. Et ça c’est agréable. Tandis que quand vous faites quelque chose de sérieux, vous n’avez aucune idée de ce qu’elles pensent. »

La carrière de Thomas Monckton a depuis lors été très prolifique, ce dernier ayant participé comme acteur et créateur dans pas moins de cinq projets différents depuis quelques années. Attention à ceux qui penseraient que s’essayer au clownisme est facile pour autant, c’est un travail en perpétuelle amélioration : « En définitive, ce n’est pas facile de faire rire les gens, je trouve juste que c’est plus intéressant d’avoir ce dialogue qui continue sans même utiliser de texte tout au long du spectacle. »

Difficile de trouver un spectacle plus universel que celui-là… À noter qu’il est extrêmement rare qu’une production comme celle-ci se produise pour plus de 10 représentations, autant saisir cette chance tant que c’est possible !

 

The Pianist: A Concert Catastrophe, présenté par le théâtre Cultch

Du 25 octobre au 6 novembre
au théâtre York, 639 Commercial Drive

Billets à partir de 20 $.