Les Vaudevillians s’amusent pour la postérité

Photo du spectacle Varsity Drag, une danse de claquettes Charleston. | Photo par Ronnie Lee Hill Photography

Photo du spectacle Varsity Drag, une danse de claquettes Charleston. | Photo par Ronnie Lee Hill Photography

Ils sont danseurs de claquettes, comédiens, chanteurs et plus encore. Tous sont réunis sur scène pour créer des spectacles pluridisciplinaires sur le thème du vaudeville. Un fort point commun les unit : ils appartiennent à la génération de l’âge d’or, celle des plus de 65 ans. Les Vaudevillians se produiront les 12 et 13 novembre à 14 h au Surrey Arts Centre pour un spectacle au bénéfice des jeunes étudiants et artistes en devenir du collège Douglas. Coup de projecteur sur cette troupe de joyeux lurons, reflets de la nouvelle génération dite du 4e âge : active, décomplexée, généreuse et pleine d’humour.

L’histoire des Vaudevillians a commencé au Cloverdale Senior Centre avec Suzie Francis, fille de l’étoile Fran Dowie, artiste renommé du style vaudeville et de la comédie musicale des années 40. En 2001, un petit groupe d’interprètes est formé et part en tournée sur les routes du Lower Mainland. Aujourd’hui, ils sont entre 12 et 24 artistes bénévoles selon « leur état d’usure », nous explique Pat trimble, membre de la première heure. Ils ont tous plus de 55 ans avec une moyenne âge d’environ 77 ans.

Alannah Jacques s’est présentée pour chanter dans la troupe des Vaudevillians à l’âge de 72 ans, il y a six ans. Son rêve de petite fille s’est alors concrétisé. « Apporter des sourires dans la salle est ma plus grande fierté », confie-t-elle. Un sentiment partagé par beaucoup dans le groupe. Il n’y a pas de cohésion sans humour, soutien mutuel, et entraide. « Nous sommes une deuxième famille », confirme Pat, « il y règne un esprit de franche camaraderie et de dévouement… c’est le départ dans un nouveau monde, c’est merveilleux ! »

Le travail, c’est la santé !

Le doublement de la proportion de personnes âgées dans les trente-cinq prochaines années demande aux politiques de penser des plans d’actions sur le mieux vivre ensemble. Ces plans, comme Aging Well in BC, ont la particularité de considérer le vieillissement de la population en termes d’image de la vitalité de l’ensemble de la communauté. En parallèle, les études sociodémographiques les plus récentes de Statistiques Canada démontrent l’importance des activités d’interaction sociale chez les aînés, avec des facteurs tels que la participation sociale, la santé et le bien-être chez cette tranche de la population.

« C’est beaucoup de joie de jouer pour les Vaudevillians mais c’est aussi beaucoup de plaisir d’être en contact avec des personnes talentueuses qui ont le même état d’esprit. Nous partageons nos histoires et sommes de vrais amis. Nous plaisantons ensemble, nous nous soutenons, nous nous comprenons. C’est merveilleux ! »,
déclare Alannah. Mais attention à ne pas se méprendre, c’est aussi du travail et de la rigueur malgré
« beaucoup d’arthrite ». Être artiste au sein de la troupe des Vaudivillians demande d’être disponible au moins dix mois par année avec un entraînement physique hebdomadaire, et on ajoute à cet emploi du temps les spectacles, les tournées dans le Lower Mainland, les évènements spéciaux,… Bref, l’atmosphère est au dur labeur, il faut donner le meilleur de soi sur scène : « working hard and playing hard also… nous sommes toujours en train d’apprendre », confie Pat.

Vieux contre jeunes, qui sont les grands gagnants ?

« La musique de nos spectacles de vaudeville est celle des années 20 à 40. Les spectateurs les plus âgés aiment chanter les chansons tandis que les plus jeunes nous trouvent amusants et inspirants… une fois, alors que nous donnions un spectacle dans une école du secondaire, un jeune homme m’a dit : “Quand je vous ai entendus, j’ai pensé que ça allait être nul, mais ça ne l’était pas !” Venant d’un adolescent je l’ai pris comme un compliment », ironise Pat.

Il faut dire que la Société pour la préservation du vaudeville s’est créée autour d’une mission bien précise : « encourager les jeunes à avoir du plaisir et à s’engager dans les arts de la scène ; promouvoir le vaudeville comme style artistique à part entière ; et offrir au public la meilleure qualité de spectacle ». Autant dire que la barre est haute, avec plus de 100 500$ récoltés en treize ans et reversés sous forme de bourses d’étude aux étudiants chaque année, Pat conclut : « Ce que je dirais aux jeunes serait : travaille dur, poursuis tes rêves et tu réussiras ! ». Alannah ajoute : « ne jamais, jamais, baisser les bras, quand tu vois que ton but va être atteint, mets-y tout ton cœur et comme dit la chanson : tu devrais avoir un rêve, si tu n’en n’as pas comment veux-tu qu’il se réalise ? » La la la…

La saison 2017 est ouverte aux candidatures, alors avis aux amateurs !

Annonces spéciales des Vaudevillians : La troupe aurait besoin d’un technicien du son ainsi que d’un véhicule en bon état pour transporter son équipement technique et son matériel de scène sur les routes du Lower Mainland.

www.thevaudevillians.com

The Society for the Preservation of Vaudeville est une association à but non lucratif, les fonds soulevés sont redistribués pour l’éducation de la jeunesse.